Les Arabes espèrent un Biden 2.0 affranchi d'Obama

L'enquête révèle que 40 % des personnes interrogées estiment que Biden serait meilleur pour la région, contre 12 % qui lui préfèrent Trump. 49% ont déclaré qu'aucun des candidats ne saurait servir les intérêts du monde arabe (Photo, AFP)
L'enquête révèle que 40 % des personnes interrogées estiment que Biden serait meilleur pour la région, contre 12 % qui lui préfèrent Trump. 49% ont déclaré qu'aucun des candidats ne saurait servir les intérêts du monde arabe (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 27 octobre 2020

Les Arabes espèrent un Biden 2.0 affranchi d'Obama

  • Environ 58 % des Arabes interrogés souhaitent voir Biden se distancier de la politique de non-intervention d'Obama
  • Le défi véritable pour le vainqueur de l'élection consiste à savoir comment se désengager de la région tout en gardant un semblant de stabilité

BEYROUTH: L'ancien président américain Barack Obama a quitté le Moyen-Orient dans un état bien pire que lors de sa prise de fonction en 2009, d’après 53 % des personnes interrogées dans un sondage panarabe effectué par YouGov pour Arab News. Ce serait une excellente raison de croire que les Arabes doivent de loin préférer le candidat républicain Donald Trump à son rival démocrate Joe Biden lors de la prochaine élection présidentielle du 3 novembre.

Pourtant, le sondage révèle que 40 %, des personnes interrogées estiment que Biden serait meilleur pour la région, contre 12 % qui lui préfèrent Trump. 49% ont déclaré qu'aucun des candidats ne saurait servir les intérêts du monde arabe.

Cependant, en tant que vice-président d'Obama, certains observateurs se demandent si une victoire de Biden signifierait une reprise des politiques entamées par son ancien patron. Ceux qui aimeraient voir une main de fer américaine maîtriser l'Iran sont particulièrement préoccupés par ce risque.

pic

C’est en effet au cours du deuxième mandat d’Obama que les États-Unis ont signé le Plan d’action global conjoint (JCPOA), connu sous le nom d’accord nucléaire iranien. L’accord accorde un allégement des sanctions imposées à Téhéran en échange de l’abandon de ses ambitions nucléaires.

Le président sortant Donald Trump a retiré les États-Unis de l'accord en mai 2018, et a réimposé une série de sanctions contre l'Iran afin de le paralyser. Et avec les signataires européens de l’accord historique qui se battent pour sauver l’entente, Biden pourrait éventuellement faire marche arrière.

Quelque 35 % des Arabes interrogés dans l'enquête Arab News/YouGov croient que le retrait du JCPOA a eu un impact négatif sur le Moyen-Orient. Les résidents de l'Irak, du Liban et de l'Arabie saoudite sont plus enclins à dire que le retrait et le renforcement des sanctions ont bénéficié à la sécurité de la région.

«L’accord avec l’Iran n’a pas réussi à bloquer la chemin du régime vers les armes nucléaires», dit Ali Safavi, responsable de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) basé à Paris. «Le régime a pris les milliards obtenus par le biais du JCPOA et soutenu le régime meurtrier en Syrie. Il a également armé et financé la milice terroriste du Hezbollah au Liban, les groupes terroristes chiites en Irak, ainsi que les Houthis au Yémen.

Pour Safavi et ses collègues du CNRI, la seule politique qui tienne est celle qui exerce une «pression maximale» sur le régime de Téhéran et «lui demande des comptes pour ses innombrables violations des droits de l'homme».

Son scepticisme semble trouver écho dans les sondages. Les critiques du JCPOA veulent à présent déterminer si Biden est prêt à se délester des politiques de l’époque. «L’Iran reste la question clé pour comprendre le mauvais arrière-goût laissé par l’administration Obama dans le monde arabe», a déclaré à Arab News David Romano, professeur de politique du Moyen-Orient à l’institut Thomas G. Strong de l’université d’État du Missouri. «Ils savent pertinemment que le duo Obama-Biden a refilé un laissez-passer à l'Iran pour toutes sortes d'activités néfastes dans la région, afin de le convaincre de conclure un accord.»

Conscients des malversations de Téhéran, environ 58 % des Arabes interrogés souhaitent voir Biden se distancier de la politique de non-intervention d'Obama, et prendre le taureau par les cornes. Parallèlement, ils voudraient que les États-Unis maintiennent leur position ferme vis-à-vis de l'Iran, même s'ils sont divisés sur la stratégie que Washington devrait employer.

Les personnes interrogées en Irak, en Arabie saoudite et au Yémen, trois pays au destin lié à celui l'Iran par la force des choses, sont fermement en faveur d'une ligne dure. Interrogées sur la stratégie que le prochain président américain devrait adopter dans ses futures relations avec l'Iran, une grande proportion – 53% en Irak, 49% en Arabie saoudite et 54% au Yémen – s'est prononcée en faveur du maintien de sanctions strictes et d'une position de guerre.

Le Dr Majid Rafizadeh, politologue irano-américain et président du Conseil international américain, Rafizadeh conçoit que de nombreux habitants de la région considèrent la perspective d'une présidence de Joe Biden avec un certain malaise.

«Un retour à toute forme d’acceptation de la politique régionale du régime iranien, ou l’envoi d’avions d’argent liquide à Téhéran risque de saboter la paix au Moyen-Orient», a-t-il déclaré. «Les deux candidats à l'élection présidentielle doivent chercher à s'appuyer sur le bon travail accompli lors des accords d'Abraham pour lutter contre ce discours.»

Alors que le monde arabe est partagé sur l’impact potentiel de l’élimination de Qassem Soleimani, chef des forces iraniennes Al-Quds, par les États-Unis en janvier, les divergences régionales révélées par l’enquête Arab News/YouGov sont peut-être plus importantes.

Les résidents du Yémen, de l’Arabie saoudite et de l’Irak sont favorables à l’élimination du commandant iranien, avec respectivement 71 %, 68 % et 57 % qui la considèrent comme un événement positif pour la région. En contrepartie, 59 % des personnes interrogées au Liban et 62 % au Qatar y voient un événement de mauvais augure.

«Le sondage évalue avec précision les intérêts des États arabes», dit le Dr John Hulsman, président et associé directeur de John C. Hulsman Enterprises, un important cabinet de conseil mondial sur les risques politiques.

Cela dit, le monde arabe ne doit pas sous-estimer la profondeur du désir bipartisan américain de trouver une issue du Moyen-Orient et s’en sortir, selon Hulsman,

«Ce qui est intéressant, c’est qu'Obama et Trump n’ont pas grand-chose en commun, mais ils ont une vision similaire du Moyen-Orient. «Allons-nous-en» la résume assez bien» a-t-il déclaré à Arab News. «Nous avons vu des présidences détruites (en raison de la présence américaine dans la région) et il n'y a aucun avantage à rester. Nous avons surestimé l'importance de la région. Tous les risques et les récompenses, toute la croissance mondiale future – tout se trouve maintenant en Asie».

Pour Hulsman, le défi véritable pour le vainqueur de l'élection consiste à savoir comment se désengager de la région tout en gardant un semblant de stabilité.

L'Iran s’accroche à liste de ce que les Arabes pensent être les plus grandes menaces contre les États-Unis, selon l'enquête Arab News/YouGov. Il vient en troisième place, après le nationalisme blanc et la Chine.

Malgré leurs inquiétudes quant à l’influence néfaste de l’Iran sur leur propre quartier, seules 9 % des personnes interrogées estiment que Téhéran représente une plus grande menace pour Washington que la Chine. La raison ? L'Arabe lambda n'est pas convaincu que les États-Unis le soutiennent face à l'Iran», a déclaré Khalil Jahshan, directeur exécutif du Centre arabe basé à Washington DC, à Arab News.

Biden a qualifié d'échec la campagne de «pression maximale» de Trump sur l'Iran, et il y a peu de chances qu'il l’adopte une fois à la Maison-Blanche, ce qui trouble les dirigeants arabes.

Cette incertitude se reflète dans l'enquête, avec une plus grande proportion d'Arabes interrogés qui rejettent à la fois Trump et Biden. Pour les critiques tels que Safavi, peu importe qui gagne si la politique sera veloutée. «Indépendamment du résultat des élections, l'expérience des quatre dernières décennies montre clairement qu'aucune concession, politique ou économique, n'entraînera un changement dans le comportement de la théocratie qui gouverne l'Iran d'une main de fer», explique-t-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.