La visite de Biden en Arabie saoudite pourrait renforcer les liens en matière de défense

Les Etats-Unis ont soutenu trois entreprises sécuritaires en Arabie saoudite par l’intermédiaire d’FMS, selon le ministère de la Défense, la Garde nationale et le ministère de l’Intérieur (Photo, Reuters).
Les Etats-Unis ont soutenu trois entreprises sécuritaires en Arabie saoudite par l’intermédiaire d’FMS, selon le ministère de la Défense, la Garde nationale et le ministère de l’Intérieur (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Vendredi 15 juillet 2022

La visite de Biden en Arabie saoudite pourrait renforcer les liens en matière de défense

  • En tant qu'alliés stratégiques, les États-Unis et l'Arabie saoudite partagent déjà plus de 100 milliards de dollars de ventes militaires à l'étranger
  • Les liens en matière de défense sont renforcés par le partenariat de Lockheed Martin avec le Royaume relatif à la technologie spatiale

RIYAD: La relation qui existe entre les États-Unis et l'Arabie saoudite en matière de sécurité est tout à fait solide. En effet, les ventes militaires à l'étranger s'élèvent à plus de 375 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit plus de 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,99 euro) et le président Joe Biden pourra s'appuyer sur ces chiffres lors de sa visite au Royaume.

Selon le site Internet de l'ambassade et des consulats des États-Unis en Arabie saoudite, les deux pays ont élaboré des documents de consultation sur le processus de paix au Moyen-Orient, sur les intérêts du Golfe ainsi que sur des questions internationales qui concernent l'économie et le développement.

Les États-Unis ont également soutenu trois organisations de sécurité essentielles au Royaume par le biais du FMS (système de gestion des finances publiques): le ministère de la Défense, la garde nationale et le ministère de l'Intérieur.

Le Royaume, client du FMS le plus important des États-Unis, s'est engagé à verser 88,9 millions de SAR au début de l'année 2022 pour la vente d'armes de pointe afin de moderniser ses systèmes de défense antimissile. Cet achat comprendra trente et un terminaux multifonctionnels de système de distribution d'informations à faible volume.

L’accord a été conclu après que le département d'État américain a approuvé la vente potentielle de deux cent quatre-vingts missiles air-air AIM-120C en novembre 2021 estimée à 2,4 milliards de SAR au maximum.

En raison de diverses difficultés, les relations américano-saoudiennes sont revenues à la case départ; le Royaume propose de nouveaux contrats de vente de matériel militaire.

Selon CNN, la transaction de novembre dernier, d’un montant d’1,97 milliard de SAR, constituait la première vente militaire étrangère importante au Royaume réalisée par l'administration Biden depuis son entrée en fonction et son adoption d'une politique qui consiste à ne vendre que des armes défensives à son allié du Golfe.

La prouesse de la technologie spatiale

Le partenariat de Lockheed Martin avec le Royaume relatif à la technologie spatiale constitue un autre développement remarquable qui a renforcé les liens entre les États-Unis et l'Arabie saoudite en matière de défense.

Joseph Rank, PDG de Lockheed Martin en Arabie saoudite et en Afrique, a déclaré à Arab News, à l'occasion du World Defense Show (WDS), à Riyad, que c'était la seule entreprise américaine qui avait vendu au Royaume un satellite militaire pour assurer des communications sécurisées.

En plus de ses divisions consacrées à la défense aérospatiale, à l'armement et à la sécurité de l'information, cette société basée à Washington dispose d'une division spécifique dédiée à l'espace.

Dans le contexte des efforts continus que déploie le Royaume pour localiser 50% de ses dépenses militaires d'ici à 2030, Lockheed Martin a conclu deux accords avec son organisme de réglementation militaire au WDS de Riyad, au début de l’année 2022.

Par ailleurs, dans le cadre du programme qui vise à localiser le système de défense antimissile à haute altitude, l'Autorité générale des industries militaires du Royaume (Gami) a annoncé que le premier projet consistait à localiser la fabrication des lanceurs d'intercepteurs de missiles et le second à produire localement les cartouches d'intercepteurs de missiles.

«Ce qui est intéressant, c'est que cela doterait le Royaume du système de défense antimissile le plus avancé du monde, susceptible de le protéger des menaces croissantes que nous observons dans la région et dans le monde», a indiqué M. Rank.

Ce dernier a en outre averti que les menaces d'aujourd'hui et de demain seront les drones et les missiles qui entrent dans le Royaume. «C'est pourquoi nous devons surtout les aider à renforcer leur défense», a-t-il souligné.

M. Rank a expliqué que cette démarche deviendrait possible si l'on disposait d’armes antimissiles numériques, de systèmes de «contre-drones» et d'un dispositif critique de commande et de contrôle, tous principalement produits au Royaume et dont la maintenance serait assurée par les Saoudiens. Il s’agirait d’«un système souverain et commercial non soumis à des autorisations d'exportation».

La puissance aérienne, un pari gagnant

Selon le directeur de Lockheed Martin, cette croissance est motivée par le besoin qu’éprouve l'Arabie saoudite de se défendre contre les menaces. Dans la mesure où le Royaume est l'un des plus gros consommateurs d'équipements de défense, «il est logique qu'il produise ses systèmes localement».

Il travaille en ce moment avec la Gami ainsi qu’avec les industries militaires saoudiennes pour renforcer les capacités de l'industrie locale. D'après M. Rank, l'exigence de 50% constituait un «défi», mais c'est ce à quoi ils se sont «engagés».

En plus de fournir des formations, des pièces de rechange et une expertise technique pour tous les systèmes qu'elle vend au Royaume, la société Lockheed Martin est également un partenaire officiel de l'académie Gami.

«L'académie prendra d'abord la forme d'une école professionnelle et technique qui apprendra aux jeunes Saoudiens à relever des défis complexes dans le domaine de la défense et de la mécanique; elle leur montrera comment entretenir, réparer et éventuellement concevoir leurs propres systèmes», a précisé M. Rank.

Il a également évoqué le fait que Lockheed Martin avait lancé des programmes de stage dans les universités saoudiennes «afin de créer un écosystème de R&D [recherche et développement, NDLR] au sein des campus».

En outre, les États-Unis entretiennent des relations étroites avec l'Armée de l'air royale saoudienne qui ont commencé avec l'achat de la première flotte F-15C/D du Royaume en 1978, selon une déclaration de Boeing.

Après la guerre du Golfe, au début des années 1990, la Force aérienne royale saoudienne (RSAF) a acquis des F-15C/D supplémentaires, puis des F-15S Strike Eagles, afin de renforcer ses capacités en utilisant l'une des plates-formes polyvalentes les plus avancées du monde.

Un accord de vente militaire à l'étranger signé au mois de décembre 2011 entre le Royaume et les États-Unis comprenait des avions de combat F-15SA, des hélicoptères d'attaque AH-64E Apache, des hélicoptères d'attaque légère AH-6, des missiles Harpoon, des munitions d'attaque directe conjointes et des bombes de petit diamètre. Il incluait également le soutien et la formation. C'était, selon Boeing, l'accord le plus important de l'histoire des États-Unis.

En 2022, Boeing et Saudi Arabian Military Industries (Sami) ont signé un accord pour former une coentreprise axée sur le Royaume. Son objectif est de fournir des services d'entretien, de réparation et de soutien aux plates-formes d'hélicoptères du pays.

Boeing a fourni aux forces armées saoudiennes plus de quatre cents avions de défense au cours de son partenariat de soixante-dix-sept ans avec le Royaume. Son investissement vise à développer les secteurs de l'aviation, de la défense et de l'espace du Royaume grâce à sept partenariats locaux.

La visite que prévoit Biden au Royaume afin de discuter avec le prince héritier, Mohammed ben Salmane, des relations entre les deux pays pourrait accorder au ministère de la Défense un plus grand soutien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Short Url
  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.