Les sept risques pour l'économie mondiale, selon le FMI

Avec la guerre en Ukraine, le FMI avertit d'un « risque grave pour les perspectives de moyen-terme »: une fragmentation de l'économie mondiale en blocs géopolitiques aux différences flagrantes de standards technologiques, de systèmes de paiement internationaux, et de réserves de devises. (Photo, AFP)
Avec la guerre en Ukraine, le FMI avertit d'un « risque grave pour les perspectives de moyen-terme »: une fragmentation de l'économie mondiale en blocs géopolitiques aux différences flagrantes de standards technologiques, de systèmes de paiement internationaux, et de réserves de devises. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 26 juillet 2022

Les sept risques pour l'économie mondiale, selon le FMI

Avec la guerre en Ukraine, le FMI avertit d'un « risque grave pour les perspectives de moyen-terme »: une fragmentation de l'économie mondiale en blocs géopolitiques aux différences flagrantes de standards technologiques, de systèmes de paiement internationaux, et de réserves de devises. (Photo, AFP)
  • Selon le FMI, il existe «beaucoup d'incertitude» autour des niveaux de livraison de gaz russe à l'Europe pour 2022 et 2023
  • Le FMI s'inquiète que les banques centrales, dans leurs tentatives de contrer l'inflation, aient la main trop lourde

WASHINGTON: Le Fonds monétaire international a identifié dans ses prévisions publiées mardi sept facteurs de risques « particulièrement préoccupants », dont la concrétisation pourrait aboutir au « scénario du pire »: l'une des crises économiques les plus graves depuis cinq décennies.  

Guerre en Ukraine et prix de l'énergie 

Selon le FMI, il existe « beaucoup d'incertitude » autour des niveaux de livraison de gaz russe à l'Europe pour 2022 et 2023. Une baisse de 40% par rapport à l'an dernier a déjà été observée depuis avril. 

Le rapport envisage aussi une cessation complète des exportations de gaz russe, ce qui forcerait les pays européens à mettre en place un rationnement de l'énergie, touchant les secteurs industriels majeurs. 

Un tel scénario réduirait « nettement » la croissance dans la zone euro en 2022 et 2023, avec un écho « transfrontalier ».  

Persistance de l'inflation 

S'il est « globalement attendu » que l'inflation retourne aux niveaux pré-pandémiques d'ici fin-2024, des perturbations supplémentaires sur l'offre pourraient entraîner un enracinement de l'inflation, avance le FMI. 

Des chocs suffisamment importants risqueraient de faire émerger une situation de « stagflation », où la récession serait accompagnée d'une forte inflation. 

Politiques de désinflation 

Le FMI s'inquiète que les banques centrales, dans leurs tentatives de contrer l'inflation, aient la main trop lourde. 

En ne choisissant pas la bonne jauge pour les taux directeurs, les banques centrales exposeraient leurs économies à une baisse trop forte de la demande. 

« Le risque de récession est particulièrement important en 2023 », analyse le rapport. 

Dette des économies émergentes 

Avec la hausse des taux d'intérêt dans les économies avancées, les coûts d'emprunt seront plus élevés à travers le monde, et le risque existe de voir les devises nationales largement dépréciées face au dollar. 

Un tel risque interviendrait en outre au moment où la position financière de nombreux Etats est déjà « tendue », selon le FMI. 

L'institution estime à 60% le nombre de pays parmi ceux à bas revenus qui risquent de se trouver, ou sont déjà, en difficulté pour leur dette. Il y a 10 ans, le chiffre avoisinait les 20%. 

Enlisement en Chine 

Le premier semestre 2022 a été marqué par de nombreuses mesures de restrictions anti-Covid en Chine qui ont fortement perturbé l'activité notamment manufacturière du pays, et par ricochet, l'activité mondiale. 

Une nouvelle flambée épidémique, accompagnée de la politique zéro-Covid du gouvernement chinois, pourrait provoquer un enlisement du ralentissement économique en Chine, entraînant « d'importantes répercussions à l'échelle mondiale », selon le FMI qui évoque aussi un risque lié à la crise du secteur immobilier chinois. 

Troubles civils et famine 

Puisque les dépenses d'alimentation et d'énergie représentent pour les ménages des dépenses essentielles et sans possibilité de substitution, la situation d'inflation actuelle « représente une menace non seulement pour la stabilité économique, mais aussi pour la stabilité sociale », souligne le FMI. 

« Le lien entre prix et stabilité sociale signifie que des obstacles supplémentaires au commerce, ou une faible récolte en raison des chaleurs extrêmes et des pénuries de fertilisant, risquent de provoquer davantage de souffrances, de famines, ou de troubles civils », détaille le document. 

Fragmentation de l'économie mondiale 

Avec la guerre en Ukraine, le FMI avertit d'un « risque grave pour les perspectives de moyen-terme »: une fragmentation de l'économie mondiale en blocs géopolitiques aux différences flagrantes de standards technologiques, de systèmes de paiement internationaux, et de réserves de devises. 

« La fragmentation pourrait également diminuer l'efficacité de la coopération multilatérale pour répondre au changement climatique, avec un risque supplémentaire que la crise alimentaire actuelle puisse devenir la norme », conclut le FMI. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com