La tunisienne Ons Jabeur en finale de Wimbledon

Ons Jabeur reste invaincue cette année sur gazon après son titre à Berlin il y a deux semaines. (Photo, AFP)
Ons Jabeur reste invaincue cette année sur gazon après son titre à Berlin il y a deux semaines. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 08 juillet 2022

La tunisienne Ons Jabeur en finale de Wimbledon

  • Ce prochain match, sa première finale de Grand Chelem, elle le jouera samedi contre Elena Rybakina
  • Première joueuse du monde arabe à atteindre les quarts de finale d'un Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2020, elle a monté deux marches de plus cette année à Wimbledon

WIMBLEDON : La Tunisienne Ons Jabeur, 2e mondiale, s'est qualifiée jeudi pour la finale de Wimbledon en battant l'Allemande Tatjana Maria (103e) 6-2, 3-6, 6-1, devenant la première joueuse du continent africain à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open.

"C'est un rêve qui se réalise après des années de travail acharné et de sacrifices. Je suis heureuse que tout ça paye enfin et que je puisse jouer encore un match", a déclaré la Tunisienne de 27 ans qui a lâché son premier set du tournoi.

Ce prochain match, sa première finale de Grand Chelem, elle le jouera samedi contre Elena Rybakina (23e), victorieuse pour sa deuxième participation seulement au prestigieux tournoi londonien, la Roumaine Simona Halep (18e et lauréate en 2019), 6-3, 6-3, devenant ainsi la première représentante du Kazakhstan à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem.

"Elle me doit un barbecue pour toutes les courses qu'elle m'a obligée à faire sur le court", a lancé Jabeur au sujet de Maria, son amie et "partenaire de barbecue", comme elle l'avait présentée mardi.

Les deux joueuses ont d'ailleurs partagé une longue accolade au filet à l'issue de la rencontre.

"Je voulais partager ce moment avec elle parce qu'elle est vraiment une source d'inspiration pour tant de gens, y compris moi", a expliqué Jabeur en référence à la performance réussie par Maria (103e). L'Allemande de 34 ans, mère de deux petites filles dont la dernière est née il y a moins d'un an, n'avait encore jamais dépassé le troisième tour d'un Majeur.

Mais Jabeur est elle-même un modèle. Première joueuse du monde arabe à atteindre les quarts de finale d'un Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2020, elle a monté deux marches de plus cette année à Wimbledon.

"Je suis une fière femme tunisienne aujourd'hui. Je sais qu'en Tunisie ça doit être la folie en ce moment. J'essaie juste d'être autant que possible une source d'inspiration, je veux voir plus de joueurs arabes et africains sur le circuit", a-t-elle lancé avant de quitter le Centre Court.

Elle venait d'y passer 1h43 pour écarter Maria. Le match a été plutôt atypique, à l'ancienne, avec beaucoup de balles placées, beaucoup de balles slicés, y compris en coup droit.

Avant Ons Jabeur, les joueuses et joueurs majeurs du tennis africain

Avant la Tunisienne Ons Jabeur, qui s'est qualifiée jeudi à Wimbledon pour sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem, rares sont les joueurs et joueuses du continent africain à avoir laissé une trace dans l'histoire du tennis mondial.

Johan Kriek, le plus beau palmarès

Johan Kriek est celui qui détient le plus beau palmarès en Grand Chelem, construit notamment lors d'une année 1982 bénie pour lui: il a remporté les éditions 1981 et 1982 de l'Open d'Australie, car l'édition 1981 du Majeur, qui se disputait à l'époque sur gazon, s'était étirée jusqu'au 3 janvier de l'année suivante.

Kriek n'a pas toujours représenté l'Afrique du Sud, puisqu'il a été naturalisé américain en 1982. Malgré son gabarit modeste (1,75 m), celui qui fut 7e mondial en 1984 a empoché au total quatorze titres en simple et huit en double sur le circuit professionnel.

Bob Hewitt, roi déchu du double

Dans les années 1960 et 70, Bob Hewitt régnait sur le double hommes et le double mixte, remportant 15 tournois du Grand Chelem. Né en Australie puis naturalisé sud-africain, Hewitt est entré en 1992 au Hall of Fame du tennis. Mais son nom a depuis été retiré après sa condamnation à six ans de prison en 2015 pour viols d'adolescentes dont il était l'entraîneur dans les années 1980 et 1990.

Wayne Ferreira, première olympique

Wayne Ferreira, vainqueur de 15 titres mais aucun en Grand Chelem, a culminé au 6e rang mondial (1995). Avec deux victoires en trois confrontations contre Roger Federer en 2001, il est toutefois l'un des rares à avoir un bilan positif contre le maestro suisse.

Il est avec son compatriote Piet Norval le premier joueur du continent africain à avoir remporté une médaille olympique, l'argent aux JO-1992 de Barcelone. Aux JO-1912 de Stockholm, son compatriote Charles L. Winslow s'était paré d'or en simple et en double, mais le pays faisait partie du Commonwealth.

Byron Black, l'esprit de famille

Issu de la communauté blanche d'Harare, Byron Black a surtout brillé en double, essentiellement avec l'Américain Jonathan Stark. Parmi ses faits de gloire, un sacre à Roland-Garros en 1994.

Le tennis était une évidence pour Black: son père Done, lui-même ancien joueur, avait construit quatre courts en gazon dans le jardin qui jouxtait sa ferme, pour son fils Byron, mais aussi sa fille Cara, N.31 mondiale en 1999 et victorieuse d'un titre sur le circuit WTA.

Amanda Coetzer, dans le dernier carré

Coetzer a remporté au cours de sa carrière neuf titres en simple et autant en double. Première Sud-Africaine à atteindre le dernier carré d'un Majeur, lors de l'Open d'Australie 1996, elle retourna en demi-finale l'an d'après à Melbourne, et aussi à Roland-Garros, mais n'a jamais dépassé ce stade en Grand Chelem. Avant Coetzer, sa compatriote Renée Schuurman s'était illustrée dans les années 1950 et 60, remportant cinq titres majeurs en double dames et un en double mixte.

Kevin Anderson, deux finales perdues

Anderson a joué, et perdu, deux finales de Grand Chelem, celle de l'US Open (2017) alors qu'il n'était que 32e mondial, soit le finaliste le moins bien classé de l'histoire de Flushing Meadows, et celle de Wimbledon l'année d'après.

Très bon serveur, le longiligne Sud-Africain (2,03 m) a pris sa retraite en 2022 après avoir servi 7.683 aces et remporté sept titres, mais aucun majeur ni Masters 1000.

Et aussi...

Younès El Aynaoui était membre de la génération dorée marocaine au début des années 2000, avec Hicham Arazi et Karim Alami. Ensemble, ils ont porté leur pays jusque dans le groupe mondial de la Coupe Davis. El Aynaoui, 14e mondial en 2003, a remporté cinq titres, dont quatre sur terre battue.

Paradoxalement, c'est sur dur qu'il a obtenu ses meilleurs résultats en Grand Chelem, atteignant les quarts de finale à l'Open d'Australie et à l'US Open.

Né à Bamako, le Sénégalais Yahi Doumbia a culminé au 74e rang mondial (1988) et n'a pas eu une carrière riche en titres, mais il a réussi deux fois le même exploit: il a remporté le tournoi de Lyon (1988), puis celui de Bordeaux (1995), en sortant à chaque fois des qualifications, déjouant tous les pronostics lors de ses deux seules apparitions en finale d'un tournoi ATP.

Maria a été immédiatement mise sous pression: dès le premier jeu, elle a dû sauver trois balles de break. Elle s'en est sortie, mais a concédé sa mise en jeu suivante pour laisser Jabeur se détacher 2-1 puis 3-1.

Dominatrice, Jabeur a pris encore une fois le service adverse et remporté tranquillement le set.

Dans la deuxième manche, c'est Maria qui a réussi le break pour mener 3-1. L'Allemande a eu une première balle de set à 5-2 sur le service de Jabeur, mais la Tunisienne s'en est sortie, obligeant Maria à servir pour égaliser. Ce qu'elle a fait en profitant de la 17e faute directe de Jabeur dans cette seule manche.

Le set décisif a été à sens unique: Jabeur a rapidement mené 3-0 et, dans le quatrième jeu, accroché, Maria a offert à son adversaire un double break sur un smash a priori sans difficulté mais qu'elle a envoyé dans la bâche.

Quelques minutes plus tard, la Tunisienne était toute à sa joie d'une première finale de Grand Chelem.

Elle reste invaincue cette année sur gazon après son titre à Berlin il y a deux semaines.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.