L'Algérie célèbre mardi le 60ème anniversaire de son indépendance

Sur cette photo d'archive prise le 2 juillet 1962, des Algériens se rassemblent dans la Kasbah de la capitale Alger pour célébrer, un jour après le référendum d'autodétermination sur l'indépendance de leur pays. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 2 juillet 1962, des Algériens se rassemblent dans la Kasbah de la capitale Alger pour célébrer, un jour après le référendum d'autodétermination sur l'indépendance de leur pays. (AFP)
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

L'Algérie célèbre mardi le 60ème anniversaire de son indépendance

  • Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l'armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d'Evian
  • Les autorités prévoient une célébration en grande pompe de ce 60ème anniversaire avec comme point d'orgue une imposante parade militaire dans la capitale, la première depuis 33 ans

ALGER: L'Algérie célèbre mardi le 60ème anniversaire de son indépendance après 132 ans de colonisation française, dont la mémoire crispe toujours ses relations avec Paris en dépit des gestes symboliques de la France.

Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l'armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d'Evian, ouvrant la voie à la proclamation d'indépendance de l'Algérie le 5 juillet de la même année, approuvée quelques jours plus tôt par 99,72% des voix lors d'un référendum d'autodétermination.

Les autorités prévoient une célébration en grande pompe de ce 60ème anniversaire avec comme point d'orgue une imposante parade militaire dans la capitale, la première depuis 33 ans.

Selon le programme des festivités divulgué par le ministre des Moudjahidines (anciens combattants) Laid Rebiga, un méga-spectacle épique, qui "retracera l'histoire millénaire de l'Algérie", est également prévu lundi soir à l'opéra d'Alger.

Signe de l'importance que revêt l'occasion pour le pouvoir, un logo spécial, de forme circulaire orné de 60 étoiles, a été conçu pour marquer l'anniversaire, avec comme slogan "une histoire glorieuse et une ère nouvelle".

L'indépendance a été arrachée au terme de sept ans et demi de guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, faisant de l'Algérie la seule ex-colonie française d'Afrique dans les années 1960 à s'affranchir par les armes de la tutelle de la France.

Algérie: principales dates depuis l'indépendance en 1962

Rappel des dates-clés de l'Algérie depuis son indépendance proclamée il y a soixante ans, après plus d'un siècle de colonisation française.

Indépendance 

Le 5 juillet 1962, l'Algérie proclame son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans.

En septembre 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), devient le premier président de l'Algérie indépendante.

En 1964, le congrès du FLN adopte la "Charte d'Alger", qui confirme l'option socialiste du pays.

Coup d'Etat 

Le 19 juin 1965, Ben Bella est renversé lors d'un coup d'Etat par son ministre de la Défense, le colonel Houari Boumédiène, qui prend la tête du Conseil de la révolution et du gouvernement. Il gèle la Constitution.

En 1971, les compagnies pétrolières sont nationalisées.

En décembre 1976, après l'adoption de la Charte nationale prévoyant le renforcement du rôle dirigeant du FLN et l'adoption d'une nouvelle Constitution, Boumédiène est élu président.

Après son décès fin 1978, le colonel Chadli Bendjedid, choisi par l'armée, lui succède.

Emeutes

En octobre 1988, après un été ponctué par des grèves et des pénuries, des émeutes éclatent à Alger, puis s'étendent à d'autres villes. L'état de siège est déclaré et l'armée est chargée de rétablir l'ordre.

Les émeutes font près de 170 morts de sources officielles, 500 selon la presse.

En février 1989, deux mois après la réélection de Chadli Bendjedid à un 3e mandat, une nouvelle Constitution met fin au monopole du FLN et instaure le multipartisme.

«Décennie noire»

En juin 1990, le Front islamique du Salut (FIS), dirigé par Abassi Madani, rafle la plupart des conseils municipaux et régionaux aux premières élections locales pluralistes.

L'état de siège est proclamé en juin 1991 à la suite d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants du FIS. Abassi Madani et Ali Belhadj, numéro deux du mouvement, sont arrêtés.

En décembre, le FIS frôle la majorité absolue dès le premier tour des législatives.

En 1992, les autorités interrompent le processus électoral, au lendemain de la démission forcée de Chadli Bendjedid. Un Haut comité d'Etat, dirigé par Mohamed Boudiaf, instaure l'état d'urgence puis dissout le FIS dont les militants radicaux vont s'engager dans une confrontation avec l'armée. Le 29 juin, Boudiaf est assassiné.

La guerre civile (1992-2002) fera officiellement plusieurs dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, victimes d'attentats ou de massacres à grande échelle imputés aux groupes islamistes.

Abdelaziz Bouteflika, porté au pouvoir par l'armée en avril 1999, s'emploie à rétablir la paix. Deux lois d'amnistie convainquent de nombreux islamistes de déposer les armes.

«Printemps noir» en Kabylie

En avril 2001, la mort d'un lycéen dans une gendarmerie près de Tizi Ouzou déclenche les émeutes du "Printemps noir".

La Kabylie se révolte. La répression fait plus de 120 morts et des centaines de blessés.

En 2002, le tamazight (berbère) est reconnu langue nationale, puis sera consacré deuxième langue officielle avec l'arabe.

Attaques islamistes 

Le 11 avril 2007, deux attentats à Alger sont revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).

Le 6 septembre, le cortège de M. Bouteflika est la cible d'un attentat suicide, et le 11 décembre, des attaques visent le siège du Conseil constitutionnel et des agences de l'ONU, également revendiquées par Aqmi.

En janvier 2013, une prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas (1 300 km au sud-est d'Alger) est menée par un commando islamiste. Elle prend fin après un assaut des forces spéciales: 40 salariés et 29 assaillants sont tués.

A l'écart du «Printemps arabe»

En janvier 2011, alors qu'un vent de révolte se propage à partir de la Tunisie voisine, le pays est secoué par des mouvements sociaux. Des émeutes font cinq morts et plus de 800 blessés.

Mais le pouvoir se sert de la manne pétrolière pour augmenter les salaires et les subventions afin d'acheter la paix sociale.

Bouteflika poussé à la démission 

Le 22 février 2019, des manifestations massives débutent contre un 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013.

Le 2 avril, il démissionne sous la pression de la rue et de l'armée, après deux décennies au pouvoir.

Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, éphémère Premier ministre de Bouteflika, remporte la présidentielle avec 58,13% des suffrages. C'est le premier président algérien à ne pas avoir fait la guerre d'indépendance.

Il est aussitôt contesté par le "Hirak" qui réclame le démantèlement du "système". Mais M. Tebboune, après avoir fait adopter par référendum une nouvelle Constitution, parvient à dompter la contestation.

«Dépassionner l'histoire»

Mais 60 ans après la fin de la colonisation, les plaies restent vives en Algérie alors que la France exclut toute "repentance" ou "excuses", bien que le président français Emmanuel Macron s'efforce depuis son élection d'apaiser les mémoires avec une série de gestes symboliques.

"Soixante ans après l'indépendance, n'est-il pas temps de dépassionner cette histoire?", s'interroge l'historien Amar Mohand-Amer.

La relation bilatérale semblait avoir atteint son plus bas niveau en octobre lorsque M. Macron avait affirmé que l'Algérie s'était construite après son indépendance sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire", suscitant l'ire d'Alger.

Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et M. Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont exprimé leur volonté de les "approfondir" lors d'un entretien téléphonique le 18 juin.

Fin avril, M. Tebboune avait félicité M. Macron pour sa "brillante" réélection et l'a invité à se rendre en Algérie.

"Le rapide retour à une situation normale, suite à la grave crise des derniers mois (...) est en rapport avec les tensions régionales, notamment en Libye, qu'il ne faudrait pas occulter ou minimiser", décortique M. Mohand-Amer.

"La géopolitique régionale très instable commande des postures fortes sur le moyen et long terme et la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays", ajoute l'historien.

«Instrumentation»

Le président du parti d'opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Athmane Mazouz, souligne que les "relations entre le système de pouvoir en Algérie et la France officielle sont rythmées par des crises et de pseudo-retrouvailles depuis l'indépendance du pays".

"Au stade actuel, personne ne peut parier un sou pour parler de refondation. L'instrumentation de cette relation d'un côté comme de l'autre n'échappe à personne", ajoute-t-il.

M. Mohand-Amer redoute que la politique de réconciliation mémorielle de M. Macron ne soit mise à rude épreuve par les récents succès électoraux du parti d'extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national, en France.

Mme Le Pen avait en effet réaffirmé en mars que "la colonisation avait contribué au développement de l'Algérie", reprochant à M. Macron une politique consistant à "passer sa vie à s'excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d'insulter la France".

"La montée fulgurante du Rassemblement national aux législatives en France n'augure rien de bon. L'extrême droite française va transformer ce mandat en un grand champ de bataille mémoriel où le révisionnisme et la falsification de l'histoire seront omniprésents", a mis en garde M. Mohand-Amer.

Sur le plan intérieur, le pouvoir a mis à profit l'anniversaire pour tenter d'alléger les crispations, trois ans après avoir été ébranlé par les manifestations prodémocratie du Hirak.

M. Tebboune a en effet lancé en mai une initiative pour briser l'immobilisme politique en recevant à tour de rôle plusieurs dirigeants de partis politiques, y compris de l'opposition, et des responsables d'organisations syndicales et patronales.


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.