L'essentiel de la visite du président Joe Biden en Arabie saoudite

Les équipes de négociation étaient dirigées par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et le président américain, Joe Biden (Photo, AFP).
Les équipes de négociation étaient dirigées par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et le président américain, Joe Biden (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

L'essentiel de la visite du président Joe Biden en Arabie saoudite

  • Une série d'accords bilatéraux signés par les deux parties sont passés inaperçus, les médias s’étant fixés sur les «poignées de main»
  • L'Arabie saoudite et les États-Unis ont également pris plusieurs engagements communs pour la région du Moyen-Orient élargi

DJEDDAH: Alors que les yeux de nombreux médias occidentaux étaient rivés vers les «poignées de main», une panoplie de retombées importantes de la visite du président américain, Joe Biden, en Arabie saoudite est passée inaperçue.

L'Arabie saoudite était la dernière étape du voyage de quatre jours de Joe Biden au Moyen-Orient, qui a débuté le 13 juillet en Israël et en Palestine.

Dans le cadre des accords bilatéraux signés entre les deux parties, Biden a réaffirmé l'engagement des États-Unis à aider l'Arabie saoudite à défendre son territoire et sa population contre les attaques extérieures, notamment celles lancées par les Houthis soutenus par l'Iran au Yémen.

Les deux parties ont pris plusieurs engagements communs à l'égard de la région au sens large, dont un qui vise à maintenir et à prolonger la trêve au Yémen sous médiation de l'ONU et à engager un processus diplomatique pour parvenir à un règlement plus global du conflit.

Biden a salué l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de la trêve, qui a permis de reprendre les vols commerciaux directs de Sanaa à Amman et au Caire et de soutenir financièrement le Conseil présidentiel du Yémen pour améliorer les services de base et la stabilité économique des Yéménites.

Les deux parties sont convenues d'intensifier leurs efforts pour préserver la libre circulation du commerce et dissuader la contrebande illicite vers le Yémen par les voies navigables stratégiques de la région en étendant leurs opérations navales conjointes axées sur la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandab.

Ailleurs au Moyen-Orient, les deux parties sont convenues que les casques bleus, y compris les soldats américains, quitteront l'île de Tiran d'ici la fin de l'année, après quoi l'île sera développée à des fins touristiques.

Depuis peu de temps après les accords de Camp David de 1978, les troupes américaines servent de gardiens de la paix sur l'île de Tiran dans le cadre de la force multinationale et des observateurs prévus par le traité de paix signé entre Israël et l'Égypte.

Dans le cadre de son programme Vision 2030 visant à faire du Royaume un centre régional de voyage et de loisir, et conformément aux principes de la convention de Chicago de 1944, l'Arabie saoudite a annoncé sa décision d'autoriser tous les transporteurs aériens civils à survoler son espace aérien.

Les deux parties ont également décidé d'étendre la validité des visas à dix ans pour les ressortissants des deux pays qui s'y rendent pour les affaires ou le tourisme.

Des retombées et des signatures importantes sont passées inaperçues pour de nombreux médias occidentaux qui étaient concentrés sur les images de «poignées de main» à Djeddah. (Photo, Agence de presse saoudienne).

Sur le plan technologique, les responsables saoudiens et américains sont convenus de poursuivre plusieurs grands projets d'infrastructure, notamment un nouveau cadre bilatéral de coopération sur la 5G – utilisant des réseaux d'accès radio ouverts, virtualisés et basés sur le cloud – et le développement de la 6G.

L'Arabie saoudite s'est engagée à réaliser un investissement important pour ce projet sous l'égide du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux, que Biden a annoncé lors du sommet du G7 en juin.

Le ministère des communications et des technologies de l'information du Royaume a signé un protocole d'accord avec IBM pour former 100 000 jeunes Saoudiens sur une période de cinq ans.

La sécurité énergétique a été un élément clé de la visite de Biden, compte tenu de la guerre en Ukraine et des embargos occidentaux sur le pétrole et le gaz russes qui en résultent. Les deux parties sont convenues d'élargir leur coopération en matière de sécurité énergétique, les responsables saoudiens s'engageant à soutenir l'équilibrage du marché mondial du pétrole.

Les responsables américains ont salué l'engagement saoudien d'augmenter la production de pétrole de 50% par rapport à ce qui était prévu pour juillet et août. Néanmoins, le prince héritier saoudien a clairement indiqué que le Royaume n'augmenterait pas sa production mensuelle au-delà de 13 millions de barils.

«La politique de l'Arabie saoudite en matière de pétrole a été d'essayer d'équilibrer les marchés de l'énergie, de s'assurer que les marchés sont correctement approvisionnés et qu'il n'y a pas de pénurie», a déclaré Adel al-Jubeir, ministre d'État saoudien aux affaires étrangères, dans une interview exclusive accordée à Arab News pendant la visite de Biden.

Afin de répondre aux demandes du marché, l'Arabie saoudite «continuera à en évaluer les besoins et à prendre des décisions en fonction».

Selon les responsables, les accords bilatéraux que les deux délégations ont signés à Djeddah donneront le ton des futures relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis. (Photo fournie)

Conformément à l'engagement des deux nations à réduire les émissions de carbone, ils se sont entendus sur un nouveau cadre de coopération en matière d'énergie propre, axé en particulier sur le solaire, l'hydrogène vert et le nucléaire, avec de nouveaux investissements saoudiens pour accélérer la transition énergétique et lutter contre les effets du changement climatique.

Le partenariat s'appuiera sur la collaboration des secteurs public et privé pour faire progresser la mise en place de solutions énergétiques propres tout en accélérant la recherche, le développement et la démonstration de technologies innovantes pour décarboniser l'économie mondiale et atteindre le niveau net zéro.

Les États-Unis ont salué le soutien de l'Arabie saoudite au Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux, qui vise à investir stratégiquement dans des projets favorisant la connectivité numérique, la durabilité de la chaîne d'approvisionnement et la sécurité climatique et énergétique, axés sur les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Ils ont également salué le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans le renforcement des relations avec l'Iraq, notamment l'engagement à relier les réseaux électriques de l'Arabie saoudite et des pays du Conseil de coopération du Golfe au réseau iraquien afin de fournir à ce pays des sources d'énergie diversifiées et de le sevrer de sa dépendance vis-à-vis de l'Iran.

Le dialogue a également abouti à la signature de deux accords bilatéraux sur la cybersécurité avec l'autorité nationale de cybersécurité d'Arabie saoudite – l'un avec le FBI et l'autre avec l'agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures du ministère de la Sécurité intérieure.

Les deux parties vont étendre leur coopération, partager des informations sur les menaces et les activités des acteurs malveillants afin de renforcer leur défense commune et collaborer sur les meilleures pratiques, technologies, outils et approches en matière de formation et d'éducation à la cybersécurité.

Elles sont convenues d'étendre leur collaboration dans le domaine de l'exploration spatiale, y compris les vols habités, l'observation de la Terre, le développement commercial et réglementaire, et le comportement responsable dans l'espace.

L'Arabie saoudite a salué l'augmentation des investissements mutuels dans les domaines de la défense, des énergies renouvelables, de la fabrication, des soins de santé, de la technologie et de l'innovation, qui contribuent à la création d'emplois et aux objectifs de localisation. (Agence de presse saoudienne)

Dans le cadre de l'entente, l'Arabie saoudite a signé les accords d'Artémis et réaffirmé son engagement en faveur de l'exploration et de l'utilisation responsables, pacifiques et durables de l'espace.

Les deux nations se sont également félicitées d'un nouvel accord entre leurs ministères de la Santé respectifs visant à partager des informations, à renforcer les capacités, à collaborer en matière de surveillance des maladies, à répondre aux préoccupations sanitaires des femmes et des populations aux besoins spéciaux, et à mener des politiques publiques axées sur la prévention des maladies et la promotion de la santé.

L'Arabie saoudite a salué l'augmentation des investissements mutuels dans les domaines de la défense, des énergies renouvelables, de la fabrication, des soins de santé, de la technologie et de l'innovation, qui contribuent à la création d'emplois et aux objectifs de localisation.

Les nouveaux accords incluent des investissements de Boeing, Raytheon, Medtronic et Digital Diagnostics, et IKVIA dans le secteur des soins de santé, et de nombreuses autres entreprises américaines dans les secteurs de l'énergie, du tourisme, de l'éducation, de la fabrication et du textile.

Parmi les autres accords, citons les projets de Saudi Aramco Energy dans le domaine des plastiques thermiques recyclés aux États-Unis, ceux portant sur le développement et la mise en œuvre de solutions technologiques et de données dans le domaine de la santé, ainsi que la localisation de la chaîne d'approvisionnement pour les technologies des appareils médicaux en Arabie saoudite.

«Le communiqué conjoint publié à l'issue des réunions bilatérales entre les dirigeants des deux pays a souligné les nombreuses questions sur lesquelles nos politiques sont alignées et sur lesquelles nous travaillons en étroite collaboration», a déclaré à Arab News Fahad Nazer, porte-parole de l'ambassade saoudienne à Washington.

Le texte de ces accords sera probablement disséqué dans les semaines à venir, non seulement par les experts du Moyen-Orient mais aussi par les acteurs malveillants de la région et les concurrents stratégiques de Washington, afin d'en connaître toutes les ramifications géopolitiques et la portée symbolique.

Nazer a décrit l'importance de la visite de la manière suivante: «Le fait que le président Biden se soit rendu en Arabie saoudite lors de son premier voyage au Moyen-Orient témoigne à la fois de la solidité des relations bilatérales stratégiques et du rôle important de leader que joue l'Arabie saoudite tant au niveau régional que mondial.»

Selon les responsables, les accords bilatéraux que les deux délégations ont signés à Djeddah donneront le ton des futures relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

«Les deux pays sont des alliés et des partenaires, et ce depuis huit décennies. Ils ont d'énormes intérêts en jeu et des défis qu'ils s'efforcent de relever ensemble», a déclaré Al-Jubeir.

Il a souligné que la visite de Biden symbolisait «de manière très claire l'importance de la relation, du Royaume d'Arabie saoudite pour les États-Unis, ainsi que pour la paix et la sécurité mondiales».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le Hamas, «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu», souligne Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
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  • «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona
  • Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable»

WASHINGTON : Le mouvement islamiste palestinien Hamas reste le «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu» avec Israël, a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

«Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona. «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a-t-il ajouté.

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Une délégation se rend samedi au Caire pour poursuivre les discussions.

Notant que les militants du Hamas «prétendent représenter» le peuple palestinien, M. Blinken a assuré que «si cela est vrai, l'acceptation d'un cessez-feu devrait être évidente».

Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable».

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils lors de cette éventuelle attaque. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé jeudi son intention de lancer une offensive à Rafah «avec ou sans accord» de trêve. «Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a-t-il déclaré.

M. Blinken, qui s'est rendu lundi en Arabie saoudite, a également affirmé que le dirigeant de fait du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salmane, pourrait engager des discussions sur une possible normalisation des relations avec Israël.

«Il a dit clairement qu'il voulait faire quelque chose sur la normalisation et qu'il voudrait le faire aussi vite que possible» mais seulement si les conditions sont réunies, a assuré le secrétaire d'Etat américain.

Riyad veut la mise en place d'un processus conduisant à la création d'un Etat palestinien, un scénario rejeté par le Premier ministre israélien et ses alliés d'extrême droite.


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.