Livret A: menaces à l'horizon pour les HLM

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée à Paris le 13 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée à Paris le 13 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Livret A: menaces à l'horizon pour les HLM

  • Une partie importante du Livret A est confiée, avec d'autres produits d'épargne à la Caisse des dépôts et consignations
  • Au total, près de 80% de la dette des bailleurs sociaux est détenue par la CDC

PARIS: La hausse du taux du Livret A à 2%, proposée jeudi par le gouverneur de la Banque de France puis entérinée par Bercy, pourrait mettre en difficulté les bailleurs sociaux, qui tirent leur financement de ce produit d'épargne.

Comment le Livret A finance le logement social ?

Une partie importante du Livret A est confiée, avec d'autres produits d'épargne (Livret de développement durable et solidaire, Livret d'épargne populaire), à la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Celle-ci est tenue par la loi de dédier ces ressources en priorité à des prêts finançant le logement social et la politique de la ville, via sa filiale la Banque des territoires.

Ces prêts sont octroyés pour des durées très longues, qui peuvent aller jusqu'à 80 ans.

Au total, près de 80% de la dette des bailleurs sociaux est détenue par la CDC.

Fin 2021, 170,7 milliards d'euros étaient affectés par la CDC au financement du logement social et de la politique de la ville, dont 11,8 milliards débloqués dans l'année.

Cette somme a permis de construire 85.300 logements sociaux en 2021, et d'en réhabiliter 81.600.

Que se passe-t-il si le taux augmente ?

"L'impact de la hausse du Livret A est non négligeable", glisse-t-on dans l'entourage du ministre délégué au Logement, Olivier Klein.

Le gros des prêts contractés par les bailleurs sociaux est en effet à taux variable, c'est-à-dire que les intérêts qu'ils doivent rembourser augmentent ou baissent en fonction du taux du Livret A.

"Cependant, nous avons des garde-fous", assure-t-on au ministère. "Le modèle français de financement du logement social par le Livret A va protéger (les bailleurs sociaux, NDLR) d'un impact direct de la hausse des taux, puisque les prêts de la Banque des Territoires vont rester attractifs."

"A très court terme, l'impact va être limité; à plus long terme, cela dépend du temps que durera cette augmentation", assure Clément Lecuivre, directeur général de CDC Habitat, bailleur social filiale de la CDC.

Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, y voit un risque d'autant plus grand que les bailleurs sociaux ont beaucoup emprunté ces dernières années.

"Quand le taux était bas, ça a permis aux bailleurs sociaux de s'endetter à bas coût, donc c'était quelque chose d'assez intéressant pendant des années, et là, la remontée des taux a des effets assez coûteux pour les bailleurs sociaux, et ce n'est sûrement que le début", ajoute M. Domergue.

Comment les bailleurs sociaux s'adaptent ?

Ils vont fatalement devoir faire des arbitrages.

"Si le taux continue d'augmenter, ça va limiter les capacités d'investissements nouveaux des bailleurs", prévient Marianne Louis, directrice générale de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui représente les bailleurs sociaux.

"Moins de capacité d'investissement, c'est moins de constructions, moins de rénovations... c'est un peu ça, le sujet", dit-elle.

Avec les obligations de rénover les passoires thermiques sous peine de ne plus pouvoir les louer, c'est plutôt sur la construction que vont se faire les économies, prévient-elle.

Autant d'embûches supplémentaires pour les quelque 2,3 millions de personnes en attente d'un logement social.

Avec un passage de 1% à 2%, "on a 1,5 milliard (de charges par an, NDLR) de plus. Et là, c'est, en gros, 70.000 réhabilitations perdues", calcule de son côté Didier Poussou, directeur général de la Fédération des entreprises sociales pour l'habitat, les bailleurs sociaux privés.

Livret A: Le taux double pour passer à 2% au 1er août

Le taux du Livret A doublera au 1er août pour atteindre 2% et celui du Livret d'épargne populaire (LEP) grimpera à 4,6%, a annoncé jeudi le ministre de l'économie Bruno Le Maire, entérinant la proposition faite par le gouverneur de la Banque de France.

Produit d'épargne détenu par une majorité de Français, le Livret A voit son taux calculé automatiquement deux fois par an. En février, sa rémunération avait déjà doublé, passant de 0,5%, un plancher historique, à 1%.

"Sur le Livret A comme sur le LEP, nous avons fait le choix de suivre les recommandations du gouverneur de la Banque de France", explique jeudi le locataire de Bercy au quotidien Le Parisien.

Que peuvent faire les pouvoirs publics ?

Ils sont face à un dilemme. En période d'inflation, augmenter trop peu le taux du livret A, prisé des petits épargnants, risquerait de les en détourner, et donc d'assécher la manne qui finance le logement social.

Mais l'augmenter alourdit les coûts de fonctionnement des bailleurs sociaux.

Pour éviter de choisir, il faudrait que l'Etat mette la main à la poche.

"La solution, c'est d'assumer qu'avoir un parc HLM qui répond à tout ce qu'on lui demande, (...) ça coûte de l'argent public", cingle Manuel Domergue, rappelant les économies imposées aux bailleurs sociaux lors du premier mandat d'Emmanuel Macron.

"C'est comme quand vous achetez un appartement: si les taux d'intérêt sont élevés, il faut augmenter votre apport", détaille Marianne Louis. "Donc la part +argent gratuit+. Est-ce qu'on est capables, demain, d'augmenter les aides à la pierre? C'est ça, la question."


Le Fonds arabe lance un observatoire pour lutter contre la pénurie d'eau

L'observatoire fournira des données et des informations essentielles aux parties prenantes, les aidant à prendre des décisions éclairées pour relever les défis croissants de la pénurie d'eau. (Dossier)
L'observatoire fournira des données et des informations essentielles aux parties prenantes, les aidant à prendre des décisions éclairées pour relever les défis croissants de la pénurie d'eau. (Dossier)
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  • L'observatoire favorisera la collaboration et attirera des investissements pour résoudre les problèmes urgents de gestion de l'eau dans la région
  • Le Fonds a réaffirmé son engagement à renforcer la sécurité régionale de l'eau et de l'alimentation

RIYAD: Le Fonds arabe pour le développement économique et social s'apprête à lancer un nouvel Observatoire de l'eau visant à stimuler les investissements dans des solutions durables pour l'eau dans la région.

Annoncée lors de la 16e session de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification à Riyad, cette initiative vise à améliorer la collecte et l'accessibilité des données sur les projets liés à l'eau.

L'observatoire fournira des données et des informations essentielles aux parties prenantes, les aidant à prendre des décisions éclairées pour relever les défis croissants de la pénurie d'eau.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'engagement continu du Fonds arabe à lutter contre la pénurie d'eau, un problème crucial dans une région où 12 pays sont confrontés à de graves pénuries d'eau, chacun disposant de moins de 500 mètres cubes d'eau par habitant et par an.

"La lutte contre la pénurie d'eau nécessite des milliards d'investissements, mais ces ressources doivent être allouées de manière stratégique pour avoir un impact significatif à long terme", a déclaré Merza Hasan, conseiller principal du président du Fonds arabe pour le développement économique et social.

"En collaborant avec des partenaires régionaux et mondiaux des secteurs public et privé, ainsi qu'avec des institutions financières, nous pouvons nous attaquer à la surconsommation et assurer la durabilité de l'eau pour les générations futures".

La déclaration du fonds souligne que l'observatoire favorisera la collaboration et attirera des investissements pour résoudre les problèmes urgents de gestion de l'eau dans la région.

Lors de la COP16, le Fonds a réaffirmé son engagement à renforcer la sécurité régionale de l'eau et de l'alimentation, en soulignant son soutien à l'initiative verte de Riyad. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un engagement plus large de 10 milliards de dollars pris par le groupe de coordination arabe pour promouvoir le développement durable dans la région.

En outre, le Fonds a accueilli deux événements. L'un s'est concentré sur l'avancement des politiques de gestion de l'eau, l'exploration de mécanismes de financement innovants et la promotion de partenariats internationaux. L'autre a réuni des dirigeants du secteur privé pour partager des stratégies et des expériences sur des investissements réussis dans le domaine de l'eau, en soulignant le rôle essentiel du secteur privé dans la lutte contre la pénurie d'eau.

En outre, le Fonds arabe a organisé des réunions bilatérales de haut niveau avec les États membres de l'ACG, des hauts fonctionnaires et des représentants d'organisations de développement régionales et mondiales, y compris des agences des Nations unies. Ces discussions visaient à explorer les partenariats potentiels et les possibilités de cofinancement pour faire avancer les objectifs de développement durable dans la région arabe.

À ce jour, le Fonds arabe a financé 671 projets pour un montant total de 10,72 milliards de dinars koweïtiens (34,87 milliards de dollars), au bénéfice de 22 pays.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les perspectives du secteur saoudien de l'assurance sont stables en 2025: S&P Global

Dans son dernier rapport, l'agence de notation S&P Global a révélé que le bénéfice net des compagnies d'assurance du Royaume a augmenté de 17% au troisième trimestre de 2024, par rapport à la même période en 2023.
Dans son dernier rapport, l'agence de notation S&P Global a révélé que le bénéfice net des compagnies d'assurance du Royaume a augmenté de 17% au troisième trimestre de 2024, par rapport à la même période en 2023.
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  • Le secteur de l'assurance du pays devrait se développer à un taux de croissance annuel composé de 5,2% jusqu'en 2028
  • Cette croissance est principalement attribuée aux secteurs de l'assurance santé et de l'assurance automobile

RIYAD: Le secteur de l'assurance en Arabie saoudite devrait rester robuste en 2025, avec une croissance attendue du chiffre d'affaires entre 10 et 15%, selon une nouvelle étude.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation S&P Global a révélé que le bénéfice net des compagnies d'assurance du Royaume a augmenté de 17% au troisième trimestre de 2024, par rapport à la même période en 2023.

Le secteur de l'assurance du pays devrait se développer à un taux de croissance annuel composé de 5,2% jusqu'en 2028, la taille du marché devant atteindre 83,7 milliards de riyals saoudiens (22,28 milliards de dollars; 1 dollar = 0,95 euro), selon la société d'analyse de données GlobalData.

Cette croissance est principalement attribuée aux secteurs de l'assurance santé et de l'assurance automobile, qui devraient contribuer à 86% du total des primes brutes émises.

«S&P s'attend à ce que les notations des assureurs saoudiens restent stables en 2025, conformément aux perspectives stables pour tous les assureurs notés dans le Royaume», a déclaré l'agence de crédit basée aux États-Unis.

Le rapport souligne que les grands acteurs s'approprient une part croissante des bénéfices nets sur le marché saoudien, tandis que les petits assureurs connaissent une baisse de rentabilité.

«Les plus grands assureurs, Bupa et Tawuniya, représentent désormais plus de 50% des revenus d'assurance du marché au troisième trimestre 2024», note S&P Global. Les cinq premiers assureurs ont généré ensemble près des trois quarts du revenu total du marché au T3 2024, soit une augmentation d'environ 1% par rapport à la même période en 2023.

Alors que la concurrence s'intensifie, ces cinq acteurs majeurs représentent désormais environ 80% des bénéfices totaux, laissant les 21 assureurs restants se partager seulement 20% des bénéfices.

Le rapport souligne également que l'assurance médicale et l'assurance automobile représentaient plus de 80% du total des recettes d'assurance au troisième trimestre de 2024. Cependant, les primes d'assurance automobile ont connu une légère baisse de 2,5% par rapport au troisième trimestre de 2023, dans un contexte de concurrence croissante sur les prix.

Malgré cela, le rapport indique que la pénétration globale de l'assurance en Arabie saoudite continue d'augmenter, même si elle reste relativement faible par rapport à d'autres marchés.

Le rapport d'août de S&P Global souligne que l'Arabie saoudite devrait stimuler la croissance du secteur de l'assurance dans la région du Conseil de coopération du Golfe, en particulier grâce à l'introduction d'une couverture médicale obligatoire et aux efforts visant à réduire le nombre de véhicules non assurés.

Ces mesures devraient créer une demande supplémentaire d'assurance et générer des primes plus élevées.

«La pénétration de l'assurance dans le Royaume devrait augmenter, grâce au fort potentiel de croissance du marché. Comparée au PIB non pétrolier, la profondeur du marché de l'assurance devient plus évidente», conclut S&P Global dans ses dernières perspectives.

Selon les données compilées par Arab News à partir de Bloomberg, le secteur de l'assurance de l'Arabie saoudite a affiché une forte performance au cours du premier semestre de 2024, avec des bénéfices en hausse de 25%, atteignant 2,2 milliards de riyals saoudiens, par rapport à la même période en 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF crée Adeera pour redéfinir l'hospitalité saoudienne avec des marques locales

Cette nouvelle initiative vise à proposer une variété de marques hôtelières locales, allant du milieu de gamme aux hébergements ultra-luxueux, pour répondre aux besoins d'un large éventail de visiteurs. (Photo Fournie)
Cette nouvelle initiative vise à proposer une variété de marques hôtelières locales, allant du milieu de gamme aux hébergements ultra-luxueux, pour répondre aux besoins d'un large éventail de visiteurs. (Photo Fournie)
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  • La nouvelle entreprise vise à introduire une variété de marques hôtelières locales conçues pour répondre aux besoins d'une clientèle variée.
  • Adeera est prête à ouvrir de nouvelles perspectives commerciales dans le secteur de l'hôtellerie du Royaume.

RIYADH : L'Arabie saoudite prend des mesures importantes pour développer ses propres marques hôtelières avec le lancement d'Adeera, une nouvelle société de gestion hôtelière détenue à 100 % par le Fonds d'investissement public.

La nouvelle entreprise vise à introduire une variété de marques hôtelières locales, des options de milieu de gamme aux hébergements ultra-luxueux.

Alors que l'Arabie saoudite continue de se positionner comme une destination touristique mondiale majeure, le lancement d'Adeera intervient à un moment crucial.

Selon un communiqué de presse, la société est prête à débloquer de nouvelles opportunités commerciales dans le secteur de l'hôtellerie saoudien en se concentrant sur l'expérience unique du pays.

Adeera travaillera en étroite collaboration avec les promoteurs hôteliers afin de maximiser l'implication du secteur privé local, créant ainsi une plateforme pour la croissance des marques hôtelières locales.

Khalid Johar, coresponsable du portefeuille immobilier local de PIF, a souligné l'importance de ce lancement. « Le moment choisi pour l'introduction d'Adeera correspond parfaitement à l'expansion de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme. La société a l'opportunité de contribuer à faire progresser le secteur en introduisant des marques hôtelières innovantes, soutenant ainsi la réputation croissante du Royaume en tant que destination touristique de classe mondiale. »

M. Johar a également souligné que la mise en avant de la culture et des traditions saoudiennes conférerait à l'entreprise un avantage concurrentiel sur un marché en pleine évolution. L'objectif est de créer une expérience d'hospitalité saoudienne authentique qui trouve un écho auprès des visiteurs locaux et internationaux, tout en célébrant le riche patrimoine du Royaume et en offrant un service de classe mondiale.

Le lancement d'Adeera marque une nouvelle étape importante dans les efforts plus larges du PIF pour diversifier l'économie de l'Arabie saoudite et stimuler une croissance durable.

Le communiqué de presse précise que cette initiative fait suite à plusieurs investissements importants réalisés par le PIF dans les secteurs du tourisme et de l'immobilier. Ces investissements comprennent la société d'hôtels de luxe Boutique Group, spécialisée dans la transformation de palais historiques et culturels en hôtels haut de gamme, ainsi que Dan, une société d'agrotourisme, et Asfar, une société d'investissement dans le tourisme.

La stratégie nationale de tourisme de l'Arabie saoudite est un plan ambitieux qui vise à attirer 150 millions de visiteurs et à générer 10 % du produit intérieur brut du pays grâce au tourisme d'ici 2030. Les investissements du PIF s'inscrivent dans cette vision et se concentrent sur des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l'immobilier, la technologie et les énergies renouvelables, afin de faire de l'Arabie saoudite un centre d'investissement mondial de premier plan.

Outre le renforcement des industries locales, le PIF encourage également l'innovation, crée des opportunités d'emploi et attire les investissements internationaux. Grâce à ces initiatives, le fonds vise à assurer une croissance économique durable et à renforcer la compétitivité du Royaume sur la scène mondiale.

Le secteur hôtelier du Royaume connaît déjà une croissance significative. Selon des données récentes de la Banque centrale d'Arabie saoudite, les dépenses dans les hôtels ont connu une augmentation notable de 11,4 % d'une semaine sur l'autre entre le 10 et le 16 novembre, atteignant 399,7 millions de SR (106,4 millions de dollars).

Cette tendance s'inscrit dans le prolongement d'une hausse de 8,5 % des dépenses hôtelières au cours de la semaine du 13 au 19 octobre, malgré une baisse plus marquée des transactions en points de vente, comme l'indique la SAMA.

Cette tendance à la hausse des dépenses hôtelières témoigne d'une demande croissante d'hébergements de haute qualité et révèle le potentiel de croissance continue du secteur de l'hôtellerie.

Avec Adeera, l'Arabie saoudite est prête à jouer un rôle de premier plan pour façonner l'avenir de son industrie hôtelière, alliant le meilleur de la gestion hôtelière moderne à un profond respect de ses racines culturelles et historiques.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com