Dans le fief nivernais de Mitterrand, le RN veut transformer l'essai

Une photo prise le 12 juin 2022 montre un écran de télévision affichant les premiers résultats du premier tour des élections législatives en France (Photo,AFP)
Une photo prise le 12 juin 2022 montre un écran de télévision affichant les premiers résultats du premier tour des élections législatives en France (Photo,AFP)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Dans le fief nivernais de Mitterrand, le RN veut transformer l'essai

  • «Les électeurs se disent +on a essayé la gauche, on a essayé Macron, mais c'est un échec, donc on s'abstient ou on choisit une nouvelle voie+», analyse le RN Julien Guibert
  • Le PS n’a pas de candidat, pour la première fois depuis 53 ans, dans un département où François Mitterrand, fut, avant d'entrer à l'Élysée, conseiller général

CORBIGNY, France : Dans la deuxième circonscription de la Nièvre, terre où François Mitterrand a été député pendant plus de 30 ans, le RN opère une percée aussi spectaculaire que constante, qui l'a hissé en tête au premier tour des législatives, avant une triangulaire très ouverte.

Au milieu des étals du marché de Corbigny, chef-lieu de 1.500 habitants juché entre prairies et forêts aux confins du parc naturel du Morvan, le RN Julien Guibert tente de mobiliser indécis et sympathisants.

«Ca ne va pas se jouer à beaucoup, il faut rameuter, hein!», lance à un partisan le massif gaillard barbu de 38 ans, qui a créé la surprise dimanche dans ce traditionnel fief rural de la gauche.

Avec 27,8% des voix, Julien Guibert a devancé le député sortant Patrice Perrot (Ensemble, 26,75%) et Marie-Anne Guillemain (Nupes-LFI, 24,31%), faisant de cette circonscription la seule des 577 à déboucher sur une triangulaire dans cet ordre d'arrivée.

Le PS, lui, n'y avait pas de candidat pour la première fois depuis 53 ans. Un comble dans un département où François Mitterrand, fut, avant d'entrer à l'Elysée, conseiller général pendant 32 ans, député pendant plus de 30 ans et maire de Château-Chinon de 1959 à 1981.

«Les électeurs se disent +on a essayé la gauche, on a essayé Macron, mais c'est un échec, donc on s'abstient ou on choisit une nouvelle voie+», analyse Julien Guibert.

Ce commercial, qui siège au conseil régional, revendique ses origines modestes, avec un discours très proche des préoccupations locales, au nom de «la France des oubliés».

Désertification rurale, enclavement, fermeture de services publics, exode de la jeunesse, fermetures d'entreprises, inflation. Les maux sont nombreux selon lui, et le discours porte dans ce département où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour des présidentielles de 2017 et 2022.

«Les gens sont vraiment désespérés», abonde sa rivale Marie-Anne Guillemain. La militante LFI investie par la Nupes s'est qualifiée de justesse pour le second tour - à 34 voix près- et a décidé de se maintenir, au grand dam d'EELV et du PC.

Cette céramiste de 51 ans, exilée à la campagne «par choix», attribue le vote RN à «la désaffection des ruraux par l'Etat», y compris quand la gauche était aux affaires.

«Les zones rurales sont dans la même situation que les zones populaires des villes, mais nous, on a en plus les distances», soutient-elle en rappelant le coût du carburant et l'absence de transports publics en dehors du ramassage scolaire.

La maire de Corbigny, Maryse Peltier, analyse elle aussi la poussée du RN comme «l'expression d'un ras-le-bol, d'une colère ou d'une déception après 40 ans de socialisme». Avec une image moins négative de l'extrême droite auprès de la «nouvelle génération», selon cette retraitée.

Le candidat RN rejette d'ailleurs l'étiquette d'extrême droite. «La plupart des électeurs ici viennent de la gauche, c'est un terme employé pour leur faire peur, or le RN n'est pas classé ainsi par le ministère de l'Intérieur», fait-il valoir.

- «Rejet total» -

Le Morvan, département rural et enclavé, abrite une population vieillissante et en déclin depuis des décennies, selon l'Insee.

Une tendance que ne freine pas le développement du tourisme ni l'engouement récent pour les résidences secondaires. De Corbigny, il faut compter trois heures de voiture ou quatre heures de train pour parcourir les 250 km menant à Paris.

Le sortant Patrice Perrot, lui, défend son bilan. «Au début de mon mandat, on n'avait qu'une poignée de maisons France services, maintenant on en a 26», avance cet enfant du pays après une tournée matinale sur un marché.

En bras de chemise sous un soleil de plomb, l'entrepreneur en transport sanitaire regrette le «rejet total» de ceux qui vont «voter Mélenchon ou Le Pen pour mettre un coup de pied dans la fourmilière». Mais il se veut confiant et table sur un vote de barrage au RN.

Le parti de Marine Le Pen sera aussi au deuxième tour dans l'autre circonscription de la Nièvre, qui inclut Nevers, ancien fief de Pierre Bérégovoy. Sa jeune candidate de 31 ans Pauline Vigneron a obtenu 26,68% le 12 juin, contre 32,71 % pour la sortante Perrine Goulet, de la majorité présidentielle.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.