L’Arabie saoudite préoccupée par le manque de transparence de l'Iran avec l'AIEA

Pour l'Arabie saoudite, seule la coopération entre les nations peut conduire à la prospérité et à la stabilité, a déclaré l'envoyé du Royaume auprès des Nations unies, Abdelaziz al-Wasil (à gauche), lors de l'examen du traité sur les armes nucléaires. (Twitter : @ksamissionun)
Pour l'Arabie saoudite, seule la coopération entre les nations peut conduire à la prospérité et à la stabilité, a déclaré l'envoyé du Royaume auprès des Nations unies, Abdelaziz al-Wasil (à gauche), lors de l'examen du traité sur les armes nucléaires. (Twitter : @ksamissionun)
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Publié le Jeudi 04 août 2022

L’Arabie saoudite préoccupée par le manque de transparence de l'Iran avec l'AIEA

  • L’ambassadeur Abdelaziz al-Wasil: l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires reste entravé par le refus d'Israël d'adhérer au traité
  • Le nouvel envoyé de l'Arabie saoudite auprès de l'ONU s'exprimait lors de la Conférence d'examen du TNP à New York

NATIONS UNIES: Le manque de transparence de l'Iran vis-à-vis des inspecteurs nucléaires internationaux et son non-respect des obligations qui découlent des accords nucléaires internationaux constituent une menace pour le régime de non-prolifération ainsi que pour la paix et la sécurité internationales, selon le nouveau représentant permanent de l'Arabie saoudite auprès des Nations unies, Abdelaziz al-Wasil.
L'ambassadeur a fait part des «profondes inquiétudes» de son pays au sujet du programme nucléaire iranien, citant le récent rapport international sur l'énergie atomique, qui met en doute la nature prétendument pacifique des plans de Téhéran.
«Le royaume d'Arabie saoudite soutient tous les efforts internationaux qui visent à empêcher l'Iran de posséder des armes nucléaires», a-t-il déclaré.
Al-Wasil s'exprimait lors de la 10e Conférence d'examen des parties au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Les États membres du TNP (Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, NDLR) se réunissent tous les cinq ans à New York pour examiner ce traité historique vieux de cinquante ans et la mise en œuvre de ses dispositions: la prévention de la propagation des armes nucléaires, la destruction des arsenaux nucléaires existants pour parvenir à un monde sans armes nucléaires et la promotion de l’usage pacifique de l'énergie nucléaire.
Le dernier examen a eu lieu en 2015, année de la signature de l'accord sur le nucléaire iranien officiellement connu sous le nom de «Plan d'action global commun» (PAGC). Le sommet actuel aurait dû avoir lieu en 2020, mais il a été retardé par la pandémie de Covid-19.
Al-Wasil, qui a été élu vice-président de la conférence, a déclaré que son pays accordait une grande importance au TNP en tant que traité fondamental visant à créer un monde exempt d'armes nucléaires. Le soutien saoudien au traité découle de la conviction du Royaume que seule une coopération pacifique entre les nations peut conduire à la prospérité et à la stabilité.
La conférence d'examen du TNP de 1995 a adopté une résolution sur le Moyen-Orient, appelant les États à prendre des mesures pratiques en vue de la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient. L'accord des membres était considéré comme essentiel pour garantir la prorogation indéfinie du TNP.
La résolution de 1995 sur le Moyen-Orient reste valable jusqu'à ce que ses objectifs soient réalisés, a déclaré Al-Wasil. Ce dernier a souligné que le fait de libérer le Moyen-Orient des armes nucléaires était une responsabilité collective tout en rappelant l'opposition inébranlable du Royaume à la prolifération de ces armes.
Al-Wasil a remercié le Koweït d'avoir présidé la deuxième session de la conférence sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, convoquée sous l'égide de l'ONU sur la base de la résolution du TNP de 1995 qui vise à négocier un traité contraignant dans ce sens.
Il a réitéré le regret de son pays que la conférence de 2012 prévue par le plan d'action pour le Moyen-Orient dans le document final de la Conférence d'examen du TNP de 2010 n'ait jamais été convoquée. Il a estimé qu'une telle décision représentait désormais «l'une des solutions que la communauté internationale est censée activer à la lumière de l'échec des autres cadres internationaux, en particulier le PAGC, pour dissuader l'Iran de pratiques qui menacent la non-prolifération dans la région».
Un autre obstacle à la réalisation de l'universalité du TNP réside dans le refus persistant d'Israël d'adhérer au traité, a déclaré Al-Wasil.
«Ce point ne peut être négligé, car l'un des piliers du TNP est qu'il fournit aux États non nucléaires des garanties de sécurité contre l'utilisation de l'énergie atomique à des fins non pacifiques», a-t-il déclaré. «Cette garantie fait toujours défaut au Moyen-Orient tant qu'Israël refuse d'adhérer au traité et de soumettre toutes ses installations nucléaires au régime de garanties de l'AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique, NDLR], ignorant les résolutions des conférences d'examen du TNP.»
Al-Wasil a également remercié l'AIEA et son directeur général pour leurs efforts qui visent à améliorer les capacités de l'agence afin de renforcer son rôle dans la vérification et le contrôle de l'intégrité des programmes nucléaires des États parties.
L'envoyé saoudien a également évoqué le droit des États à développer des programmes nucléaires pacifiques. Il a réaffirmé l'engagement de son pays pour une politique nationale mettant l'accent sur les normes les plus élevées de transparence et de fiabilité dans le développement de l'énergie atomique à des fins civiles.
En outre, il a souligné qu’il était important que l’ensemble des États membres respectent toutes les dispositions du TNP et placent toutes les installations nucléaires sous le système de garantie de l'AIEA pour l'énergie atomique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.