Soudan: Le principal bloc politique civil refuse de dialoguer avec l'armée

Adama Dieng, expert désigné des Nations Unies sur les droits de l'homme au Soudan, prend la parole lors d'une conférence de presse dans la capitale soudanaise Khartoum le 4 juin 2022 (Photo, AFP).
Adama Dieng, expert désigné des Nations Unies sur les droits de l'homme au Soudan, prend la parole lors d'une conférence de presse dans la capitale soudanaise Khartoum le 4 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Soudan: Le principal bloc politique civil refuse de dialoguer avec l'armée

  • La secrétaire d'Etat adjointe américaine, Molly Phee, est arrivée dimanche au Soudan afin de «soutenir le processus pour régler la crise»
  • L'ONU a exhorté toutes les parties à participer aux discussions et à «continuer d'oeuvrer pour établir un environnement propice à un dialogue constructif dans l'intérêt du peuple soudanais»

KHARTOUM: Le principal bloc politique civil au Soudan a proclamé lundi son refus de dialoguer avec les militaires au pouvoir dans un pays plongé dans une profonde crise depuis le coup d'Etat d'octobre 2021.

Fer de lance de la révolte qui a renversé Omar el-Béchir en 2019 après 30 ans de dictature, les Forces de la liberté et du changement (FLC) ont dit avoir reçu une invitation de l'ONU, de l'Union Africaine et de l'organisation régionale est-africaine IGAD à une "réunion technique" avec l'armée mercredi.

Mais elles se sont "excusées" et ont répondu qu'elles n'y participeraient pas, selon un communiqué des FLC.

Après la chute du régime Béchir, les FLC ont signé un accord avec l'armée, marquant le début d'une période de transition, prévoyant un partage du pouvoir entre civils et militaires et devant aboutir à des élections.

La transition fut brutalement interrompue le 25 octobre 2021 par le putsch du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane qui s'est dit en faveur du dialogue.

Tout processus politique doit avoir pour objectif de "mettre fin au coup d'Etat et d'établir une autorité civile démocratique", ont affirmé les FLC. "Cela ne peut être fait en inondant ce processus de parties représentant le camp du coup d'Etat ou liées à l'ancien régime."

L'ONU a exhorté toutes les parties à participer aux discussions et à "continuer d'oeuvrer pour établir un environnement propice à un dialogue constructif dans l'intérêt du peuple soudanais".

La secrétaire d'Etat adjointe américaine, Molly Phee, est arrivée dimanche au Soudan afin de "soutenir le processus pour régler la crise".

Manifestations

Depuis le coup d'Etat, la communauté internationale n'a eu de cesse de faire du retour des civils au pouvoir la condition sine qua non pour la reprise de son aide au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde.

Elle réclame également la fin d'une répression qui a fait 100 morts dans les rangs des manifestants prodémocratie depuis le 25 octobre.

Si le général Burhane a levé l'état d'urgence fin mai et libéré ces dernières semaines des figures politiques civiles et des militants prodémocratie se disant en faveur d'un dialogue pour relancer la transition démocratique, la répression des antiputsch continue.

Lundi encore, un manifestant a été tué lors d'un nouveau rassemblement antiputsch près de Khartoum, selon des médecins prodémocratie.

L'ONU, aux côtés de l'Union africaine et l'IGAD, a initié un processus de médiation entre l'armée et les FLC en vue de rétablir la transition, sans quoi le pays risque de sombrer définitivement "sur les plans économique et sécuritaire".

Mais dans le pays, où un Soudanais sur deux souffrira de la faim d'ici la fin de l'année selon l'ONU et où l'inflation atteignait les 221% en avril, les FLC affirment qu'elles ne participeront pas au dialogue national "tant que les prisonniers politiques n'auront pas été libérés et que le recours à la violence contre les manifestants n'aura pas cessé".

L'expert des droits humains de l'ONU Adama Dieng a dénoncé samedi, à l'occasion de sa deuxième visite à Khartoum depuis le coup d'Etat, "l'usage excessif de la force" contre les manifestants.

Entre-temps, dans l'est du Soudan, poumon économique du pays, des manifestants des tribus Beja ont bloqué lundi le port de Port-Soudan, pour protester contre un accord de paix entre le pouvoir et des groupes rebelles signé en 2020. Les Beja s'estiment non représentés dans cet accord.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com