Les Chiliens plébiscitent un changement de Constitution

Alors que le décompte des voix se poursuivait, des milliers de manifestants euphoriques se sont rassemblés dans le centre de Santiago, sur la Plaza Italia, épicentre de la contestation, pour fêter la « victoire », le 25 octobre 2020 (Photo, AFP)
Alors que le décompte des voix se poursuivait, des milliers de manifestants euphoriques se sont rassemblés dans le centre de Santiago, sur la Plaza Italia, épicentre de la contestation, pour fêter la « victoire », le 25 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 octobre 2020

Les Chiliens plébiscitent un changement de Constitution

  • L'objectif de « ce processus constitutionnel est de sortir de l'ombre de la dictature de Pinochet »
  • « Je n'ai jamais imaginé que nous Chiliens serions capables de nous unir pour un tel changement ! »

SANTIAGO DU CHILI : Les Chiliens ont voté dimanche à une très forte majorité en faveur d'une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de l'ère Pinochet, lors d'un référendum organisé un an après un soulèvement populaire massif contre les inégalités sociales.

Selon des résultats partiels portant sur 69,81% des bureaux de vote, les suffrages favorables à une nouvelle Constitution étaient largement en tête, avec 78,01% des voix, contre 21,99% pour le vote rejetant cette option.

Réagissant à ces résultats, le président conservateur Sebastian Piñera a appelé dans une allocution télévisée à « l'unité » du pays pour rédiger la « nouvelle Constitution ».

« Jusqu'à présent, la Constitution nous a divisés. A partir d'aujourd'hui, nous devons tous collaborer pour que la nouvelle Constitution soit un espace d'unité, de stabilité et d'avenir », a déclaré le chef de l'Etat.

Alors que le décompte des voix se poursuivait, des milliers de manifestants euphoriques se sont rassemblés dans le centre de Santiago, sur la Plaza Italia, épicentre de la contestation, pour fêter la « victoire ».

« Nous célébrons une victoire remportée sur cette place plus digne que jamais ! », s'enthousiasmait Graciela Gonzalez, une vendeuse de 35 ans, au milieu des chants, des pétards et des coups de klaxon.

Il y a un an jour pour jour, la contestation contre les inégalités avait connu un tournant lorsque 1,2 million de personnes s'étaient rassemblées sur cette place emblématique, rebaptisée « Place de la dignité ». 

« Je n'ai jamais imaginé que nous Chiliens serions capables de nous unir pour un tel changement ! », s'enflammait Maria Isabel Nuñez, 46 ans, venue sur la place main dans la main avec sa fille de 20 ans. 

Malgré la pandémie de coronavirus qui a durement frappé le Chili (500 000 contaminations, 14 000 décès), les électeurs se sont déplacés en masse, formant de longues files d'attente devant les urnes.

Le taux de participation officiel n'était pas encore connu mais le directeur de l'autorité électorale, Patricio Santamaria, a prédit un chiffre élevé.

De nombreux électeurs ont évoqué dimanche un scrutin « historique ». « Le Chili mérite une catharsis nationale et je pense que c'est le début », a déclaré Felipe, un ingénieur de 35 ans.

Dans la matinée, Sebastian Piñera avait appelé les Chiliens à se rendre aux urnes « parce que chaque voix compte ».

Problèmes structurels

Remplacer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) était une des revendications des manifestations lancées à partir du 18 octobre 2019 afin de réclamer une société plus juste.

La loi fondamentale actuelle limite fortement l'action de l'Etat et promeut l'activité privée dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé et les retraites.

Les 14,7 millions d'électeurs étaient appelés à répondre à deux questions: « Souhaitez-vous une nouvelle Constitution ? » et « Quel organe devra rédiger la nouvelle Constitution ? »

Selon des résultats partiels portant sur plus de la moitié des bureaux de vote, l'option d'une « Convention constituante » uniquement formée de citoyens l'emporte par 79% des voix, contre 21% pour une  « Convention mixte » composée de citoyens et de parlementaires. 

Pour les partisans de l' « Apruebo » (« J'approuve »), essentiellement dans l'opposition du centre et de gauche, une nouvelle Constitution lèvera un obstacle essentiel à de profondes réformes sociales dans un pays parmi les plus inégalitaires d'Amérique latine.

« Depuis le début de la contestation, c'est la première véritable occasion que nous ayons pour qu'il y ait des changements dans la santé, l'éducation », a expliqué Pilar Matus, une professeure de 47 ans, avant de voter.

Les défenseurs du « Rechazo » (« Je rejette »), qui rassemblent les partis les plus conservateurs, estimaient qu'il était possible d'introduire des changements dans la loi fondamentale, garante selon eux ces dernières décennies de la stabilité du Chili, sans avoir besoin de la remplacer.

« C'était une pays qui fonctionnait bien en Amérique latine et maintenant les choses vont mal, on ne veut pas de ça pour notre pays », a expliqué Andrea Benson, 26 ans.

Jusqu'à ce jour, aucune tentative de remplacement de la loi fondamentale n'a abouti. Tous aujourd'hui s'accordent à dire que la Constitution a été rédigée de sorte que les franges conservatrices de la société puissent se maintenir au pouvoir, y compris après la fin de la dictature.

L'objectif de « ce processus constitutionnel est de sortir de l'ombre de la dictature de Pinochet », a expliqué Marcelo Mella, un politologue de l'Université de Santiago.

Il s'agit aussi de « pouvoir résoudre par des moyens politiques et pacifiques les problèmes devenus structurels », tels que l'inégalité et l'exclusion. 

Jusqu'à l'éclatement de la crise, le Chili était considéré comme un des pays les plus stables d'Amérique latine, encensé pour ses résultats macro-économiques.

Déclenchée par une hausse du prix du ticket de métro à Santiago, la contestation a été nourrie par la colère de la population dénonçant la déconnexion des élites face au quotidien difficile du plus grand nombre et a pris de court l'ensemble de la classe politique.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.