Pouvoir d'achat: le gouvernement pour une hausse de 4% sur une kyrielle de prestations sociales

Promesse du candidat Emmanuel Macron, le projet de loi «pouvoir d'achat», réponse de l'exécutif à l'accélération de l'inflation, doit être présenté début juillet en conseil des ministres. (AFP)
Promesse du candidat Emmanuel Macron, le projet de loi «pouvoir d'achat», réponse de l'exécutif à l'accélération de l'inflation, doit être présenté début juillet en conseil des ministres. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 juin 2022

Pouvoir d'achat: le gouvernement pour une hausse de 4% sur une kyrielle de prestations sociales

  • Le gouvernement propose la hausse de 4% d'une kyrielle de prestations sociales pour lutter contre l'inflation dans son futur projet de loi «pouvoir d'achat»
  • Selon le quotidien économique, le coût d'une telle mesure s'élèverait à «un peu moins de 7 milliards fin 2022, et à 8 milliards d'ici à avril 2023»

PARIS: Le gouvernement propose la hausse de 4% d'une kyrielle de prestations sociales pour lutter contre l'inflation dans son futur projet de loi "pouvoir d'achat", selon un document consulté par l'AFP.

Ce coup de pouce, qui serait rétroactif au 1er juillet, concernerait, comme déjà annoncé, les pensions de retraite et d’invalidité des régimes de base, mais aussi les prestations familiales et les minima sociaux, dont le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), est-il écrit dans une partie du projet de loi dont l'AFP a eu connaissance et qui confirme une information initialement dévoilée par les Echos.

Selon le quotidien économique, le coût d'une telle mesure s'élèverait à "un peu moins de 7 milliards fin 2022, et à 8 milliards d'ici à avril 2023".

Promesse du candidat Emmanuel Macron, le projet de loi "pouvoir d'achat", réponse de l'exécutif à l'accélération de l'inflation, doit être présenté début juillet en conseil des ministres mais son adoption par le Parlement promet d'être un parcours du combattant, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale pour le camp présidentiel.

Sur fond de contexte géopolitique troublé en raison du conflit en Ukraine, l'inflation, qui devrait atteindre en moyenne 5,5% en 2022, est devenue l'objet d'une âpre bataille politique entre les oppositions et l'exécutif.

Elisabeth Borne avait déjà annoncé la hausse de 4% des pensions de retraite avant le résultat des législatives, mais était restée plus floue sur le montant de l'augmentation des prestations sociales.

Ces hausses programmées dans le projet de loi "pouvoir d'achat" ne sont qu'un volet des mesures concoctées par le gouvernement pour répondre à la hausse des prix.

Celles-ci sont dévoilées au compte-goutte, comme la hausse de 4% de la prime d'activité, le chèque inflation, le dégel des rémunérations des fonctionnaires, le bouclier tarifaire sur l'énergie ou encore le triplement et à la pérennisation de la prime de pouvoir d’achat.

Selon le projet de loi partiellement consulté par l'AFP, le texte veut aussi ouvrir la possibilité de mettre en place un dispositif d'intéressement par l'employeur même sans accord de branche ou avec les représentants du personnel. L'objectif étant de faire bénéficier les salariés du partage de la valeur créée dans l’entreprise.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.