Mort d'un jeune Britannique au coeur d'une bataille judiciaire autour de l'arrêt des soins

Archie Battersbee, dont les parents ont déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l'homme afin de reporter l'arrêt des soins (Photo, AP).
Archie Battersbee, dont les parents ont déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l'homme afin de reporter l'arrêt des soins (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 07 août 2022

Mort d'un jeune Britannique au coeur d'une bataille judiciaire autour de l'arrêt des soins

  • «Archie est mort à 12H15 aujourd'hui»
  • Archie Battersbee était considéré comme étant en état de mort cérébrale

LONDRES: Un jeune Britannique de 12 ans en état de mort cérébrale depuis quatre mois, Archie Battersbee, est décédé samedi après l'arrêt des soins qui le maintenaient en vie, au terme d'une âpre bataille judiciaire menée par ses parents contre le système de santé.

"Archie est mort à 12H15 aujourd'hui", a déclaré à la télévision Hollie Dance, la mère du jeune garçon, qui était maintenu dans le coma dans un hôpital de l'est de Londres depuis le mois d'avril.

"Il s'est battu jusqu'à la toute fin", a-t-elle déclaré en larmes, "si fière d'être sa maman".

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Archie Battersbee, dont les parents ont déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l'homme afin de reporter l'arrêt des soins qui le maintenaient en vie (Photo, AP).

Les traitements qui maintenaient le jeune garçon en vie avaient été interrompus environ deux heures auparavant, après que ses parents eurent épuisé toutes les voies de recours, devant la justice britannique et européenne, pour s'opposer à l'arrêt des soins puis pour demander son transfert dans un établissement de soins palliatifs.

L'enfant "est mort samedi après-midi au London Royal Hospital de Londres après l'arrêt des ses traitements, conformément aux décisions des tribunaux au sujet de son intérêt", a confirmé dans un communiqué Alistair Chesser, médecin-chef du groupement hospitalier. "Des membres de sa famille étaient à son chevet", a-t-il ajouté, leur présentant ses condoléances et en soulignant le travail des soignants et l'émotion créée dans le pays par cette affaire.

«Barbare»

L'une des membres de la famille de l'enfant, Ella Carter, a raconté qu'il est resté stable "pendant deux heures" jusqu'au retrait complet de l'assistance respiratoire. "Il n'y a absolument rien de digne dans le fait de regarder un membre de sa famille ou un enfant suffoquer", "aucune famille ne devrait avoir à subir ce que nous avons subi, c'est barbare", a-t-elle ajouté.

Dès samedi matin, des fleurs ou des bougies disposées pour former un A ou un coeur ont été déposées par des soutiens au pied d'une statue face à l'hôpital.

Archie Battersbee était considéré comme étant en état de mort cérébrale et la justice britannique avait autorisé mi-juillet l'hôpital à mettre fin aux traitements qui le maintenaient en vie.

Ses parents, Hollie Dance et Paul Battersbee, soutenus par une organisation chrétienne, avaient engagé d'ultimes recours en justice pour que leur fils quitte le Royal London Hospital, et soit transféré dans un établissement de soins palliatifs, en vain.

"En prenant en compte les souhaits de la famille et leurs motivations, les équipements en maison de soins, ce qu'Archie aurait voulu, les risques d'un transfert et sa santé de plus en plus fragile, (...) je pense qu'il est dans son intérêt de rester à l'hôpital pour l'arrêt des soins", a estimé la juge à la Haute Cour de Londres vendredi.

L'hôpital jugeait son état trop instable pour un transfert, qui pourrait "très probablement accélérer la dégradation redoutée par les parents".

Défi sur internet

Archie Battersbee avait été retrouvé inconscient chez lui le 7 avril et n'avait jamais repris connaissance depuis. Selon sa mère, il aurait participé à un défi sur les réseaux sociaux consistant à retenir sa respiration jusqu'à l'évanouissement.

Ses parents affirmaient avoir constaté des signes de vie mais pour le corps médical, son cas est sans espoir, justifiant l'arrêt des soins.

Dans un communiqué vendredi soir, le groupement hospitalier chargé des soins d'Archie Battersbee a exprimé sa "profonde sympathie" envers la famille du jeune garçon. "Comme l'ont ordonné les tribunaux, nous travaillerons avec la famille pour préparer l'arrêt des traitements, mais nous n'apporterons aucune modification aux soins d'Archie tant que les questions juridiques en suspens ne seront pas résolues", poursuivait le communiqué.

Le Royaume-Uni a dans un passé récent déjà été marqué par deux autres affaires comparables.

En avril 2018, un enfant de 23 mois, Alfie Evans, atteint d'une maladie neurodégénérative rare, était mort après un long combat judiciaire de ses parents contre l'arrêt des soins. Ses parents avaient notamment reçu le soutien du pape François, qui avait lancé plusieurs appels pour le maintien en vie du garçonnet.

En 2017, Charlie Gard, atteint d'une maladie génétique rare, était mort peu avant son premier anniversaire, après l'arrêt de la ventilation artificielle malgré la multiplication des recours par ses parents.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".