La santé de Poutine, objet de toutes les rumeurs et mystère absolu

La seule et unique fois où le Kremlin a confirmé un problème de santé remonte à l'automne 2012, quand le leader russe a disparu de la scène publique et annulé des réunions. (Photo, AFP)
La seule et unique fois où le Kremlin a confirmé un problème de santé remonte à l'automne 2012, quand le leader russe a disparu de la scène publique et annulé des réunions. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

La santé de Poutine, objet de toutes les rumeurs et mystère absolu

  • Les rumeurs sur la santé de Vladimir Poutine, 70 ans en octobre, sont sordides, sinistres et invérifiables
  • Mais alors que le président russe avance en âge et que son physique s'est transformé au cours des ans - son visage apparaît gonflé, ses mouvements semblent parfois crispés - les spéculations repartent de plus belle

PARIS : Des bains dans du sang extrait des bois d'un daim sibérien. Des excréments collectés par de loyaux serviteurs pour éviter toute possibilité d'analyse. Des absences mystérieuses pour traitements médicaux.

Les rumeurs sur la santé de Vladimir Poutine, 70 ans en octobre, sont sordides, sinistres et invérifiables.

Mais elles illustrent le peu, sinon l'absence, d'informations sur l'état de santé du président russe, un élément pourtant crucial au moment où il dirige une sanglante guerre en Ukraine dont l'issue façonnera l'avenir de l'Europe.

Durant ses deux décennies de règne, quasiment rien n'a fuité sur ses réelles conditions de santé, hormis l'affichage d'une virilité et d'une forme éclatantes. Poutine à cheval, Poutine pêchant torse nu, Poutine en judoka...

Mais alors que le président russe avance en âge et que son physique s'est transformé au cours des ans - son visage apparaît gonflé, ses mouvements semblent parfois crispés - les spéculations repartent de plus belle.

Quelles allégations ?

L'enquête la plus approfondie sur la santé de Poutine a été publiée en avril par le site russophone Proekt, sur la base de sources ouvertes, pour conclure que les voyages ces dernières années du président dans sa datcha de Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, coïncidaient avec le déplacement d'une armada de médecins.

Parmi eux, un spécialiste du cancer de la thyroïde, Yevgeny Selivanov.

Des rumeurs font état de bains dans du sang extrait de bois de daim sibérien, supposés améliorer l'espérance de vie et la vigueur sexuelle, méthode recommandée par le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, originaire de Sibérie.

Selon l'hebdomadaire français Paris Match, lors de visites en France en 2017 et en Arabie saoudite en 2019, Vladimir Poutine était escorté, lorsqu'il se rendait aux toilettes, par une équipe chargée de collecter ses déjections afin d'éviter tout prélèvement susceptible de donner des informations sur son état de santé.

Récemment, l'hebdomadaire Newsweek, citant des sources du renseignement américain, a affirmé qu'il avait été traité en avril pour un cancer au stade avancé. Le Conseil de sécurité national américain a démenti être à l'origine de ces informations.

Le chef des renseignements ukrainiens, le général Kyrylo Boudanov, a affirmé de son côté à Sky News que Poutine était atteint d'un cancer.

Quelles informations ?

La seule et unique fois où le Kremlin a confirmé un problème de santé remonte à l'automne 2012, quand le leader russe a disparu de la scène publique et annulé des réunions. Le Kremlin avait alors évoqué un froissement musculaire et un journal russe avait fait état de problèmes de dos.

Selon le site Proekt, c'est à cette période que des problèmes de santé majeurs sont apparus. La pandémie de Covid-19 a suscité des comportements étranges chez le président russe, traduisant selon les observateurs sa paranoïa.

Officiellement, le chef de l'Etat est vacciné mais, à l'inverse de la majorité de ses homologues de la planète, aucune image de lui recevant sa dose n'a jamais été publiée.

Ses visiteurs sont soumis à des mesures drastiques de précaution, incluant des jours de quarantaine. Et chacun a en mémoire l'immense table séparant le chef du Kremlin de ses hôtes étrangers, notamment le président français Emmanuel Macron lors d'une visite en février avant le début de la guerre.

Seuls les visiteurs acceptant de se soumettre aux tests - ce qu'avait refusé M. Macron - sont autorisés à s'approcher et serrer la main de Poutine.

Lors d'un entretien fin avril entre Vladimir Poutine et son ministre Choïgou, les images du président russe agrippant la table ont aussi enflammé les spéculations sur une possible façon de dissimuler ses tremblements.

Par ailleurs, le Kremlin a reporté sine die et sans explications l'événement annuel de juin pendant lequel le président s'entretient avec ses compatriotes par téléphone.

D'énormes précautions sont prises pour le protéger, comme lors de sa conférence de presse annuelle en 2020 où seule une poignée de journalistes dûment testés et après quarantaine avaient été admis dans la salle. Et le président gère les affaires courantes le plus souvent par visio-conférence.

Que dit le Kremlin ?

Le porte-parole Dmitri Peskov a toujours démenti ces allégations. "Je ne crois pas que quelqu'un qui ait toute sa tête puisse voir chez cette personne (Poutine) des signes d'une maladie ou d'une affection quelconques", a déclaré fin mai le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur la chaîne française TF1.

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, allié de Poutine, a fait de même dans une interview en mars avec la télévision japonaise. "Si vous pensez que quelque chose ne va pas chez le président Poutine, vous êtes la personne la plus pitoyable du monde".

Lors d'apparitions récentes, notamment un forum sur Pierre Le Grand et un entretien avec le président turkmène Serdar Berdymoukhamedov, le chef de l'Etat russe n'a de fait montré aucun signe de faiblesse.

Pourquoi c'est important ?

La majorité des observateurs pensent que Vladimir Poutine, maître sans successeur évident du Kremlin, se représentera en 2024 après des changements constitutionnels controversés lui permettant de briguer un troisième mandat.

"Le pays n'a pas la moindre parcelle de vérité sur la condition physique et émotionnelle de son président", déplore le rédacteur en chef de Proekt, Roman Badanin.

"La planète entière ne sait pas si une personne pouvant détruire l'humanité en appuyant sur un bouton rouge est en bonne santé".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.