Le fascisme au xxie siècle ne devrait pas être un problème, mais il l’est en raison de plusieurs facteurs: les problèmes sociaux, les divisions religieuses, le venin politique et le pathogène pluriannuel. Les États-Unis et d'autres pays à travers le monde voient le mot «fascisme» de plus en plus utilisé dans la vie en général, pas seulement en politique. Les sociétés ayant une longue histoire de racisme et de misogynie sont plus exposées à ce que les fascistes puissent s'organiser.
L'Amérique traverse un moment extraordinaire. Les résultats de l’élection présidentielle de la semaine prochaine pourraient être décidés par la Cour suprême et pourraient même conduire à des actes de violence. Pendant ce temps, l'exploitation des médias sociaux par divers acteurs est bien établie.
Dans les années 1930, une grande partie de la scène politique européenne s'est divisée entre le fascisme et le communisme au milieu de l'internationalisme libéral et du mondialisme d'après la Première Guerre mondiale. En Allemagne, en 1933, Adolf Hitler a utilisé un incendie criminel contre le Parlement allemand pour lancer des procédures juridiques établissant l'État d'urgence qui a formé la base de la dictature nazie.
Cette voie vers le pouvoir a entraîné l’apparition des éléments clés du comportement fasciste, dont font partie la division, la domination absolue et la répression politique, parfois mortelles et onéreuses. L'exemple allemand de cette époque a servi de modèle et s'est répandu dans le monde entier, influençant d'autres pays comme l'Italie et le Japon.
Le fascisme basé sur la haine. Il est important de comprendre comment cette haine commence. Certains soutiennent qu'il existe un espace conceptuel concernant une patrie mythique ou un futur ethnique national. Les communautés du cyberespace comportent des lieux de rencontre pour un éventail de groupes subculturels, de la droite mais aussi de la gauche. Les histoires de «faits alternatifs» animent ceux qui lisent et acceptent cela comme la vérité. La manière dont le fascisme s’est communiqué au xxe siècle est très différente de celle d’aujourd’hui. Il est important de reconnaître les «thèmes de style de vie» fascistes, tout comme les symboles et autres marqueurs sociaux.
Partout dans le monde, les tendances du fascisme du xxie siècle sont inquiétantes. Ce que nous voyons aujourd'hui à Hong Kong et en Biélorussie, c'est le flux et le reflux d'un type de fascisme accéléré par les tendances médiatiques et l'utilisation de tactiques de suppression urbaine. L’utilisation de termes tels que « loi et ordre » par les dirigeants est attrayante ou consternante à plusieurs niveaux. Les fascistes aiment utiliser des termes tels que « ennemi du peuple » pour attirer l'attention sur un groupe particulier.
Au xxie siècle, les médias sociaux amplifient rapidement ces attitudes et contre-attitudes, divisant et polarisant davantage les sociétés. Qu'est-ce qui va changer? Les tensions sont palpables. Après que le commentaire islamiste du président français, Emmanuel Macron, à la suite de la décapitation d'un instituteur français a suscité une vague de réponses et déclenché une tempête d'accusations dans une grande partie du monde islamique, il y a encore plus de problèmes à venir.
Les médias sociaux amplifient rapidement les attitudes et contre-attitudes fascistes, divisant et polarisant davantage les sociétés.
L’impact du fascisme sur les jeunes constitue un problème majeur. Les personnes nées dans les années 2000 sont en passe de devenir les leaders de demain, mais la combinaison de tendances fascistes et d'une pandémie mondiale mène à l'incertitude. Les jeunes cherchent leur heure de gloire et elle n’arrive pas. Le virus paralyse une grande partie des activités nécessaires pour rester loin des idéologies de haine, de peur et de pouvoir.
Tout le monde risque soudain de devenir extrémiste et finalement fasciste. Les idées de rectitude politique sont critiquées pour leur «éveil», ce qui augmente la probabilité d'attaques fascistes continues contre les institutions et les personnes. La bataille des points de vue entraîne la collision continue d'idées tordues.
Dr. Theodore Karasik est conseiller auprès de Gulf State Analytics à Washington D.C. Il occupait le poste de politologue principal auprès de RAND Corporation. Il a vécu dix ans aux Émirats arabes unis, se concentrant sur les questions sécuritaires.
Twitter :@tkarasik
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français
Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com










