La milice houthie s’empare des biens de l’ancien Premier ministre Bajamal

Des combattants houthis montrent leur puissance de feu lors d’un rassemblement à Sanaa. (AFP)
Des combattants houthis montrent leur puissance de feu lors d’un rassemblement à Sanaa. (AFP)
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Publié le Lundi 27 juin 2022

La milice houthie s’empare des biens de l’ancien Premier ministre Bajamal

  • «Il devrait y avoir une véritable solidarité avec les membres de la famille de M. Bajamal, puisqu’ils n’ont désormais plus le droit d’utiliser les biens de leur père»
  • Les Houthis ont vendu ou loué certaines des propriétés saisies, en ont transformé d’autres en centres de détention secrets et en ont même offert certaines à leurs dirigeants

AL-MOUKALLA: Une autorité anticorruption, contrôlée par la milice houthie, soutenue par l’Iran, à Sanaa, a ordonné la saisie des biens d’Abdelkader Bajamal, ancien Premier ministre aujourd’hui décédé. Elle l’accuse d’avoir détourné des fonds publics, déclarent des militants yéménites et des médias locaux.

Ahmed Nagi al-Nabhani, un militant yéménite qui habite dans cette ville, déclare à Arab News que l’Autorité nationale suprême de lutte contre la corruption a émis une ordonnance de saisie des maisons, des comptes bancaires et d’autres propriétés qui appartenaient à M. Bajamal pour un projet qui avait échoué pendant son mandat en 2003.

M. Bajamal était un membre éminent du Congrès général du peuple, le parti de l’ancien président Ali Abdallah Saleh et le chef de trois gouvernements consécutifs, de 2001 à 2006.

M. Al-Nabhani affirme que l’Autorité nationale suprême de lutte contre la corruption a transféré l’affaire au tribunal des fonds publics pour engager des poursuites. Des campagnes coordonnées de défense des droits ont par ailleurs été lancées à l’échelle locale et internationale, principalement de la part du parti de M. Bajamal, pour faire pression sur les Houthis afin qu’ils permettent à la famille de l’ancien Premier ministre d’accéder aux biens.

«Il devrait y avoir une véritable solidarité avec les membres de la famille de M. Bajamal, puisqu’ils n’ont désormais plus le droit d’utiliser les biens de leur père, selon la décision de l’autorité», précise M. Al-Nabhani.

M. Bajamal est décédé en septembre 2020 à l’âge de 67 ans.

Dans un message de condoléances adressé à sa famille, Mehdi al-Machat, chef du Conseil politique suprême des Houthis, décrit M. Bajamal comme un dirigeant national «sincère et dévoué» qui était au service de son pays.

L’ordonnance de saisie contre M. Bajamal intervient alors que les Houthis ont pris d’assaut les maisons d’autres responsables yéménites décédés à Sanaa et dans les zones placées sous leur contrôle.

À Sanaa, des Houthis armés ont occupé la maison de feu Abdelrahmane Bafadhel, député et membre du parti islamiste Al-Islah. Ils ont expulsé sa fille et son mari en invoquant une ordonnance de saisie, rapporte un ami de la famille à Arab News.

M. Bafadhel a trouvé la mort en Arabie saoudite en octobre 2015 dans un accident de voiture.

La milice est également entrée par effraction dans le domicile d’Amine Ali al-Kaderi, un ancien chef tribal qui s’opposait à son régime dans la province centrale d’Ibb, rapporte son fils Salah.

Depuis qu’ils se sont emparés du pouvoir militaire, à la fin de 2014, les Houthis ont émis des centaines d’ordonnances de saisie et de condamnations à mort contre des chefs militaires et de sécurité, des politiciens, des journalistes et des militants qui ont rejeté leur coup d’État et soutenu le gouvernement internationalement reconnu du pays, ainsi que les opérations militaires de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen.

Les Houthis ont vendu ou loué certaines des propriétés saisies, en ont transformé d’autres en centres de détention secrets et en ont même offert certaines à leurs dirigeants.

Abderrahmane Barman, défenseur yéménite des droits de l’homme et directeur de l’American Center for Justice, explique à Arab News que la dernière série d’ordonnances de saisie contre MM. Bajamal et Bafadhel montre que les Houthis s’apprêtent à déposséder les familles des politiciens décédés de leurs biens sous prétexte de lutter contre la corruption.

«Il s’agit d’une tentative pour appauvrir les Yéménites afin de concentrer la richesse, le pouvoir, l’économie, le système judiciaire, les médias et toutes les sources de pouvoir entre les mains du groupe», conclut M. Barman.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh à Alep un an après l'offensive sur la ville

Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad. (AFP)
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  • "Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep
  • Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre

ALEP: Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh s'est rendu samedi dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, un an après l'offensive éclair menée par sa coalition islamiste qui a conduit à la chute du dirigeant Bachar al-Assad.

Il y a un an jour pour jour, cette coalition partie d'Idleb, plus au nord, arrivait aux portes de la deuxième ville de Syrie dont elle prendra le contrôle deux jours plus tard. Le 8 décembre, elle s'emparait de la capitale Damas.

"Alep renaît, et avec elle, c'est toute la Syrie qui renaît", a lancé l'ancien jihadiste devant plusieurs centaines de personnes rassemblées devant la célèbre citadelle d'Alep.

Peu après, il est apparu au sommet de la tour de l'édifice près d'un immense drapeau syrien, dans ce site emblématique gravement endommagé durant les années de guerre.

Alep avait été l'un des premiers foyers de manifestations contre le pouvoir d'Assad en 2011, qui avaient dégénéré en guerre civile.

Pendant quatre ans, la ville est restée divisée entre un secteur loyaliste à l'ouest, où vivait la majorité de la population, et les rebelles dans une zone à l'est.

Avec l'appui de l'allié russe, les forces gouvernementales syriennes avaient repris le contrôle total de la ville fin 2016, avant que la coalition islamiste menée par M. Chareh ne s'en empare huit ans plus tard.

L'offensive de la coalition, lancée le 27 novembre 2024, a mis fin à plus d'un demi-siècle de domination du clan Assad.


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com