Procès des attentats de 2015 en France: le parquet requiert la prison à vie contre Abdeslam

"Salah Abdeslam est resté jusqu'au bout fidèle à son idéologie et incapable d'exprimer le moindre remords. Il est loin d'avoir manifesté un abandon de cette servitude volontaire". (Photo, AFP)
"Salah Abdeslam est resté jusqu'au bout fidèle à son idéologie et incapable d'exprimer le moindre remords. Il est loin d'avoir manifesté un abandon de cette servitude volontaire". (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

Procès des attentats de 2015 en France: le parquet requiert la prison à vie contre Abdeslam

  • Rarissime, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible est la peine la plus lourde prévue par le code pénal
  • Au total, des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible ont été requises à l'encontre des 20 accusés

PARIS: Le parquet national antiterroriste (Pnat) français a requis vendredi le maximum prévu, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, à l'encontre de Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015 qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis (au nord de Paris).

"Salah Abdeslam est resté jusqu'au bout fidèle à son idéologie et incapable d'exprimer le moindre remords. Il est loin d'avoir manifesté un abandon de cette servitude volontaire", a estimé l'avocate générale Camille Hennetier.

"Salah Abdeslam a livré une version tardive, après six ans de silence, en contradiction totale avec de nombreux points. Il a choisi son moment. Il a aussi choisi ses questions", a dit la magistrate en dénonçant "un jeu de dupes".

Rarissime, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible est la peine la plus lourde prévue par le code pénal. Depuis son instauration dans le droit français, en 1994, elle n'a été prononcée qu'à quatre reprises.

Une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, a également été requise contre son ami d'enfance Mohamed Abrini, membre, comme lui, du "convoi de la mort" qui a transporté les jihadistes de Belgique à Paris la veille des attentats.

"Aucun élément ne permet d'entrevoir une évolution future favorable" de Mohamed Abrini, a justifié la magistrate.

Au total, des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible ont été requises à l'encontre des 20 accusés jugés depuis le 8 septembre devant la cour d'assises spéciale pour les attentats du 13 novembre 2015.

 «Mépris»

Le parquet a requis la perpétuité assortie d'une période de trente ans de sûreté à l'encontredu Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari. "On ne peut pas interpréter le silence d'Osama Krayem et Sofien Ayari autrement que comme un mépris pour votre cour, surtout de la part de deux hommes qui, dans le box, sont ceux qui en savent le plus sur la cellule", a estimé sa représentante.

La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans a été réclamée contre le "logisticien" Mohamed Bakkali, "cheville ouvrière de la cellule", selon le Pnat.

La perpétuité a également été requise pour les cinq commanditaires et logisticiens présumés morts en Syrie et jugés par défaut, dont Oussama Atar, le commanditaire présumé des attentats.

À l'encontre d'Ahmed Dahmani, détenu en Turquie et jugé en son absence, le parquet a réclamé une peine de trente ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Contre les "opérationnels contrariés", comme les a surnommés Camille Hennetier, l'Algérien Adel Haddadi et le Pakistanais Muhammad Usman, qui, partis de Syrie, n'ont pu rejoindre à temps l'Europe pour participer aux attentats, l'avocate générale a demandé une peine de vingt ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

"Ils auraient du faire partie des commandos", "c'était là leur mission, ils l'avaient acceptée", a affirmé Mme Hennetier.

Pas de «prise de conscience»

Concernant les trois accusés qui comparaissaient libres à l'audience, les "petites mains" de la cellule terroriste, selon Mme Hennetier, Abdellah Chouaa, Hamza Attou et Ali Oulkadi, le parquet a réclamé des peines allant de cinq à six ans de prison avec "mandat de dépôt" pour MM. Chouaa et Attou.

"Il faut souligner l'attitude irréprochable de messieurs Chouaa, Attou et Oulkadi qui comparaissent à l'audience. Libres, ils se sont présentés chaque jour. Et cela n'a sans doute pas été sans incidence financière du fait de leur résidence en Belgique", a concédé la magistrate.

Cependant, a-t-elle ajouté, "la peine maximale prévue pour recel de terroriste doit être prononcée à l'encontre d'Hamza Attou". Quant à Ali Oulkadi, il est "le dernier à avoir vu Salah Abdeslam au lendemain des attentats et il n'a rien dit".

"Abdellah Chouaa ne pouvait en aucun cas ignorer l'état d'esprit de son ami Mohamed Abrini et son attitude n'est pas le gage d'une remise en question et d'une prise de conscience", a souligné la représentante du parquet.

Le parquet national antiterroriste a également réclamé que des interdictions du territoire national, de dix ans ou définitives, soient prononcées à l'encontre des accusés, à l'exception de ceux ayant la nationalité française, dont Salah Abdeslam.

La cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n'est pas tenue de suivre les réquisitions du parquet.

La parole sera donnée à la défense à partir de lundi et pour deux semaines. Le verdict est attendu le 29 juin.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.