Les Sénégalais élisent leurs députés, un test important pour le président

Les gens attendent leurs bureaux de vote dans le quartier populaire de Ngor à Dakar le 31 juillet 2022, avant les élections à l'extérieur du Sénégal. (AFP)
Les gens attendent leurs bureaux de vote dans le quartier populaire de Ngor à Dakar le 31 juillet 2022, avant les élections à l'extérieur du Sénégal. (AFP)
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Publié le Dimanche 31 juillet 2022

Les Sénégalais élisent leurs députés, un test important pour le président

  • Ces législatives à un seul tour font figure de test à 19 mois de la présidentielle, après les élections locales de mars remportées par l'opposition dans de grandes villes de ce pays d'Afrique de l'Ouest réputé pour sa stabilité
  • Elles visent à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral largement contrôlé par le camp présidentiel

DAKAR: Les Sénégalais élisent dimanche leurs députés dans un scrutin que l'opposition veut mettre à profit pour imposer une cohabitation au président Macky Sall, qui espère, lui, conserver une large majorité.

Ces législatives à un seul tour font figure de test à 19 mois de la présidentielle, après les élections locales de mars remportées par l'opposition dans de grandes villes de ce pays d'Afrique de l'Ouest réputé pour sa stabilité.

Elles visent à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral largement contrôlé par le camp présidentiel.

Macky Sall a promis de nommer un Premier ministre - poste qu'il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021 - au sein de la formation victorieuse des élections.

Quelque 7 millions de Sénégalais sont invités à se rendre aux urnes.

Les premiers résultats provisoires partiels sont attendus dans la soirée et les chiffres globaux provisoires seront donnés au plus tard vendredi par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).

A la mi-journée (13h00 locales et GMT), le taux de participation s'élevait à 22%, a déclaré à l'AFP une source proche du ministère de l'Intérieur en charge des élections.

A Scat Urbam, un quartier de la banlieue proche de Dakar, beaucoup moins d'électeurs qu'à l'accoutumée attendaient pour voter dans la matinée. Peu de votants également à Ziguinchor, en Casamance, selon des journalistes de l'AFP.

"Je souhaite que la journée de vote se passe dans le calme, qu'il n'y ait pas de disputes. C'est comme au football. Il faut un vainqueur et un vaincu", a déclaré Lamine Sylva, un peintre de 60 ans qui se préparait à voter dans une école de Mbao à l'ouverture des bureaux.

"J'espère que la future Assemblée sera formée de députés du pouvoir et d'une forte représentation de l'opposition pour des débats contradictoires. C'est ce qui fait avancer la démocratie", a aussi dit à l'AFP El Yahya Sall, militaire à la retraite.

Observateurs

La Commission nationale électorale autonome (Cena), qui supervise le vote, a déployé quelque 22.000 observateurs sur tout le territoire. Une quarantaine d'experts de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sont également présents.

Les députés sont élus selon un mode qui panache scrutin proportionnel avec des listes nationales pour 53 parlementaires, et scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres. La diaspora dispose de 15 députés.

Huit coalitions sont en lice pour ces élections dont celles de la majorité et "Yewwi Askan Wi" (Libérer le Peuple en langue wolof), la principale coalition de l'opposition, formée autour d'Ousmane Sonko, arrivée troisième de la présidentielle de 2019.

Celle-ci s'est alliée à la coalition "Wallu Sénégal" (Sauver le Sénégal en wolof), dirigée par l'ex-président Abdoulaye Wade. La moins bien placée dans un département s'engage à soutenir l'autre pour "imposer une cohabitation gouvernementale".

A 96 ans, l'ancien chef de l'Etat de 2000 à 2012 s'est frayé un chemin à travers une foule de militants pour se rendre aux urnes à Dakar en début d'après-midi.

Le scrutin se déroule dans un contexte de hausse des prix, notamment à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, des arguments utilisés par l'opposition contre le pouvoir qui met en avant les subventions des produits pétroliers et des denrées alimentaires ainsi que son programme de construction d'infrastructures.

"Est-ce que la priorité des Sénégalais c’est de construire de beaux stades, de nouvelles autoroutes alors que les gens ne mangent pas à leur faim ?", a déclaré M. Sonko après avoir voté à Ziguinchor. Préoccupé par le taux de participation, il a appelé les électeurs à voter en nombre "pour équilibrer les pouvoirs".

Troisième mandat ? 

L'opposition veut aussi contraindre M. Sall à renoncer à toute velléité de candidature en 2024. Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions à 19 mois de la présidentielle.

"Si Macky Sall les perd (les législatives), il ne parlera plus de 3e mandat", a assuré M. Sonko.

"Au-delà de nos choix individuels, il y a tout ce que nous partageons et que nous devons préserver en tant que nation unie et solidaire. C’est la paix, la stabilité, la sécurité, l’intégrité territoriale de notre pays et la cohésion nationale", a de son côté déclaré le président Sall, qui a voté dans la matinée à Fatick, à 150 km au sud-est de Dakar.

Il s'est aussi félicité du déroulement du scrutin.

La pré-campagne avait été marquée par de violentes manifestations qui avaient fait au moins trois morts en raison de l'invalidation par le Conseil constitutionnel des titulaires de la liste nationale de la coalition dirigée par M. Sonko, contraints de renoncer à participer aux élections.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.