Entre Londres et Bruxelles, les négociations post-Brexit plus enlisées que jamais

Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, s'est entretenu avec son homologue britannique, David Frost sur l'accord commercial post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni, à Bruxelles, le 2 mars 2020 (Photo, AFP)
Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, s'est entretenu avec son homologue britannique, David Frost sur l'accord commercial post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni, à Bruxelles, le 2 mars 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Entre Londres et Bruxelles, les négociations post-Brexit plus enlisées que jamais

  • « Mon message: nous devrions tirer le meilleur parti du peu de temps qu'il nous reste. Notre porte reste ouverte »
  • « Nous avons demandé au Royaume-Uni de rester ouvert aux compromis (...). Bien entendu, cela signifie également que nous devons accepter des compromis »

BRUXELLES : Londres et Bruxelles ont poursuivi mardi leur partie de ping pong, s’appelant mutuellement à faire un pas l'un vers l'autre pour débloquer les négociations commerciales post-Brexit, plus enlisées que jamais.

Les Vingt-sept ne vont pas changer « d'approche », comme le réclame Londres, mais restent « prêts » à négocier si le Royaume-Uni l'est aussi, a averti de son côté le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes Clément Beaune.

Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, s'est entretenu dans l'après-midi avec son homologue britannique, David Frost, pour tenter de débloquer la situation.

« Mon message: nous devrions tirer le meilleur parti du peu de temps qu'il nous reste. Notre porte reste ouverte », a-t-il tweeté à l'issue de ce coup de fil.

Downing Street a parallèlement fait savoir que la discussion avait été « constructive », mais que « la situation » restait « la même qu'hier ».

Les deux responsables sont cependant convenus de rester en contact, selon des sources proches des discussions.

Ils s'étaient déjà parlé lundi: Michel Barnier avait alors affirmé que l'UE restait « disponible pour intensifier » les discussions, pour la première fois « sur la base de textes juridiques ».

Mais Downing Street s'était limité à prendre « note » de cette proposition, réclamant un « changement fondamental d'approche de l'UE ».

« Nous n'aurons pas de nouvelle approche », a répliqué Clément Beaune à l'Assemblée nationale.

« Nos priorités sont claires. Elles n'ont pas de raison de changer. Elles ont été communiquées de manière transparente, en toute bonne foi à nos partenaires de négociation », a-t-il souligné.

« A eux de nous dire maintenant, au-delà de la tactique, s'ils veulent continuer à négocier. Nous y sommes prêts », a-t-il ajouté.

Concrètement, les Britanniques disent vouloir l'assurance que les Européens sont eux aussi prêts à faire des concessions pour voir la discussion aboutir... ce que ces derniers ne cessent pourtant de répéter depuis jeudi dernier.

« Nous avons demandé au Royaume-Uni de rester ouvert aux compromis (...). Bien entendu, cela signifie également que nous devons accepter des compromis », avait ainsi affirmé la chancelière allemande Angela Merkel.

Déjà difficiles, les discussions post-Brexit se sont envenimées jeudi quand les 27, réunis en sommet, ont exigé des concessions de Londres pour arriver à un accord de libre-échange à temps pour l'appliquer l'année prochaine, quand les règles européennes cesseront de concerner le Royaume-Uni.

Boris Johnson a alors déclaré les pourparlers « terminés » et demandé aux Britanniques de se préparer à un « no deal », une perspective potentiellement dévastatrice pour des économies déjà ébranlées par la pandémie de Covid-19.

Lors d'un échange mardi avec le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis M. Johnson a « réaffirmé que l'UE a effectivement mis fin à ces négociations en déclarant qu'elle ne voulait pas changer sa position », selon un porte-parole britannique.

Le temps presse pour arriver à un compromis, les Européens estimant un accord nécessaire avant la fin octobre pour être transposé et adopté d'ici à la fin de l'année.

A défaut d'accord de libre-échange, le gouvernement britannique assure qu'il se satisferait d'un « no deal » au 1er janvier, impliquant le rétablissement de quotas et droits de douanes entre les 27 et Londres. 

Les discussions butent toujours sur trois sujets: l'accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."