Corruption: L'arrestation des frères Gupta, séisme en Afrique du Sud

Atul Gupta et son frère Rajesh ont fui l'Afrique du Sud en 2018 suite à des allégations de corruption (Photo, AP).
Atul Gupta et son frère Rajesh ont fui l'Afrique du Sud en 2018 suite à des allégations de corruption (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

Corruption: L'arrestation des frères Gupta, séisme en Afrique du Sud

  • L'annonce est tombée lundi soir: Atul et Rajesh Gupta ont été arrêtés
  • Selon certaines estimations, le trio aurait raflé l'équivalent d'environ trois milliards d'euros

JOHANNESBURG: L'arrestation à Dubaï de deux des frères Gupta, principaux suspects dans le vaste scandale de corruption qui a abouti à la chute de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma, a fait l'effet d'un séisme en Afrique du Sud.

L'annonce est tombée lundi soir, via un communiqué du gouvernement sud-africain: Atul et Rajesh Gupta ont été arrêtés. La police de Dubaï, liant leur interpellation à "des accusations criminelles et de blanchiment d'argent", a précisé que leur extradition devait être finalisée.

La traque des sulfureux hommes d'affaires d'origine indienne qui ont siphonné les caisses de l'Afrique du Sud touche à sa fin. La justice tente depuis des années de mettre la main sur la famille qui a acheté Jacob Zuma, à coups de pots-de-vin, pendant ses deux mandats à la tête du pays (2009-2018).

Officiellement, les deux frères étaient recherchés par Interpol au sujet d'un contrat douteux d'1,5 million d'euros. Le procès dans cette affaire a été repoussé en l'absence des accusés et il est prévu pour septembre, mais "l'extradition est une procédure complexe", a prévenu mardi le parquet. L'ANC, parti historique au pouvoir, réclame une procédure accélérée pour que la justice puisse faire son travail.

La richissime famille est plus largement accusée d'avoir infiltré le sommet de l'Etat grâce à sa longue amitié avec Jacob Zuma: influence sur les choix de ministres, pressions pour empocher des contrats publics, pillage des entreprises publiques (électricité, transports, aviation), avant de prendre la fuite.

Selon certaines estimations, le trio aurait raflé l'équivalent d'environ trois milliards d'euros.

Le troisième frère, Ajay, n'est pas concerné dans ce chapitre mais est cité dans une autre affaire de détournements et de corruption.

Le principal parti d'opposition, Democratic Alliance, s'est réjoui de ces arrestations, espérant qu'elles signalent le début des poursuites contre les "responsables des difficultés auxquelles des millions de Sud-Africains sont confrontés aujourd'hui".

"Ce n'est là qu'une étape de plus vers la garantie que justice soit faite et que les Gupta s'exposent à toute la force de la loi", a déclaré Karam Singh, directeur l'ONG Corruption Watch (Observatoire de la corruption).

Emprise 

Après des révélations de presse, un rapport explosif de la médiatrice de la République avait dévoilé fin 2016 l'ampleur de l'emprise: l'Afrique du Sud est outrée, des poursuites contre la fratrie sont lancées pour vol, fraude et association de malfaiteurs.

En 2018, une commission indépendante est chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat. L'ANC pousse alors Zuma à la démission. Sentant le roussi, la famille Gupta s'évanouit dans la nature. La rumeur laisse entendre qu'ils auraient trouvé refuge à Dubaï.

Un volet du rapport de  la commission, dont les conclusions sont encore attendues, soulignait en avril que "dès le début de son premier mandat", Zuma "était prêt à faire tout ce que les Gupta voulaient".

Cyril Ramaphosa, qui a succédé à Zuma disgracié, a juré d'éradiquer la corruption. Rapatrier les Gupta serait un coup d'éclat mais le chef d'Etat est lui-même dans la tourmente.

Une plainte déposée la semaine dernière affirme que le président, à la tête d'une importante fortune personnelle, a dissimulé un cambriolage en 2020 dans une de ses propriétés, à la police comme au fisc.

Les voleurs y avaient trouvé l'équivalent de 3,8 millions d'euros en espèces, selon cette plainte déposée par l'ex chef du renseignement, Arthur Fraser. Il avance que le président aurait "payé" les cambrioleurs "pour leur silence".

"Ceux qui pourchassent les corrompus ont aussi des cadavres dans leurs placards", estime auprès de l'AFP Sandile Swana, un politologue sud-africain indépendant.

M. Ramaphosa assure n'avoir jamais volé d'argent, que les montants avancés sont très exagérés et dénonce les "motivations politiques" de ses opposants, selon lui à la manoeuvre.

Le leader de la gauche radicale Julius Malema a appelé mardi au "retrait" du chef de l'Etat le temps de l'enquête, lors d'une conférence de presse.

Cette affaire embarrasse Cyril Ramaphosa quelques mois avant que l'ANC ne se prononce sur son maintien pour un second mandat lors de l'élection présidentielle de 2024.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.