Egypte: procès du meurtrier présumé d'une étudiante ayant refusé ses avances

L'assassin présumé de l'étudiante Nayera Achraf après son premier procès au palais de justice de Mansourah, le 26 juin 2022. (Photo, AFP)
L'assassin présumé de l'étudiante Nayera Achraf après son premier procès au palais de justice de Mansourah, le 26 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 juin 2022

Egypte: procès du meurtrier présumé d'une étudiante ayant refusé ses avances

L'assassin présumé de l'étudiante Nayera Achraf après son premier procès au palais de justice de Mansourah, le 26 juin 2022. (Photo, AFP)
  • Au tribunal pénal de Mansourah, à 130 km au nord du Caire, l'accusé Mohammed Adel répond d'«homicide volontaire avec préméditation» après avoir reconnu devant le juge avoir suivi avec l'intention de la tuer la jeune fille
  • La prochaine audience a été fixée à mardi, a indiqué Ahmed Hamad, l'avocat de l'accusé, et, fait rare pour une affaire de ce genre, les caméras de télévision ont été autorisées à filmer l'audience de dimanche

MANSOURAH: Le procès d'un Egyptien accusé d'avoir tué une étudiante devant son université parce qu'elle refusait ses avances s'est ouvert dimanche dans le nord de l'Egypte, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

L'affaire est particulièrement suivie en Egypte où une vidéo du meurtre de Nayera Achraf le 19 juin a été très partagée en ligne et au-delà car quelques jours après, une étudiante jordanienne, Imane Erchid, était tuée par balles à Amman par un jeune homme apparemment pour les mêmes raisons. 

Au tribunal pénal de Mansourah, à 130 km au nord du Caire, l'accusé Mohammed Adel répond d'« homicide volontaire avec préméditation » après avoir reconnu devant le juge avoir suivi avec l'intention de la tuer la jeune fille qui, disant craindre une attaque de sa part, avait déjà déposé plusieurs mains courantes. 

« Il l'a poignardée à plusieurs reprises », a indiqué le parquet, ajoutant que la police avait trouvé dans le téléphone de la victime « des messages (du suspect) menaçant de l'égorger ». 

Le meurtre est passible de la peine capitale en Egypte, pays qui condamne le plus à mort du monde et a procédé en 2021 au troisième plus grand nombre d'exécutions selon Amnesty International. 

La prochaine audience a été fixée à mardi, a indiqué Ahmed Hamad, l'avocat de l'accusé, et, fait rare pour une affaire de ce genre, les caméras de télévision ont été autorisées à filmer l'audience de dimanche. 

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes jordaniens et égyptiens réclamaient la peine capitale pour les auteurs des deux meurtres tandis que d'autres appelaient à apprendre aux jeunes « à accepter le fait que les femmes puissent dire 'non' ». 

En Egypte, le prédicateur Mabrouk Attiya a provoqué un tollé en estimant que si elle avait été voilée, Nayera Achraf aurait connu un autre sort. 

Il a notamment déclenché l'ire des défenseurs des droits des femmes en Egypte où, selon les autorités, près de huit millions de femmes avaient subi des violences en 2015 de la part d'un époux, d'un proche ou d'un étranger dans l'espace public. 


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.