Vintage Diet, le succès d'une marque tunisienne

Narjess Mizouni souhaite maintenant diversifier et développer sa marque tout en veillant à ne pas sacrifier les ingrédients de son succès. (Founie)
Narjess Mizouni souhaite maintenant diversifier et développer sa marque tout en veillant à ne pas sacrifier les ingrédients de son succès. (Founie)
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Vintage Diet, le succès d'une marque tunisienne

  • Narjess Mizouni a fondé la marque Vintage Diet lors du premier confinement en Tunisie en juillet 2020
  • Son investissement total, de la production du vêtement jusqu'à sa publication en ligne, est la source principale de son succès

PARIS: Narjess Mizouni a réussi son pari qui est de proposer du «luxe accessible». La fondatrice de Vintage Diet revient pour Arab News en français sur l'identité de sa marque, les difficultés rencontrées ainsi que les projets envisagés.

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Narjess Mizouni a réussi son pari qui est de proposer du «luxe accessible». (Fournie)

Une fabrication tunisienne 

Pour les fins connaisseurs de la mode tunisienne, le nom de Narjess Mizouni est familier. C'est elle qui a fondé en 2010 le premier blog de mode et beauté en Tunisie. Son parcours est avant tout celui d'une femme passionnée par la mode et qui a su exaucer son rêve d'enfant, celui de créer sa propre marque.

Après des études en management et création des entreprises, Narjess Mizouni a intégré l'école de mode Esmod Tunisie. Elle a également occupé plusieurs postes professionnels, dont ceux de rédactrice de mode et de consultante. «Je voulais plus de liberté. Je voulais me consacrer à mes idées. J'ai constaté que la vente en ligne en Tunisie était un marché nouveau. Malgré les réticences, le confinement a obligé les gens à faire confiance à la vente en ligne. Les habitudes avaient ainsi changé», nous dit-elle.

Savoir saisir une opportunité au bon moment est une chose, choisir de tout concevoir et fabriquer en Tunisie en est une autre. Narjess Mizouni a choisi de prendre un chemin semé d’embûches. «Je ne connaissais pas les ateliers. En tant que femme, je me suis retrouvée face à un monde masculin qui ne m'a pas prise au sérieux», raconte-t-elle. Elle a appris à surmonter ces obstacles grâce à un investissement total et à une meilleure connaissance de l'écosystème de la mode dans son pays.

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Pour les fins connaisseurs de la mode tunisienne, le nom de Narjess Mizouni est familier. C'est elle qui a fondé en 2010 le premier blog de mode et beauté en Tunisie. (Fournie)

 

Une narration pertinente

Vintage Diet est avant tout une invitation à se plonger dans un univers vintage. Toutefois, cet univers est avant tout le reflet des idées de Narjess Mizouni. «Je conçois l'univers vintage comme une femme avec une classe innée qui peut parfois être androgyne et féminine, mais toujours sensuelle, et ce, peu importe son âge. Une femme qui a beaucoup d'assurance et qui aime se faire belle. Une femme qui conçoit le vêtement comme un bien familial qui se lègue de mère en fille.» 

Les vêtements de Vintage Diet se vendent uniquement en ligne. C'est un choix délibéré de sa créatrice. Elle a néanmoins comme projet de réaménager son bureau pour en faire un showroom sur rendez-vous. Elle souhaite recréer l’univers de son enfance dans lequel les femmes essayaient les vêtements dans leur appartement. Les clientes de la marque apprécient la versatilité et le confort des vêtements mais aussi l'histoire derrière chaque pièce.

La première collection était ainsi consacrée à l'univers du film La Dolce Vita. «Je ne vends pas un vêtement, je vends un monde. J'aime donner envie d'acheter la pièce avant qu’elle ne soit publiée en ligne», insiste-t-elle. La mise en scène est toujours soignée. Le travail d'équipe avec les mannequins qui sont vite devenus les muses de la marque, comme Hejer Gargouri et Hayet Bellaaj, est remarquable.

 

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Vintage Diet est avant tout une invitation à se plonger dans un univers vintage. Toutefois, cet univers est avant tout le reflet des idées de Narjess Mizouni. (Fournie)

Narjess Mizouni souhaite maintenant diversifier et développer sa marque tout en veillant à ne pas sacrifier les ingrédients de son succès.


Défilé dans une prairie pour Hermès, perturbé par Peta

Des mannequins présentent des créations pour Hermès lors d'un défilé dans le cadre de la Fashion Week de Paris (Photo, AFP).
Des mannequins présentent des créations pour Hermès lors d'un défilé dans le cadre de la Fashion Week de Paris (Photo, AFP).
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  • Les sandales sont plates avec une semelle adhérente inspirée des chaussures de randonnée
  • Un procédé innovant consistant à poser du cuir sur la base de mailles procure aux vêtements un aspect seconde peau

PARIS: Chaussures plates et vêtements décontractés mais chics: la femme Hermès a arpenté des herbes hautes samedi à Paris dans un défilé brièvement perturbé par l'association de défense des animaux Peta.

Pour ce défilé, une prairie a été reconstituée dans la Garde républicaine, où l'on sentait l'odeur du cheval, avec des végétaux que la maison s'est engagée à replanter.

Ce qui n'a pas empêché une sympathisante de Peta de se joindre aux mannequins dans les allées, brandissant une pancarte "Hermès: stop aux peaux exotiques".

"Peta a pris d'assaut le podium Hermès pour exhorter la marque à abandonner ces matières", selon un communiqué de l'association, qui dénonce l'utilisation par la maison de peaux de crocodiles.

Sur le podium, le rouge dans toutes ses nuances se démarque à travers les herbes, une claque visuelle dans cette Fashion Week dominée par les couleurs sobres.

"Le rouge peut être associé à des connotations assez négatives. J'avais envie de restaurer son côté esthétique et symbolique de la force, la beauté et la puissance", explique à l'AFP la directrice artistique des collections féminines Nadège Vanhee-Cybulski.

Shorts, robes amples, tailleurs souples: les vêtements invitent à se poser sur l'herbe et pique-niquer.

Pièces modulables 

Des crop tops (hauts courts laissant apparaître le nombril) et les découpes sur le dos ou sur la taille apportent à ces tenues une sophistication de soirée.

Un procédé innovant consistant à poser du cuir sur la base de mailles procure aux vêtements un aspect seconde peau.

Dans quelles circonstances portera-t-on ces tenues? "Je laisse le choix aux femmes. Je n'aime pas donner des directions", répond la créatrice.

Plusieurs pièces sont modulables: "elles se resserrent et se desserrent en fonction de vos humeurs et morphologies", souligne-t-elle.

Les sandales sont plates avec une semelle adhérente inspirée des chaussures de randonnée.

"C'est un des rares modèles iconiques de chaussures Hermès, donc c'est le même patronage que celui des premières scandales des années 20" avec "une structure très contemporaine", raconte à l'AFP Pierre Hardy, qui crée des chaussures pour la maison de luxe française.

"La créativité, ce n'est pas seulement une question de forme mais aussi une question de timing. C'était le bon moment", conclut-il.


Cinéma: dans «Le Règne animal», l'amour au temps des mutations

Une photo prise le 14 mars 2021 à Nantes montre la salle de cinéma lors d'une journée d'action nationale pour la réouverture des salles de cinéma fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19. (Photo de Loïc Venance / AFP).
Une photo prise le 14 mars 2021 à Nantes montre la salle de cinéma lors d'une journée d'action nationale pour la réouverture des salles de cinéma fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19. (Photo de Loïc Venance / AFP).
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  • Le film imagine un monde où une partie des humains a commencé à muter vers une forme animale, du poulpe au loup
  • Lorsque les autorités décident de transférer la mère mutante dans un centre de soins fermé, le père et son fils quittent leur vie parisienne pour la suivre, s'installant dans un camping du sud-ouest de la France

PARIS: Un drôle d'oiseau atterrit mercredi dans les salles de cinéma avec "Le règne animal", film français inclassable et ambitieux à la frontière du fantastique, de la comédie dramatique et du récit d'initiation.

Très remarqué à Cannes, où il a fait l'ouverture de la sélection "Un certain regard", le film imagine un monde où une partie des humains a commencé à muter vers une forme animale, du poulpe au loup.

Confronté à la mutation de son épouse, François (Romain Duris) tente de faire face, tout en s'occupant de son fils de 16 ans Emile (Paul Kircher).

Lorsque les autorités décident de transférer la mère mutante dans un centre de soins fermé, le père et son fils quittent leur vie parisienne pour la suivre, s'installant dans un camping du sud-ouest de la France.

L'une des forces du "Règne animal" est d'éviter les poncifs du film post-apocalyptique: il est question d'une épidémie mystérieuse et incontrôlable, mais jamais d'un monde qu'il faudrait sauver de la catastrophe. "Le monde est simplement plus diversifié, moins réglé", explique le réalisateur, Thomas Cailley, à l'AFP.

Les mutations font partie d'un nouveau quotidien dont comme François, tout le monde semble s'être accommodé, pas particulièrement étonnés de voir surgir un poulpe géant au supermarché ou un oiseau bondir entre deux voitures dans les embouteillages.

L'adolescent dont le corps se transforme, le parachutage dans un nouveau collège, l'arrivée d'urbains dans un monde rural: "Le Règne animal" joue en permanence de ces contrastes.

Romain Duris, tout en retenue, apporte une belle profondeur au rôle du père, à laquelle répond Paul Kircher, jeune acteur en pleine ascension après avoir été révélé dans "Le Lycéen" de Christophe Honoré. En second rôle, Adèle Exarchopoulos ajoute une touche d'humour en gendarme du coin.

Le film doit aussi sa poésie à une photographie travaillée.

Le réalisateur a fait appel à une série de techniques, depuis des dessins réalisés par l'auteur de BD Frederik Peeters, jusqu'à des effets de maquillage, de plateau ou numérique mélangés.

Sans compter un long travail de chorégraphie avec les comédiens, qui se sont appropriés cris et mouvements des volatiles, dont une prestation mémorable de l'acteur Tom Mercier en homme-oiseau.


Emballement autour d'une carte Pokémon inspirée d'un Van Gogh

Des gens regardent des tableaux lors de l'avant-première presse de l'exposition «Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les mois derniers» au musée d'Orsay à Paris le 29 septembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
Des gens regardent des tableaux lors de l'avant-première presse de l'exposition «Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les mois derniers» au musée d'Orsay à Paris le 29 septembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
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  • Si la carte avec la peinture du Pokémon jonflu n'est pas vendue dans la boutique du musée amstellodamois, ce dernier n'a pas été épargné par la «PokéMania»
  • «L’œuvre de Vincent van Gogh et Pokémon ont un lien particulier avec l’art et la culture japonaise»

LA HAYE: Visant à atteindre un public jeune à travers un partenariat avec Pokémon, le musée Van Gogh a attiré une foule... de collectionneurs, espérant notamment mettre la main sur une carte montrant Pikachu coiffé d'un chapeau de feutre inspirée d'un autoportrait du maître néerlandais.

Le jeu de cartes, lancé au Japon en 1996 dans la foulée de la série de jeu vidéo mettant en scène les mignons monstres de poche ("Pocket monsters"), connaît depuis quelques années un regain d'intérêt qui a fait grimper les prix, provoquant ruptures de stocks et incidents.

La carte "Pika-Portrait" est donnée aux visiteurs à partir de 6 ans "sous réserve de disponibilité" et à condition qu'ils participent à une "quête" et répondent à des questions, selon le musée qui célèbre cette année ses cinquante ans d'existence.

Elle est également disponible dans des magasins officiels Pokémon au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Mais l’entreprise a indiqué vendredi sur son compte X (ex-Twitter) qu'en "raison d'une demande massive, tous nos produits de cette collection sont épuisés" et travailler à une solution.

Si la carte avec la peinture du Pokémon jonflu n'est pas vendue dans la boutique du musée amstellodamois, ce dernier n'a pas été épargné par la "PokéMania": des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule de visiteurs adultes se disputant posters et vêtements sur lesquels ont été imprimées des peintures de Pokémon inspirées d'œuvres du maître néerlandais.

Ils y sont qualifiés de "scalpers" - des personnes achetant des produits disponibles en nombre limité à forte demande pour les revendre plus cher.

"Le comportement regrettable d'un petit nombre de visiteurs lors du premier jour de la collaboration n'était pas anticipé", a déclaré une porte-parole du musée auprès de l'AFP, qui a assuré samedi avoir rapidement garanti la sécurité de chacun et ne pas avoir eu de problèmes similaires depuis.

Le musée limite désormais les achats à un exemplaire de chaque article par personne, qui seront bientôt "disponibles dans la boutique en ligne (...) jusqu'à épuisement des stocks".

"L’œuvre de Vincent van Gogh et Pokémon ont un lien particulier avec l’art et la culture japonaise", a expliqué le musée dans un communiqué plus tôt cette semaine, qui propose une série d'activités entre le 28 septembre et le 7 janvier 2024 afin d'attirer un public jeune et "des personnes qui, autrement, ne s'intéresseraient pas au musée Van Gogh".

Six peintures réalisées par des artistes de la Pokémon Company sont présentées, parmi lesquelles le Pikachu inspiré de l'Autoportrait au chapeau de feutre (1887) qu'on retrouve sur la carte.