Contourner la censure en Russie, grâce aux outils financés par les Etats-Unis

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, Moscou a intensifié sa propagande et restreint drastiquement l'accès aux sources d'informations non officielles -- c'est-à-dire les médias qui parlent de la guerre et non d'une «opération spéciale» contre des «nazis». (AFP)
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, Moscou a intensifié sa propagande et restreint drastiquement l'accès aux sources d'informations non officielles -- c'est-à-dire les médias qui parlent de la guerre et non d'une «opération spéciale» contre des «nazis». (AFP)
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Publié le Dimanche 03 juillet 2022

Contourner la censure en Russie, grâce aux outils financés par les Etats-Unis

  • En début d'année, le réseau virtuel privé (VPN) Psiphon, qui permet de contourner la censure, enregistrait environ 48 000 connexions par jour en Russie
  • Elles ont été multipliées par 20 mi-mars, à la période où le gouvernement a interdit Facebook, Instagram et Twitter. Et aujourd'hui, le réseau affirme compter plus de 1,45 million d'utilisateurs quotidiens en moyenne

SAN FRANCISCO: Le gouvernement américain finance des outils de contournement de la censure en Russie devenus essentiels pour de nombreux citoyens et militants, qui risqueraient autrement de se retrouver coupés du monde.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, Moscou a intensifié sa propagande et restreint drastiquement l'accès aux sources d'informations non officielles -- c'est-à-dire les médias qui parlent de la guerre et non d'une "opération spéciale" contre des "nazis".

En début d'année, le réseau virtuel privé (VPN) Psiphon, qui permet de contourner la censure, enregistrait environ 48 000 connexions par jour en Russie.

Elles ont été multipliées par 20 mi-mars, à la période où le gouvernement a interdit Facebook, Instagram et Twitter. Et aujourd'hui, le réseau affirme compter plus de 1,45 million d'utilisateurs quotidiens en moyenne.

"La télévision russe ne diffuse qu'une propagande horrible d'incitation à la haine et au meurtre", affirme Natalia Krapiva, juriste de l'ONG américaine Access Now.

Les outils informatiques anti-censure sont donc devenus essentiels pour consulter d'autres informations, mais aussi pour communiquer librement avec ses proches.

"Les logiciels doivent être faciles à utiliser et sûrs. Sinon les utilisateurs risquent d'être repérés et mis sous surveillance", ajoute l'experte.

Sans le soutien financier de l'administration américaine, "nous n'aurions simplement pas les moyens de fournir des outils aussi sophistiqués, et donc d'avoir un tel impact", indique Dirk Rodenburg, un directeur de Psiphon.

Psiphon, comme Lantern et nthLink, est soutenu par l'OTF (Open Technology Fund), un fonds du gouvernement, qui dépense quelque 3 à 4 millions de dollars par an pour financer des VPN dans le monde, au nom de la liberté d'expression.

Formation chinoise 

L'organisation a confirmé qu'elle avait débloqué des fonds supplémentaires d'urgence dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine cette année.

Elle estime qu'environ 4 millions de personnes en Russie se servent actuellement de ces trois réseaux privés pour naviguer sur internet -- gratuitement, car les sanctions internationales ont obligé les services de paiement à se retirer du pays.

"Nous ne sommes pas vraiment un VPN, plutôt un outil anti-censure", souligne un porte-parole de Lantern à l'AFP.

"Les VPN classiques sont cryptés, pour que les censeurs ne puissent pas lire les contenus consultés, (...) mais ils sont faciles à bloquer pour un pays comme la Russie", détaille-t-il. Psiphon et Lantern ont recours à des méthodes plus complexes "pour faire en sorte que nos serveurs ne soient pas détectés".

Les start-up ont tiré parti de leur expérience dans d'autres pays aux régimes autoritaires, du Bélarus à la Birmanie.

"Il y a deux ans la Chine a changé de niveau, elle s'est donné beaucoup de mal pour essayer de tout bloquer. Nous devions mettre au point de nouveaux protocoles toutes les semaines. Donc nous étions au point pour la Russie", explique le porte-parole de Lantern.

Avant la guerre en Ukraine, Moscou avait plus recours à l'intimidation politique des opposants qu'aux méthodes informatiques.

"Ils n'étaient pas prêts à bloquer quoi que ce soit", remarque le porte-parole de Lantern. "Il y avait clairement un parallèle entre l'incompétence militaire russe et l'incompétence sur internet."

Résistance russe 

De l'avis des différents experts interrogés, les autorités russes ont rattrapé leur retard, mais les outils anti-censure tiennent le choc.

Et même s'ils ne sont utilisés que par un faible pourcentage de la population, ils sont essentiels à la résistance, expliquent-ils.

En mars, la Russie a adopté une loi punissant les "fausses informations" discréditant l'armée russe.

Selon Natalia Krapiva, les arrestations restent rares pour l'instant, mais beaucoup de journalistes et militants qui ont reçu un premier avertissement des autorités choisissent de s'exiler.

"Certains avocats restent sur place et gardent le silence pour pouvoir défendre ceux qui continuent de s'exprimer. D'autres partent. Beaucoup d'organisations ont des personnes sur place et d'autres à l'étranger, et doivent trouver des moyens de fonctionner", élabore la spécialiste.

Sans les VPN et autres outils, impossible d'organiser la résistance.

"Il se passe beaucoup de choses, en ligne mais aussi dans la vie réelle", raconte-t-elle. Des militants "diffusent des messages anti-guerre ou informent sur les moyens légaux d'échapper au service militaire, d'autres essaient de bloquer les trains qui emmènent des équipements militaires en Ukraine".

Difficile de savoir si le maintien de l'accès à l'internet mondial a une influence sur la population russe au-delà des poches de résistance.

"La technologie n'est pas une solution magique", reconnaît Natalia Krapiva. "Mais c'est pire quand internet se retrouve complètement censuré."


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.