La France peut être la porte d’entrée de l’Europe pour les Émirats

Xavier Chatel, l’ambassadeur de France aux EAU. (AFP).
Xavier Chatel, l’ambassadeur de France aux EAU. (AFP).
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Publié le Vendredi 22 juillet 2022

La France peut être la porte d’entrée de l’Europe pour les Émirats

  • «La France et les EAU ont conclu un accord de partenariat stratégique dans le domaine énergétique»
  • Le renforcement de la collaboration économique entre Paris et Abu Dhabi est également illustré par la création d’un nouveau conseil d’affaires

PARIS: Fraîchement désigné président des Émirats arabes unis (EAU), cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane a choisi la France pour sa première visite officielle. Un geste de confiance et d’amitié extrêmement important selon Xavier Chatel, l’ambassadeur de France aux EAU.

«Au-delà d’être symbolique, cette visite a ouvert la voie à de nouveaux projets et à de nouveaux domaines de coopération (énergies renouvelables, santé, climat…)», déclare-t-il à Arab News en français, à son retour de Paris.

Sécurité énergétique

Dans le contexte énergétique actuellement incertain, la France cherche à assurer sa sécurité avec des partenaires fiables. Les deux pays ont ainsi scellé un «accord garantissant la livraison de carburant, signé entre l’entreprise nationale émirienne Adnoc et le français TotalEnergies».

«C’est important à la veille de l’hiver, alors que les prix de carburant sont très élevés», souligne l’ambassadeur. «La France et les EAU ont également conclu un accord de partenariat stratégique dans le domaine énergétique. Il doit permettre de servir de plate-forme pour les investissements conjoints en France, aux Émirats, ou ailleurs, notamment dans les énergies renouvelables.»

«Ces deux accords vont participer à la sécurité énergétique de la France, mais aussi à la transition énergétique dans les deux pays, puisque l’enjeu est de travailler sur l’hydrogène décarboné, les énergies vertes, et la transition énergétique de manière plus générale», affirme-t-il.

«La question de l’environnement était déjà préoccupante avant la guerre en Ukraine, et elle l’est aujourd’hui davantage», souligne Xavier Chatel. «Cela nous permet d’avoir un certain niveau de fournitures de carburant en cas de rupture d’approvisionnement.» 

Depuis le début de la crise avec la Russie, les dirigeants européens cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en énergie, pour remplacer les hydrocarbures russes. La Russie a déjà interrompu ou réduit l’approvisionnement en gaz vers une douzaine de pays européens.

 

Business Council

Le renforcement de la collaboration économique entre Paris et Abu Dhabi est également illustré par la création d’un nouveau conseil d’affaires afin de promouvoir les relations économiques entre les deux pays.

«Il s’agit d’un conseil de très haut niveau, dirigé par les PDG d’Adnoc et de TotalEnergies, et composé d’une petite dizaine d’hommes et de femmes chefs d’entreprise des deux pays qui vont se réunir plusieurs fois par an», explique l’ambassadeur.

«Ces entreprises renommées et influentes sont elles-mêmes directement impliquées en tant que donneur d’ordre ou en tant que fournisseur. Elles peuvent emmener d’autres acteurs, plus petits, et faciliter ainsi les liens entre les chaînes d’approvisionnement respectives. Je crois que cela va stimuler les échanges entre les deux pays. J’ai observé, en faisant l’étalonnage dans différents pays, que lorsque ce type d’organisation était bien menée, cela pouvait faire des miracles.»

Ce conseil viendra compléter les structures déjà existantes, telles que les chambres de commerce qui ont déjà développé des collaborations. «Les chambres de commerce ont un rôle important dans les rapports de proximité. Elles jouent un rôle fondamental pour faciliter la vie des entreprises, les promouvoir. Les membres du nouveau conseil sont des PDG de premier ordre, des personnalités de très haut niveau qui apporteront, je pense, une autre dynamique et une vision plus stratégique», ajoute-t-il. «Tous les domaines seront concernés; énergie, infrastructures, secteur financier, environnemental et autres.»

 

Nouveaux contrats en vue  

Confiant dans le futur des relations économiques, Xavier Chatel précise que la France a soumissionné des appels d’offres dans plusieurs domaines. «J’estime que sur certains, nous sommes bien placés. Je suis convaincu que le mélange entre la qualité des entreprises et la qualité de la relation mènera à des résultats économiques, j’en ai la certitude.»

 La France est aussi l’un des principaux investisseurs étrangers aux EAU; ses investissements directs s’élevaient à 2,5 milliards d’euros (1 euro = 0,98 euro) à la fin de l’année 2020. On compte plus de six cents entreprises et près de trente mille Français aux EAU.

«Nous sommes un pays d’ingénieurs, donc partout où il y a de l’ingénierie, l’excellence française se remarque», explique Xavier Chatel. «À l’instar de très grandes entreprises comme EDF – très présente aux EAU dans le domaine des énergies renouvelables – qui construit le plus grand champ photovoltaïque du monde à Al-Dhafra, nous espérons également pouvoir contribuer dans le domaine nucléaire. Bientôt, il va se construire un chemin de fer aux EAU et c’est un domaine d’excellence française. Dubaï a choisi Alstom pour ses rames de métro et Keolis pour l’opération et la maintenance de ses bus, un domaine dans lequel j’espère que nous serons très présents. D’autre part, nous avons des entreprises comme Engie, Veolia, présentes dans le domaine du dessalement.»

Sans oublier le domaine de l’aéronautique civile, «sujet d’excellence française par excellence. Airbus est très présent aux EAU. Les exportations françaises d’aéronautique civile représentent entre 15 et 20 % selon les années, c’est le premier poste des exportations ici.»  

Mais le business n’en est qu’un élément, aux côtés de la culture, de l’éducation et de la santé, où pour la première fois, les deux pays vont développer une collaboration institutionnelle. «Un accord a été signé entre les autorités de santé d’Abu Dhabi et l’institut Pasteur. Il va permettre des coopérations dans le domaine de la prévention des pandémies, de la recherche et développement (R&D), et de la mobilité des chercheurs. C’est un domaine d’avenir dans lequel les Émiriens ont de grandes ambitions et pour lequel la France a de grandes compétences», souligne Xavier Chatel.

Alors que les EAU misent sur les technologies de futur, Paris a été le premier partenaire dans le secteur spatial. Trois accords ont été signés lors de la visite de Mohammed ben Zayed al-Nahyane à Paris. Le premier concerne la mise en place d’un rover lunaire. «Nous avons déjà fait cela dans le passé. Nous travaillons sur la prochaine génération avec un châssis sur lequel sera placée une caméra française. Le deuxième accord permettra de partager les expériences réalisées par Thomas Pesquet, l’astronaute français, et elles pourront être utilisées par les astronautes émiriens pendant leurs vols habités.

Enfin, le troisième accord porte sur l’observation de la Terre et sur des projets de satellites», détaille l’ambassadeur.

Faire de la COP28 un succès

Les Émirats accueilleront la COP28 en 2023 et la France, hôte de la Cop21, va soutenir les EAU dans son organisation.

«Nous avons signé un mémorandum qui va nous permettre de coopérer sur l’ensemble des segments climatiques. Nous avons également mis à disposition des équipes émiriennes l’une des personnes essentielles dans les négociations de la COP21, pour toute la durée de la COP28, dans l’objectif d’aider à structurer les équipes et à mener leurs négociations. Nous souhaitons vraiment faire de cette COP un succès émirien et bilatéral», souligne l’ambassadeur.

 Paris, porte d’entrée de l’Europe

Les EAU occupent la 35e position sur la liste des investisseurs étrangers en France. «Plusieurs très grands fonds comme l’Abu Dhabi Investment Authority (Adia) y sont présents, avec une stratégie d’investissement que l’on peut plutôt qualifier de “patrimoniale”: ils investissent sans prise de contrôle dans de grandes entreprises cotées. Ils sont très présents dans le domaine des infrastructures, que ce soit l’aéroport de Paris et d’autres investissements de ce type», explique l'ambassadeur. «Mubadala est également présent de multiples manières, comme à travers le fonds conjoint avec BPI France-Lac d’Argent.»

En décembre dernier, ce schéma d’investissement a été étendu à 4 milliards d’euros sur dix ans, répartis entre capitaux-investissements et 800 millions de capital-risque. 

Pour Xavier Chatel, «il serait raisonnable du point de vue émirien de considérer la France comme porte d’entrée de l’Union européenne (UE). Ce n’est pas la seule, mais c’est peut-être celle qui est la plus intuitive pour un pays qui, comme les Émirats, dispose de telles relations politiques économiques et d’amitié qui remontent à la création des EAU et l’exploration pétrolière de l’entreprise française Total. Une collaboration élargie ensuite aux domaines de l’investissement et de la sécurité puisque après l’invasion du Koweït par l’Irak, des accords de sécurité et de défense ont été signés entre la France et les EAU et se sont matérialisés quelques années plus tard par l’ouverture de la base militaire à Al-Dhafra.»


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.