Le traité interdisant les armes nucléaires va entrer en vigueur

Centrale nucléaire au port de Mourmansk, en Russie (Photo, Alexander ASTAFYEV/SPUTNIK/AFP).
Centrale nucléaire au port de Mourmansk, en Russie (Photo, Alexander ASTAFYEV/SPUTNIK/AFP).
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Publié le Dimanche 25 octobre 2020

Le traité interdisant les armes nucléaires va entrer en vigueur

  • Bien que le traité n'ait pas été signé par les principaux détenteurs de l'arme atomique, les militants pro-abolition espèrent que son entrée en vigueur sera plus que symbolique
  • « Cela représente un engagement important vers l'élimination totale des armes nucléaires, qui reste la plus haute priorité des Nations unies en matière de désarmement » annonce l’ONU

NATIONS UNIES: Le traité international interdisant les armes nucléaires a été ratifié par un 50e pays, a annoncé samedi l'ONU, ce qui permet l'entrée en vigueur dans 90 jours de ce texte que ses promoteurs jugent historique.

Bien que le traité n'ait pas été signé par les principaux détenteurs de l'arme atomique, les militants pro-abolition espèrent que son entrée en vigueur sera plus que symbolique.

C'est le Honduras qui est devenu le 50e pays à avoir ratifié le traité, nombre à partir duquel le texte entre en vigueur.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a célébré l'événement. C'est « la culmination d'un mouvement mondial pour attirer l'attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de tout usage des armes nucléaires », selon un communiqué de son porte-parole.

« Cela représente un engagement important vers l'élimination totale des armes nucléaires, qui reste la plus haute priorité des Nations unies en matière de désarmement », ajoute le communiqué.

« Historique »

Des organisations non gouvernementales ont elles aussi salué l'événement, notamment la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN). Cette ONG qui a obtenu en 2017 le prix Nobel de la paix pour son rôle dans l'élaboration du traité a salué un progrès « historique ».

« Aujourd'hui, c'est une victoire pour l'humanité et la promesse d'un futur plus sûr », a déclaré dans un communiqué Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires prohibe l'utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement, le stockage et la menace d'utilisation de telles armes. Il avait été approuvé par l'Assemblée générale des Nations unies en juillet 2017 avec le soutien de 122 pays. Et il a désormais été signé par 84 pays.

Parmi ceux qui l'ont ratifié récemment figurent le Nigeria, la Malaisie, l'Irlande, Malte, Tuvalu. Après la 50e ratification, celle du Honduras, le traité doit entrer en vigueur le 22 janvier 2021, a annoncé l'ONU.

Mais les principaux pays possédant l'arme nucléaire, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie, ne l'ont pas signé.

Les militants pro-abolition espèrent que sa ratification aura le même impact que les traités internationaux précédents interdisant les mines terrestres et les armes à sous-munitions : stigmatiser la possession et l'utilisation des armes nucléaires, ce qui pourrait conduire à un changement de comportement, même de la part des pays non-signataires.

Dissuasion

Les Etats dotés d'armes nucléaires soutiennent pour leur part que leurs arsenaux servent de dissuasion et se disent attachés au Traité de non-prolifération, qui vise à empêcher la dissémination à d'autres pays des armes nucléaires.

« Trop de gens acceptent les armes nucléaires comme des composantes inévitables de l'architecture internationale de sécurité », a dit Peter Maurer.

« Le traité d'interdiction des armes nucléaires nous permet d'imaginer un monde libéré de ces armes inhumaines comme un but atteignable », a-t-il ajouté.

Selon l'ICAN, « nous pouvons nous attendre que les compagnies cessent de produire des armes nucléaires et que les institutions financières cessent d'investir dans les firmes qui produisent des armes nucléaires ».

La directrice exécutive de l'ICAN, Beatrice Fihn, a salué « un nouveau chapitre vers le désarmement nucléaire ». « Des décennies d'activisme ont réalisé ce que beaucoup estimaient impossible : les armes nucléaires sont interdites », a-t-elle déclaré.

« Avec ce succès, nous avons fait un pas important vers notre objectif d'un monde sans armes atomiques », a écrit sur Twitter le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz, rappelant le « rôle décisif » de son pays aux côtés d'autres nations pour défendre ce texte.

Symbolique

Cette étape, pour l'instant extrêmement symbolique, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions sur la question du désarmement.

Le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) signé en 1987 entre Washington et Moscou, qui avait entraîné la destruction d'environ 2.700 missiles d'une portée de 500 à 5 500 kilomètres, est de facto mort depuis 2019, au grand dam des Européens. Le président Donald Trump en avait retiré les Etats-Unis après avoir accusé la Russie de ne pas le respecter.

Depuis, le traité américano-russe New Start conclu en 2010, qui arrive à expiration début 2021, est considéré comme le dernier accord nucléaire encore en vigueur, contenant les arsenaux des deux pays en dessous de leurs sommets de la Guerre froide.

Les deux pays viennent de s'entendre sur le principe d'une prolongation d'un an, le temps de régler les questions de fond.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.