En Irak, préserver le palmier-dattier, symbole national et trésor économique

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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

En Irak, préserver le palmier-dattier, symbole national et trésor économique

  • Autrefois, le pays au «30 millions de palmiers», comme l'Irak était surnommé, produisait plus de 600 variétés de dattes
  • Mais les conflits à répétition, notamment la guerre avec l'Iran voisin (1980-88), puis les défis environnementaux (sécheresses, salinisation...) ont affecté le secteur, qui doit se réinventer

KERBALA: Aux portes du désert d'Irak, des milliers de jeunes palmiers-dattiers s'alignent à perte de vue. Ils sont au centre d'un pari de taille: préserver ce symbole national et développer une culture ancestrale un temps menacée.

C'est peu dire que ce méga-projet, financé et géré par une prestigieuse institution religieuse de Kerbala (centre), tranche avec le reste des palmeraies irakiennes.

Autrefois, le pays au "30 millions de palmiers", comme l'Irak était surnommé, produisait plus de 600 variétés de dattes.

Mais les conflits à répétition, notamment la guerre avec l'Iran voisin (1980-88), puis les défis environnementaux (sécheresses, salinisation...) ont affecté le secteur, qui doit se réinventer.

Vus du ciel près de Kerbala, les palmiers-dattiers sont plantés à intervalles réguliers sur des parcelles jalonnées de réservoirs d'eau. Malgré la petite taille des arbres, des régimes de dattes vertes pendent déjà au milieu des rameaux.

"Le palmier-dattier est le symbole et la fierté de l'Irak", s'enorgueillit le directeur commercial de la palmeraie de Fadak, Mohamed Aboul-Maali. Objectif du projet lancé en 2016: "redonner à cette culture sa place d'antan".

Sa palmeraie abrite "plus de 90 variétés de palmiers-dattiers, des espèces irakiennes mais aussi arabes", venues de pays du Golfe ou du Maghreb.

Les variétés irakiennes, parmi "les plus rares et les meilleures", ont été "collectées dans la plupart des provinces" du pays, explique-t-il.

Sur les 30.000 arbres, plus de 6.000 produisent déjà des fruits, ajoute M. Aboul-Maali. "Cette saison nous nous attendons à une récolte de plus de 60 tonnes", ajoute-t-il, soit 40 tonnes de plus qu'en 2021.

«Cimetière»

Dans un pays frappé par la désertification et la sécheresse, un système d'arrosage au goutte-à-goutte --approvisionné par un défluent de l'Euphrate et dix puits-- a remplacé l'abondante irrigation traditionnelle.

Le contraste est saisissant avec la région de Bassora, frontalière de l'Iran, dans l'extrême sud de l'Irak. Ici, s'étendent sur des kilomètres les troncs élancés de palmiers décapités. Au sol, des rameaux desséchés.

Nous sommes pourtant sur les bords du Chatt al-Arab, où se mêlent le Tigre et l'Euphrate.

Durant la guerre Iran-Irak, Bagdad a rasé des zones entières pour empêcher les infiltrations ennemies. Devenus inutiles, les canaux d'irrigation ont été bouchés -- souvent avec des troncs coupés.

"On dirait un cimetière", lâche l'ingénieur agricole Alaa al-Badran. Le nombre de palmiers est passé de six millions avant le conflit à moins de trois millions aujourd'hui, dit-il.

Et selon l'ingénieur, un autre défi a pris le pas: "la salinisation des eaux du Chatt al-Arab et de la terre".

"La solution serait l'irrigation au goutte-à-goutte et des systèmes de désalinisation. Mais ça peut être coûteux", reconnaît Ahmed al-Awad. Sa famille possédait autrefois 200 palmiers-dattiers. Aujourd'hui seuls 50 arbres tiennent debout.

Le ministère de l'Agriculture défend toutefois son action.

"Ces dix dernières années nous sommes passés de 11 millions de palmiers à 17 millions", assure le porte-parole du ministre, Hadi al-Yasseri, évoquant un programme pour encourager les plantations.

Lancée en 2010, l'initiative s'est interrompue en 2018 faute de provisions budgétaires, reconnaît-il, promettant que le prochain budget gouvernemental --pas encore adopté-- comprendrait des financements.

«Datte incomparable»

L'Irak dit avoir exporté près de 600.000 tonnes de dattes en 2021. Ce fruit est son deuxième grand produit d'exportation, juste après le pétrole, et elle rapporte annuellement plus de 120 millions de dollars, selon la Banque mondiale.

"Alors que la demande mondiale augmente, les initiatives en cours en Irak pour une amélioration de la qualité doivent se poursuivre", jugeait récemment l'institution, appelant à diversifier les espèces produites.

"Près de la moitié des dattes d'Irak sont exportées vers les Emirats arabes unis (...). Elles sont ensuite emballées et exportées de nouveau, à un prix plus élevé", déplorait l'organisation.

Dans l'est de l'Irak, toujours à la frontière iranienne, les doléances ne manquent pas à Badra. Au milieu des palmiers, pullulent les arbres décapités. Ici aussi, les ravages de la guerre.

Les responsables locaux déplorent un difficile approvisionnement en eau depuis plus d'une décennie, le voisin iranien étant accusé d'avoir détourné en amont le cours d'eau qui irriguait Badra: la rivière Mirzabad, localement appelée al-Kalal.

"La datte de Badra est incomparable", soupire Moussa Mohsen, un habitant de Badra, qui possède environ 800 palmiers.

"Avant, on avait l'eau du Kalal qui venait d'Iran", se souvient M. Mohsen. "Badra était comme une mer", dit-il. "Maintenant pour irriguer, on compte surtout sur les puits".


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.