Les États-Unis prêts à construire une nouvelle ambassade à Riyad et à renforcer leurs liens avec l'Arabie et les EAU

Le secrétaire d'État adjoint aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, et le secrétaire d'État Mike Pompeo. (Courtoisie du département d'État américain)
Le secrétaire d'État adjoint aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, et le secrétaire d'État Mike Pompeo. (Courtoisie du département d'État américain)
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

Les États-Unis prêts à construire une nouvelle ambassade à Riyad et à renforcer leurs liens avec l'Arabie et les EAU

  • Des préparatifs sont en cours pour acquérir un site pour une nouvelle ambassade à Riyad, qui, avec de nouveaux contrats avec Djeddah et Dhahran, représente un investissement de plus d'un milliard de dollars
  • Les négociations entre le Liban et Israël pour parvenir à un accord maritime ne changeront pas la politique américaine qui continuera à poursuivre les réformes et à mettre fin à la corruption du gouvernement libanais

CHICAGO: Les responsables du département d'État américain ont salué la relation pérenne entre les États-Unis et l'Arabie saoudite et ont déclaré que les accords des Émirats arabes unis (EAU) avec Israël comprenaient des avantages tels que l'exploration et la recherche spatiales.

David Schenker, secrétaire d'État adjoint du Bureau des affaires du Proche-Orient, déclare qu'il a tenu des réunions de haut niveau avec des responsables en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Liban et au Maroc pour renforcer la détermination de la région contre le terrorisme, pour le développement économique et pour la mise en œuvre des droits de l’homme.

M. Schenker décrit les liens étroits de l'Amérique avec l'Arabie saoudite, qui, selon lui, ont commencé le 14 février 1945 lors de réunions entre le roi Abdel Aziz Ibn Saoud et le président Franklin D. Roosevelt à bord de l'USS Quincy au Grand lac Amer, en Égypte.

«Aujourd'hui, nous réalisons près de 40 milliards de dollars en deux échanges commerciaux annuels qui soutiennent environ 165 000 emplois américains. Notre coopération est non seulement importante dans la lutte contre le terrorisme – pour vaincre Daech et pour contrer la déstabilisation de la région par l’Iran – mais nous avons 37 000 élèves saoudiens qui sont inscrits dans des écoles américaines, classées quatrièmes en importance au monde », poursuit David Schenker.

«À travers ce dialogue, nous nous dirigeons, dans les décennies à venir, vers un renforcement des domaines traditionnels de coopération tels que la défense, la sécurité, l'énergie et le commerce, mais nous aiderons également l'Arabie saoudite à atteindre ses objectifs 2030 pour transformer sa société et diversifier son économie. Nous continuerons d’accompagner l'Arabie saoudite dans l'avancement de ses réformes des droits humains, y compris l'intégration des femmes dans ses objectifs économiques et l'autonomisation des jeunes.»

M. Schenker annonce que les États-Unis vont de l'avant avec la construction d'une nouvelle ambassade à Riyad.

«Des préparatifs sont en cours pour acquérir un site pour une nouvelle ambassade à Riyad, qui, avec de nouveaux contrats avec Djeddah et Dhahran, représente un investissement de plus d'un milliard de dollars», explique-t-il.

«Nous avons choisi un terrain de plus de 4 000 mètres carrés et nous avons fixé une échéance d'achèvement en 2026 pour la construction de la nouvelle ambassade.»

Les discussions portent principalement sur la poursuite de l'amélioration de l'élaboration des politiques de défense et de sécurité, de l'application des lois, du renseignement, de la lutte contre le terrorisme, de l'économie, de l'énergie et du commerce, de la culture et de l'éducation, des programmes spatiaux et des droits de l'homme.

David Schenker dépeint également un scénario de plus en plus optimiste dans les relations avec les Émirats arabes unis, qui ont récemment signé les accords d'Abraham, les accords de paix avec Israël.

«Concernant notre dialogue avec l'Arabie saoudite, nous ne nous appuyons pas seulement sur nos domaines d'engagement traditionnels tels que notre coopération en matière de sécurité, de défense et de lutte contre le terrorisme, d’échanges éducatifs et culturels, nous nous étendons aussi à de nouveaux domaines de coopération», a déclaré Schenker lors de son point de presse de quarante-cinq minutes.

«Prenons par exemple notre coopération sur les programmes spatiaux. Au cours des deux dernières années, nous avons travaillé avec les Émirats arabes unis et la NASA pour élargir la coopération sur l'exploration et la recherche spatiales. Maintenant, notre partenariat sur les activités spatiales est une caractéristique commune de notre dialogue bilatéral.»

M. Schenker annonce que les Émirats arabes unis ont rejoint la semaine dernière les États-Unis et six autres pays pour signer les accords Artemis de 1967 qui définissent une vision commune de l'exploration spatiale.

«C'est une initiative pour les nations qui partagent les mêmes idées pour explorer l'extension des activités humaines à la Lune et au-delà, à Mars», explique David Schenker.

Mais M. Schenker met en garde contre une lecture excessive des négociations entre Israël et le Liban sur les droits maritimes, qui ont eu lieu au cours des derniers mois et que les États-Unis soutiennent.

«Les négociations entre le Liban et Israël pour parvenir à un accord maritime, explique David Schenker, ne changeront pas la politique américaine qui continuera à poursuivre les réformes, à mettre fin à la corruption du gouvernement libanais, au Hezbollah et au terrorisme iranien.»

«Aucune entente n’a été conclue à ce sujet. Il n'y a rien à examiner. Les États-Unis continueront d’imposer des sanctions au Hezbollah et à ses alliés libanais», déclare David Schenker.

«Les États-Unis continueront d’imposer des sanctions par le biais de la version mondiale de la loi Magnitsky contre ceux qui se livrent à des violations flagrantes des droits de l'homme et à la corruption. Aucune entente n’a donc été conclue à ce sujet. Les sanctions continueront indépendamment des négociations maritimes et de la formation du gouvernement.»

La loi Magnitsky est une loi bipartite adoptée en 2012 visant la violence et la corruption russes, mais qui autorise également le gouvernement américain à sanctionner ceux qu'il considère comme des contrevenants aux droits humains, à geler leurs avoirs et à leur interdire d'entrer aux États-Unis.

«J'ai souligné l'importance de mettre en œuvre des réformes pour répondre aux demandes du peuple libanais», explique David Schenker à propos de ses entretiens avec les dirigeants libanais sur la formation d'un nouveau gouvernement.

«Comme nous l'avons répété à plusieurs reprises, le statu quo est inacceptable et quel que soit le prochain gouvernement, il doit s'engager et avoir la capacité de mettre en œuvre des réformes susceptibles de déboucher sur des opportunités économiques, sur de meilleurs gouvernements et sur la fin de la corruption gouvernementale endémique.»

David Schenker déclare qu'il a passé une journée entière à discuter des pourparlers sur l'accord maritime, mais deux jours à écouter et à rencontrer «le peuple libanais».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.