Nucléaire: L'Iran et les États-Unis reprennent leurs négociations indirectes au Qatar

«La balle est maintenant dans le camp de Washington», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. (AFP)
«La balle est maintenant dans le camp de Washington», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. (AFP)
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Publié le Mardi 28 juin 2022

Nucléaire: L'Iran et les États-Unis reprennent leurs négociations indirectes au Qatar

  • Les Etats-Unis et l'Iran ont annoncé lundi reprendre cette semaine leurs négociations indirectes, après plusieurs mois de blocage des pourparlers sur le dossier nucléaire iranien
  • Le lieu de ces discussions n'a pas été dévoilé, mais Téhéran et le chef de la diplomatie de l'UE ont annoncé qu'elles se tiendraient dans un pays du Golfe

TEHERAN: Les Etats-Unis et l'Iran ont annoncé lundi reprendre cette semaine leurs négociations indirectes, après plusieurs mois de blocage des pourparlers sur le dossier nucléaire iranien.

Le lieu de ces discussions n'a pas été dévoilé, mais Téhéran et le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, ont annoncé qu'elles se tiendraient dans un pays du Golfe, une agence de presse iranienne évoquant le Qatar.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a indiqué que ces négociations auront lieu "dans les prochains jours, cette semaine". Selon lui, elles "ne concerneront pas la dimension nucléaire, mais des divergences sur la question de la levée des sanctions" américaines, qui frappent durement le pays, touché par une inflation galopante.

Lors d'une visite surprise à Téhéran samedi, Josep Borrell avait fait une annonce similaire, en déclarant que ces pourparlers seraient distincts de ceux menés par l'UE à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances.

M. Khatibzadeh a exprimé l'espoir de "résultats positifs" des pourparlers.

"Si Washington apporte des réponses, alors nous pouvons faire le travail rapidement (...) La balle est dans le camp de Washington".

En 2018, les Etats-Unis de l'ex-président américain Donald Trump se sont retirés de l'accord sur le nucléaire et ont imposé des sanctions économiques sévères à Téhéran. En conséquence, l'Iran s'est désengagé progressivement de l'accord et est accusé de chercher à se doter de la bombe atomique, ce qu'il dément.

Après l'élection de Joe Biden, Washington a affirmé vouloir revenir dans l'accord, malgré un pessimisme croissant ces dernières semaines.

«Abandonner ses demandes»

L'agence de presse iranienne Tasnim, citant une source anonyme du ministère des Affaires étrangères, a rapporté que le négociateur en chef iranien sur le nucléaire, Ali Bagheri, se rendrait au Qatar mardi pour "des négociations sur la levée des sanctions", où doivent se tenir les pourparlers.

A Washington, un porte-parole du département d'Etat a confirmé que les pourparlers auraient lieu cette semaine dans le Golfe, sans préciser le pays.

"Nous sommes reconnaissants envers nos partenaires de l'UE, qui continuent de transmettre des messages et travaillent pour faire avancer ces négociations", a dit le porte-parole. "Nous sommes prêts à conclure et à mettre en oeuvre immédiatement l'accord que nous avons négocié à Vienne pour un retour mutuel à la pleine mise en oeuvre du JCPOA" (nom donné à l'accord).

"Mais pour cela, l'Iran doit décider d'abandonner ses demandes supplémentaires qui vont au-delà du JCPOA", a-t-il dit.

Les pourparlers pour relancer l'accord sur le nucléaire ont commencé à Vienne en avril 2021, mais ont échoué en mars de cette année en raison des divergences entre Américains et Iraniens, qui exigent notamment des garanties pour que Washington ne se retire plus de l'accord.

L'Iran avait également demandé que l'armée idéologique du régime, les Gardiens de la Révolution, ne soit plus considérée comme une organisation terroriste par Washington, qui avait répondu que cette demande n'entrait pas dans le cadre des pourparlers sur le nucléaire.

Mi-juin, l'administration Biden a déclaré qu'avoir été affilié à cette unité ne serait pas un motif de refus d'entrée aux Etats-Unis pour les Iraniens n'ayant pas eu le choix que d'y servir.


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.