Cinq choses à savoir sur le second tour des élections législatives en France

Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour le second tour des élections législatives dont l'issue dessinera la marge de manœuvre du président réélu Emmanuel Macron pour les cinq prochaines années. (Photo : Stephane Mahe, Reuters)
Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour le second tour des élections législatives dont l'issue dessinera la marge de manœuvre du président réélu Emmanuel Macron pour les cinq prochaines années. (Photo : Stephane Mahe, Reuters)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Cinq choses à savoir sur le second tour des élections législatives en France

  • A l'issue du premier tour dimanche dernier, la coalition Ensemble! emmenée par le parti du chef de l'Etat (centriste libéral) et l'alliance des gauches Nupes sont arrivées au coude-à-coude avec respectivement 25,75% et 25,66% des voix
  • Le deuxième tour des législatives se tient dès samedi dans les territoires français en Outremer et dimanche en métropole, au terme duquel seront élus les 577 députés de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement

PARIS : Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour le second tour des élections législatives dont l'issue dessinera la marge de manœuvre du président réélu Emmanuel Macron pour les cinq prochaines années.

A l'issue du premier tour dimanche dernier, la coalition Ensemble! emmenée par le parti du chef de l'Etat (centriste libéral) et l'alliance des gauches Nupes sont arrivées au coude-à-coude avec respectivement 25,75% et 25,66% des voix.

Ce qu'il faut savoir sur le deuxième tour des législatives, qui se tient dès samedi dans les territoires français en Outremer et dimanche en métropole, et au terme duquel seront élus les 577 députés de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement :

Macron en quête de majorité absolue

Réélu le 24 avril face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, Emmanuel Macron doit composer avec un rapport de forces moins favorable que lors du dernier scrutin législatif, en 2017, lorsqu'il avait réussi à obtenir haut la main une majorité absolue, avec près de 350 sièges.

Cinq ans plus tard, la partie est plus délicate et rien ne dit que sa coalition (LREM, Modem, Horizons et Agir), disposera d'au moins 289 sièges, seuil indispensable pour mener à bien sa politique et les réformes annoncées.

En cause, la percée surprise au premier tour de la gauche qui s'est réunie sous une même bannière, et celle de l'extrême droite qui pourrait obtenir un groupe à l'Assemblée.

En cas de majorité relative, le chef de l'Etat devra chercher le soutien d'autres groupes politiques pour approuver les projets de lois.

Dans ce scénario, le parti Les Républicains (LR, droite), qui s'apprête à perdre son statut de premier parti d'opposition, pourrait jouer un rôle crucial. Son président Christian Jacob a cependant prévenu que le parti ne serait "en aucun cas une force d'appoint".

Quelle place pour la gauche?

La gauche va-t-elle transformer l'essai ? Au premier tour, la Nupes - qui réunit communistes, écologistes, socialistes et gauche radicale - avait remporté un premier pari : faire jeu égal avec la coalition présidentielle.

L'alliance conduite par Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle, vise désormais une majorité et espère imposer une cohabitation au chef de l'Etat.

Ce scénario est jugé peu crédible par les observateurs au vu des projections de sièges et des faibles réserves de voix dont dispose la gauche - contrairement à la majorité présidentielle.

A défaut d'une majorité, la gauche est toutefois d'ores et déjà quasi assurée de constituer le principal bloc d'opposition à l'Assemblée, rôle jusque-là endossé par la droite.

Un groupe pour l'extrême droite ?

C'est une quasi certitude : le Rassemblement national (RN, extrême droite) devrait obtenir au moins 15 sièges à l'issue du scrutin, et atteindre le seuil fixé pour former un groupe.

Ce serait une première depuis la législature 1986-1988 lorsqu'une dose de proportionnelle avait été instaurée, permettant au parti, alors nommé Front national, de se constituer en groupe.

Loin d'être cosmétique, la constitution d'un groupe permet à son président de demander la création d'une commission spéciale, ou y faire opposition, de réclamer une suspension de séance ou encore de bénéficier d'un temps de parole plus important pour les questions au gouvernement. En un mot, de peser davantage dans le débat.

Ministres sur siège éjectable

C'est la conséquence de la règle tacite en vigueur depuis plusieurs quinquennats qui veut qu'un ministre candidat aux législatives battu lors du scrutin quitte le gouvernement.

Cette épée de Damoclès pèse sur trois ténors du camp présidentiel qui sont arrivés deuxième derrière les candidats de la Nupes : Amélie de Montchalin (Transition écologique), Clément Beaune (Europe) et Stanislas Guerini (Fonction publique).

Sur les 12 autres ministres candidats, aucun n'a été élu ni éliminé au premier tour.

La Première ministre Elisabeth Borne, qui se soumet pour la première fois au verdict des urnes, est elle arrivée en tête dans le Calvados (Ouest).

Dans la tourmente après des accusations de viol, le ministre des Solidarités, l'ex-LR Damien Abad, joue quant à lui son avenir politique dans l'Ain (Est).

Abstention

Vers un nouveau record ? Dimanche dernier, moins d'un électeur sur deux s'était rendu aux urnes, avec un taux d'abstention de 52,49%. Et ce taux pourrait encore croître ce dimanche, à en croire les instituts de sondage.

Le scrutin peine à mobiliser, notamment les jeunes : 75% des 18-24 ans et 65% des 25-34 ans ne se sont pas déplacés dimanche dernier selon l'institut Ifop.

Leur degré de mobilisation sera scruté de près par la Nupes dimanche, les électeurs de ces deux tranches d'âge ayant, pour ceux qui ont voté, davantage glissé un bulletin dans l'urne en faveur des candidats de la gauche.


France: l'adoption d'un budget compromise après le rejet des députés

Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a rejeté massivement en première lecture le budget 2026, renvoyant le texte au Sénat et illustrant l’extrême fragmentation politique depuis la dissolution de 2024
  • Le gouvernement minoritaire, sous pression pour réduire un déficit public record, peine à trouver une majorité, malgré l’espoir d’un compromis sur fond de tensions entre blocs politiques

PARIS: Les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité en première lecture le budget de l'État pour 2026, dans la nuit de vendredi à samedi, un vote inédit depuis des décennies qui augure mal d'une adoption avant la fin de l'année.

Après des semaines de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie "recettes" du texte (un seul a voté pour), emportant ainsi l'ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie "dépenses".

En vertu des procédures parlementaires françaises, ce vote renvoie le texte initial du gouvernement à la chambre haute du Parlement, qui s'en saisira la semaine prochaine.

Dans un paysage politique très facturé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron en 2024, la difficulté à adopter un budget de l'Etat constitue le sujet majeur à l'origine de la chute des derniers Premier ministres.

Le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron, se trouve pourtant sous forte pression pour réduire le déficit public, le plus élevé de la zone euro, dont l'ampleur inquiète les marchés financiers.

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite depuis l'adoption de la Ve République en 1958. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur.

Les groupes de gauche et l'extrême droite ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul un député centriste a voté en faveur du texte.

- Compromis? -

Si l'exécutif espère toujours une adoption avant la fin de l'année, cela apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, avait promis de laisser le dernier mot au Parlement pour éviter une censure.

Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

Si elle a vu dans le "plus long débat budgétaire" de la Ve République, un "travail utile", la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un "certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables".

Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d'impôts, dont un "impôt universel" sur les multinationales, une hausse de taxe sur les rachats d'action, ou une contribution sur les dividendes.

Avec elles, le déficit passerait à "4,1%" du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de "5,3%", a estimé Amélie de Montchalin.

Sur X, elle a dénoncé l'"attitude cynique" des "extrêmes", se disant cependant "convaincue" de la possibilité d'un compromis.

"Le compte n'y est pas", a lancé le chef de files des élus socialistes, Boris Vallaud, estimant les "recettes" insuffisantes pour "effacer" des économies irritantes sur les politiques publiques.

Le PS continuera toutefois à "chercher le compromis", a-t-il assuré.

Les socialistes, qui avaient accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange notamment de la suspension de la réforme des retraites, espéraient que les débats permettent d'arracher une taxe sur le patrimoine des ultra-riches. Mais les propositions en ce sens ont été rejetées.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.