En Uruguay, les dialyses deviennent plus légères au son du tango

Les bandonéonistes Abril Farolini, 22 ans, Ramiro Hernández, 35 ans, et la chanteuse Paola Larrama, 37 ans, se produisent dans la salle de dialyse du Centre Diaverum pour patients rénaux, dans le cadre du projet Hospital Tango, à Montevideo le 17 juin 2022. (AFP)
Les bandonéonistes Abril Farolini, 22 ans, Ramiro Hernández, 35 ans, et la chanteuse Paola Larrama, 37 ans, se produisent dans la salle de dialyse du Centre Diaverum pour patients rénaux, dans le cadre du projet Hospital Tango, à Montevideo le 17 juin 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 03 juillet 2022

En Uruguay, les dialyses deviennent plus légères au son du tango

  • Les «bips» des appareillages disparaissent sous les soupirs de deux bandonéons, et les visages se transforment au fil des mélodies et pulsations rythmiques
  • Selon de multiples études scientifiques, écouter de la musique réduit l'anxiété, le stress et stabilise les paramètres vitaux

MONTEVIDEO, Uruguay : Quand Olga Diaz a appris que ses reins étaient défaillants, cette Uruguayenne active malgré ses 85 ans, s'est mise à déprimer. Mais écouter un mini-concert de tango pendant ses dialyses hebdomadaires à l'hôpital lui a redonné «l'appétit de vivre».

Il est neuf heures du matin et cette femme aux yeux doux est allongée dans un fauteuil d'un centre d'hémodialyse de Montevideo, entourée d'une vingtaine d'autres personnes, toutes reliées à des machines qui purifient leur sang.

Soudain, les «bips» des appareillages disparaissent sous les soupirs de deux bandonéons, et les visages se transforment au fil des mélodies et pulsations rythmiques.

«C'est plus que de la médecine», dit Olga Diaz, qui passe trois fois par semaine quatre heures interminables connectée à ce «rein artificiel» dans le centre de dialyse.

«J'étais tombée dans une routine. Je faisais des choses mais pas avec l'enthousiasme que j'avais toujours eu», dit-elle. «La musique a ramené la vie dans mon âme, m'a redonné l'appétit de vivre, la joie, l'enthousiasme, toutes ces choses qui s'estompaient».

D'autres patients chroniques conviennent que ces «mini-concerts» ont amélioré leur qualité de vie. Pour Rafael Gutiérrez, 46 ans, «le temps passe plus vite» en musique et être ici «sans bouger» devient «beaucoup plus supportable».

Et les effets bénéfiques de la musique perdure au-delà des quarante minutes de concert, assurent-ils.

- «S'évader» -

Selon de multiples études scientifiques, écouter de la musique réduit l'anxiété, le stress et stabilise les paramètres vitaux.

Elle agit également sur les zones du cerveau liées au plaisir, en produisant de la dopamine.

Son bénéfice thérapeutique a été «amplement démontré», affirme le néphrologue Gerardo Pérez, rappelant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande «depuis des années» l'intégration de l'art et de la culture dans les parcours de santé.

La musique aide les patients «à s'évader de leur quotidien ancré dans la maladie, l'inquiétude, l'incertitude, la souffrance, sans savoir de quoi demain sera fait», affirme-t-il.

Lors des passages contraints à l'hôpital, les malades «passent beaucoup de temps seuls et souvent angoissés».

Cela fait vingt ans que Gerardo Pérez met sa virtuosité au bandonéon au service de ses patients sous dialyse. Son initiative, à l'origine personnelle, s'est structurée l'an passé pour devenir «Hôpital Tango».

D'autres bandonéonistes, chanteurs et guitaristes, se sont joints au projet pour l'étendre à l'ensemble de l'Uruguay qui partage avec l'Argentine la paternité de cette musique emblématique du Rio de la Plata.

Pour l'instant c'est du tango, «la musique que je sais jouer et qui est un patrimoine culturel mondial», mais cela pourrait être de la musique folklorique, tropicale ou même du théâtre, «toute forme d'expression artistique», dit le médecin.

- «Connexion» -

Ce jour-là, au centre de dialyse, les joueurs de bandonéon Abril Farolini, 22 ans, Ramiro Hernandez, 35 ans, et la chanteuse Paola Larrama, 37 ans, ont enfilé des blouses blanches et ajusté masques sanitaires face à leur auditoire du jour.

Pour Ramiro Hernandez, sa musique offre «bien plus qu'un soulagement» car elle «génère aussi de la joie et de la bonne humeur».

Paola Larrama juge l'expérience «très prenante» par la «volonté de connexion» des patients. «Ce n'est pas la même chose que d'aller jouer dans un endroit où les gens sont venus pour vous voir», estime-t-elle. «Nous faisons une proposition à des gens qui traversent une expérience de vie».

Les grands classiques du tango parmi lesquels «La cumparsita», «Volver» et «Libertango» s'égrènent, les lèvres murmurent les refrains, puis, au son du candombe, rythme de tambour typiquement afro-uruguayen, les infirmières improvisent quelques pas de danse au milieu des fauteuils et des sourires.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com