Ukraine: 18 morts dans une frappe russe sur un centre commercial, «crime de guerre» pour le G7

Des pompiers éteignant le feu dans un centre commercial touché par une frappe de missile russe dans la ville de Kremenchuk, dans l'est de l'Ukraine, le 27 juin (Photo, AFP).
Des pompiers éteignant le feu dans un centre commercial touché par une frappe de missile russe dans la ville de Kremenchuk, dans l'est de l'Ukraine, le 27 juin (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 juin 2022

Ukraine: 18 morts dans une frappe russe sur un centre commercial, «crime de guerre» pour le G7

  • Un bombardement russe a fait au moins dix-huit morts dans un centre commercial en Ukraine, selon les autorités locales mardi,
  • Une frappe russe a également tué dans la journée huit civils à un point de distribution d'eau dans l'est, selon Kiev, qui en a appelé au G7 pour mettre fin à la guerre

KIEV: Un bombardement russe a fait au moins dix-huit morts dans un centre commercial en Ukraine, selon les autorités locales mardi, provoquant une vive condamnation des pays du G7 réunis en Allemagne, qui ont dénoncé un "crime de guerre".

"18 morts... Mes sincères condoléances aux familles et aux proches. Les sauveteurs continuent à travailler", a indiqué mardi matin le chef par intérim de l'administration régionale de Poltava Dmitry Lunin, à propos de ce bombardement à Krementchouk, une cité à 330 km au sud-est de Kiev, et à plus de 200 km du front.

Dans la nuit, un précédent bilan des services de secours faisait état de 16 morts et de 59 blessés, dont 25 sont hospitalisés.

C'est "l'un des actes terroristes les plus éhontés de l'histoire européenne", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il a frappé "une ville paisible, un centre commercial ordinaire, avec à l'intérieur des femmes, des enfants, des civils ordinaires", a-t-il souligné.

Une frappe russe a également tué dans la journée huit civils à un point de distribution d'eau dans l'est, selon Kiev, qui en a appelé au G7 pour mettre fin à la guerre.

"Les attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre", ont déclaré dans la soirée les dirigeants du G7 depuis leur sommet dans le sud de l'Allemagne, dans une déclaration qui "condamne solennellement l'attaque abominable" de Krementchouk et assure que Vladimir Poutine devra "rendre des comptes".

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une "horreur absolue" et a appelé le peuple russe à "voir la vérité" en face.

Cela "ne fera que renforcer la détermination" des Occidentaux à soutenir l'Ukraine, a lâché le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Zelensky demande au G7 de «limiter les prix du pétrole» russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé lundi au G7 de renforcer les sanctions contre la Russie "en limitant les prix du pétrole" exporté par Moscou.

"Pour nous, une position cohérente des pays du G7 concernant les sanctions est importante. Elles doivent être renforcées encore, en limitant les prix du pétrole exporté par l'agresseur", a-t-il écrit sur son compte Telegram pour rendre compte de son intervention en visioconférence devant le sommet du G7 qui se tient en Allemagne.

Les pays du G7 réfléchissent à un "mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe", a dit lundi un haut responsable de la Maison Blanche.

Un tel mécanisme, qui reste donc à définir, passerait par les "services" entourant l'exportation de pétrole russe, a dit cette source, qui n'a pas souhaité être identifiée.

Il s'agit de tarir la principale source d'argent frais pour la Russie.

Les États-Unis et le Canada, moins dépendants du pétrole russe que l'Europe, ont interdit son importation. L'Union européenne, quant à elle, a instauré un embargo progressif dans le cadre de son 6e paquet de sanctions adopté début juin.

L'arrêt des importations par bateau de pétrole brut aura lieu dans les six mois et celui des produits pétroliers dans les huit mois. L'approvisionnement par l'oléduc Droujba peut en revanche continuer "temporairement" mais sans date limite. Il alimente notamment trois pays sans accès à la mer, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.

L'embargo progressif touchera les deux tiers des achats européens. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de leur propre chef d'arrêter leurs livraisons via Droujba d'ici la fin de l'année, les importations russes seront touchées à plus de 90%, selon les Européens.

En 2021, la facture des importations européennes de pétrole russe a représenté 80 milliards d'euros, quatre fois plus que les achats de gaz à la Russie.

Les importations de pétrole russes assurent 30% des besoins de l'Europe.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d'action Tu-22, de la région russe de Koursk.

A New York, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rappelé que les belligérants étaient tenus par le droit international de "protéger les civils et les infrastructures civiles", jugeant la nouvelle frappe "totalement déplorable".

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les derniers bombardements russes contre des cibles civiles en Ukraine est prévue mardi à 19H00 GMT, a-t-on appris auprès de la présidence albanaise de l'instance onusienne.

Washington veut fournir à l'Ukraine des missiles sol-air plus perfectionnés

Les Etats-Unis envisagent de fournir à l'Ukraine un système sophistiqué de missiles sol-air de "moyenne et longue portée", a fait savoir lundi la Maison Blanche.

"Nous sommes en train de mettre la dernière main à un programme (d'aide militaire) qui inclut des capacités de défense aérienne sophistiquées (...) de moyenne et longue portée", a dit Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, lundi à des journalistes.

Une source proche du dossier avait auparavant indiqué que les Etats-Unis préparaient "l'achat pour l'Ukraine d'un système NASAMS" (National Advanced Surface-to-Air Missile System).

Le système de missiles sol-air NASAMS est fabriqué par l'Américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg.

Jake Sullivan a précisé que Washington devrait aussi rendre publique la livraison aux forces ukrainiennes d'autres équipements, notamment des munitions pour l'artillerie et des radars.

Les Etats-Unis ont modifié ces dernières semaines leurs livraisons d'armement à l'Ukraine, pour prendre en compte un conflit désormais concentré sur l'est du pays et plus statique, dans lequel l'artillerie joue un rôle prédominant.

Washington a notamment commencé à livrer aux Ukrainiens des systèmes de lance-roquettes mobiles Himars -- pour High Mobility Artillery Rocket System -- d'une portée de 80 kilomètres.

«Tiré sur une foule»

Quelques heures après l'annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est).

Dans cette ville jumelle de celle de Severodonetsk, récemment prise par les Russes, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de vingt autres, dont deux enfants, ont été blessés pendant qu'"ils collectaient de l'eau à partir d'une citerne", a annoncé le gouverneur régional de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

"Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lance-roquettes multiples Ouragan", a-t-il dénoncé.

Lyssytchansk est la dernière grande ville restant à conquérir pour les Russes dans cette province.

"Nos défenseurs tiennent la ligne, mais les Russes réduisent la ville en ruines par l'artillerie, l'aviation... L'infrastructure est complètement détruite", a détaillé M. Gaïdaï.

La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l'objectif prioritaire des Russes depuis qu'ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.

De nouvelles frappes russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont par ailleurs fait lundi soir cinq morts et 22 blessés dont cinq enfants, ont affirmé les autorités locales.

«Aussi longtemps» qu'il faudra

Dans une allocution par visioconférence, avant l'annonce des attaques de Krementchouk et de Lyssytchansk, Volodymyr Zelensky a signifié aux dirigeants du G7 rassemblés au château d'Elmau, dans les Alpes bavaroises, que ce n'était "pas le moment de la négociation" avec Moscou et a insisté sur la "nécessité d'un soutien plein, entier, très opérationnel à l'Ukraine", selon des propos rapportés par la présidence française.

Les sept puissances industrielles (Allemagne, Etats-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) lui ont promis leur soutien "aussi longtemps qu'il le faudra".

Parallèlement, le G7 va continuer d'"accroître la pression sur (Vladimir) Poutine", a assuré le chancelier allemand Olaf Scholz, hôte de ce sommet, à travers notamment une nouvelle salve de sanctions ciblant l'économie russe.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, veulent resserrer l'étau sur Moscou en visant tout particulièrement l'industrie de défense russe, a dit un haut responsable de la Maison Blanche, et entendent développer un "mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe".

Le G7 va également "se coordonner pour utiliser les droits de douane sur les produits russes afin d'aider l'Ukraine", selon la même source.

Marathon diplomatique 

Malgré la lourdeur des sanctions frappant l'économie russe, le Kremlin a assuré lundi qu'il n'y avait "aucune raison" d'évoquer un défaut de paiement de la Russie.

Les autorités russes ont toutefois reconnu qu'à cause des sanctions, deux versements n'étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche.

Tandis que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d'armes, les Etats-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de "moyenne et longue portées".

La France va envoyer "dans des quantités significatives" des véhicules blindés de transport de troupes en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

Les dirigeants du G7 boucleront leur sommet mardi, jour où Vladimir Poutine doit effectuer son premier déplacement à l'étranger depuis le déclenchement de l'offensive en Ukraine, au Tadjikistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.

Le marathon diplomatique des alliés se poursuit mardi avec le sommet de l'Otan à Madrid, un rendez-vous auquel M. Zelensky doit également participer à distance.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, "tentative de "manipulation" répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

- "accroître la pression sur la Russie"-

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

- Conditions maximalistes de Poutine -

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.