Face à l’épidémie, le plan de relance à l’Assemblée lundi

L’Assemblée Nationale française, à Paris (Photo, François GULLOT/AFP).
L’Assemblée Nationale française, à Paris (Photo, François GULLOT/AFP).
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

Face à l’épidémie, le plan de relance à l’Assemblée lundi

  • La droite, malgré des « réserves », compte soutenir ce plan. A gauche, PS et communistes prévoient de s'abstenir et LFI pourrait voter contre
  • Le débat intervient alors que les perspectives économiques s'assombrissent encore pour la fin 2020, en raison du couvre-feu étendu

PARIS: C'est la réponse du gouvernement à la « pire récession économique depuis 1945 » : l'Assemblée nationale doit examiner lundi soir le plan de relance de 100 milliards d'euros pour tenter de rebondir face à la crise du Covid-19.

La droite, malgré des « réserves », compte soutenir ce plan. A gauche, PS et communistes prévoient de s'abstenir et LFI pourrait voter contre.

« Le grand défi, c'est de déployer les crédits. Il faut que les territoires, les citoyens, les entreprises et les associations ressentent les effets du plan de relance. Et dès les six premiers mois », insiste le rapporteur du budget Laurent Saint-Martin (LREM).

Le débat intervient alors que les perspectives économiques s'assombrissent encore pour la fin 2020, en raison du couvre-feu étendu. « Au quatrième trimestre, nous aurons probablement un chiffre de croissance négatif », a prévenu vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Avec ce plan de relance, l'Assemblée entame la deuxième partie du projet de loi de finances (PLF 2021) consacrée aux dépenses de l'Etat.

Le vote solennel de l'ensemble du budget est prévu le 17 novembre à l'issue de cette première lecture, pour une adoption définitive au Parlement au plus tard le 18 décembre.

Sur les 100 milliards annoncés pour la période 2020-2022, la mission « plan de relance » au menu lundi vise à débloquer 22 milliards d'euros de crédits en 2021. 

D'autres investissements figurent ailleurs, comme la revalorisation des carrières hospitalières, intégrée dans le budget de la Sécu, ou la baisse de 10 milliards des impôts de production des entreprises, votée en première partie de ce PLF 2021.

La mission « relance » se décline en trois « piliers » : « écologie », « compétitivité » et « cohésion des territoires ».

Parmi les mesures phares, les nouveaux crédits accordés à la rénovation énergétique des bâtiments : près de 3 milliards d'euros en 2021, dont 1,6 milliard pour les bâtiments publics.

En faveur des énergies propres, 205 millions de crédits sont fléchés en 2021 vers le développement de la « filière hydrogène vert », régulièrement mise en avant par le gouvernement.

« Saupoudrage »

Dans son volet compétitivité, le plan est marqué par la crise sanitaire et les difficultés d'approvisionnement en masques ou principes actifs de médicaments, et insiste sur les « relocalisations ».

Il promet 240 millions d'euros en 2021 afin de « sécuriser des approvisionnements critiques » : « produits de santé, intrants pour l'industrie, électronique, agroalimentaire et télécommunications ». Et 205 millions seront alloués en soutien à la relocalisation de projets industriels dans les territoires.

Enfin, pour le volet cohésion, toujours en 2021, 5 milliards d'euros visent la « sauvegarde de l'emploi » (chômage partiel, formation) et 4 milliards sont à destination des « jeunes », notamment pour leur faciliter l'entrée dans la vie professionnelle grâce à la prime à l'embauche.

Chez LR, Eric Woerth appuie globalement ces « investissements » mais regrette « pas mal d'illisibilité et beaucoup de saupoudrage ».

« Plusieurs mesures n'ont aucun lien réel avec la relance profonde de l'économie », estime-t-il, comme les crédits « affectés aux jardins partagés, à la plantation de haies ou encore à l'accueil d'animaux en fin de vie », dans la partie « écologie ».

La socialiste Christine Pires Beaune déplore de son côté des mesures insuffisantes « pour les ménages les plus modestes ». 

Pour Sabine Rubin (LFI), le plan est « largement insuffisant » et « même ridicule ». La députée insoumise dénonce à nouveau l'absence de « contreparties » écologiques ou sociales demandées aux grandes entreprises aidées par l'Etat.

Dans la majorité, certains députés comme Laurianne Rossi plaident aussi pour des contreparties. Le gouvernement évoque lui les « engagements » des entreprises aidées en matière d'émissions de gaz à effet de serre, égalité femmes-hommes ou dialogue social.

En matière d'écologie, l'exécutif avance à un « rythme de petits pas, pas de grandes enjambées », regrette le député à la sensibilité écolo Matthieu Orphelin (non inscrit).

Pour financer cette relance, le gouvernement insiste sur les 40 milliards de l'Union européenne obtenus grâce à l'accord de juillet. Pour le reste, le pays devra encore s'endetter dans la logique du « quoi qu'il en coûte », défendue par Emmanuel Macron dès le 12 mars.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.