Jean Castex doit annoncer de nouvelles mesures anti-pauvreté

Le Premier ministre français Jean Castex en conférence de presse le 22 octobre (Photo, Ludovic MARIN/POOL/AFP).
Le Premier ministre français Jean Castex en conférence de presse le 22 octobre (Photo, Ludovic MARIN/POOL/AFP).
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

Jean Castex doit annoncer de nouvelles mesures anti-pauvreté

  • Destinées à répondre à la hausse brutale de la précarité liée à la crise sanitaire, ces mesures sont surtout centrées sur le soutien à l'insertion par l'emploi et l'accès au logement
  • Parmi les principales mesures, figure la création pour 150 millions d'euros de 30 000 nouvelles aides au poste dans le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE)

PARIS: Nouveaux postes dans l' « insertion par l'activité économique », développement de « parcours emplois compétences », aides à la mobilité, au logement : le Premier ministre doit annoncer samedi de nouvelles mesures en faveur des plus précaires, pour plus de 700 millions d'euros.

Destinées à répondre à la hausse brutale de la précarité liée à la crise sanitaire, ces mesures sont surtout centrées sur le soutien à l'insertion par l'emploi et l'accès au logement, au risque de décevoir les associations, qui réclament depuis des semaines une hausse des minima sociaux.

Jean Castex doit détailler ces annonces lors d'un déplacement en fin de matinée dans un foyer Emmaüs à Épinay-sur-Orge (Essonne).

Parmi les principales mesures, figure la création pour 150 millions d'euros de 30 000 nouvelles aides au poste dans le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE), a précisé Matignon.

L'IAE permet aux personnes les plus éloignées de l'emploi de bénéficier d'un accompagnement renforcé qui doit faciliter leur insertion professionnelle.

Le gouvernement prévoit par ailleurs de débloquer 120 millions d'euros pour doubler les « parcours emplois compétences » dans les quartiers de la politique de la ville, en portant sa part de financement de 45 à 80%.

Des « plateformes mobilité » seront développées, qui permettront aux chômeurs de louer ou acheter un véhicule à moindre coût, et pouvoir ainsi se rendre sur le lieu de travail. 

Enfin le gouvernement compte renforcer l'accès au logement et à l'hébergement d'urgence. Pour cela il va notamment prolonger l'aide aux impayés de loyers et au paiement des dépenses de logement mise en place en juin par Action Logement (l'ancien « 1% logement »), avec un assouplissement des critères d'octroi de l'aide pour les plus fragiles.

Par ailleurs, 1 500 places d'hébergement et d'accompagnement social seront financées pour des femmes sans abri sortant de maternité avec leur nourrisson, « afin de leur éviter de dormir dans les locaux des hôpitaux ou dans la rue ».

Au cours des derniers jours, le gouvernement avait déjà annoncé de premières aides ponctuelles pour les plus précaires, d'un coût de 1,1 milliard d'euros : une aide exceptionnelle de 150 euros sera versée aux bénéficiaires du RSA et de l'ASS (chômeurs en fin de droits), ainsi qu'aux jeunes de moins de 25 ans percevant des allocations logement et aux étudiants boursiers. Cette aide sera augmentée de 100 euros par enfant à charge.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.