Yémen: L'envoyé américain se rend en Arabie saoudite et dans d'autres pays du Golfe

Tim Lenderking, prend la parole lors d'une conférence sur la guerre dévastatrice au Yémen, organisée par le Conseil de coopération du Golfe, en mars dernier à Riyad (Photo, AFP).
Tim Lenderking, prend la parole lors d'une conférence sur la guerre dévastatrice au Yémen, organisée par le Conseil de coopération du Golfe, en mars dernier à Riyad (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 12 août 2022

Yémen: L'envoyé américain se rend en Arabie saoudite et dans d'autres pays du Golfe

  • La tournée régionale de Tim Lenderking s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques intenses déployés pour prolonger la trêve conclue au Yémen
  • Il devrait rallier le soutien et le financement des efforts des Nations unies pour faire face à la menace que représente le pétrolier Safer abandonné

LONDRES: L'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, a entamé le 11 août une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Oman, et des membres de son équipe se sont rendus en Jordanie, dans le cadre d'intenses efforts diplomatiques visant à prolonger la trêve au Yémen négociée par les Nations unies et à soutenir les efforts de paix.

«L'envoyé spécial et son équipe s'attacheront à aider à étendre de manière significative les avantages de la trêve à tous les Yéménites et à ouvrir la voie à un cessez-le-feu permanent et à une résolution inclusive et durable du conflit menée par les Yéménites», a déclaré le département d'État.

Lenderking évoquera également l'instabilité récente à Chabwa et la nécessité d'un retour au calme après l'intensification des combats dans cette province orientale riche en pétrole. Il soulignera de même la nécessité d'une aide financière supplémentaire pour le peuple yéménite.

«Les États-Unis ont déjà fourni plus de 969,35 millions d’euros d'aide humanitaire cette année, ce qui porte notre contribution totale à la réponse humanitaire au Yémen à près de 4,85 milliards d’euros depuis le début de la crise il y a huit ans», a signalé le département d'État.

«Nous exhortons les donateurs à la fois à donner généreusement et à rendre immédiatement disponibles les promesses antérieures de dons pour le bien du peuple yéménite.»

Le président du Conseil présidentiel yéménite, Rachad al-Alimi, a annoncé mercredi des mesures visant à mettre rapidement fin à la sédition à Chabwa et à demander des comptes aux responsables.

Selon un rapport de l'agence de presse officielle yéménite, Saba, Al-Alimi a indiqué que «les troubles survenus à Chabwa confirment l'importance du rassemblement autour de l'État».

On s'attend également à ce que Lenderking continue à rallier le soutien aux efforts de l'ONU pour sensibiliser à la menace que représente le pétrolier Safer, et au financement pour y faire face. Le navire, qui est amarré en mer Rouge au large des côtes yéménite, contient plus de 1,1 million de barils de pétrole et n'a fait l'objet que de peu ou d’aucun d'entretien depuis le début de la guerre civile fin 2014. En conséquence, son état s'est détérioré au point que l'on craint une catastrophe écologique majeure.

«Avec environ 13,57 millions d’euros non financés et un accord entre les Nations unies et les Houthis pour décharger le pétrole sur un navire temporaire, nous sommes plus proches que jamais de faire face à la menace que représente ce pétrolier abandonné», a averti Lenderking.

«Une marée noire aggraverait la pire crise humanitaire du monde, causerait de graves dommages environnementaux et aurait un impact sur le transport maritime mondial et d'autres activités économiques», a-t-il poursuivi.

Entre-temps, l'UE a déclaré qu'elle était très préoccupée par les violences récentes à Chabwa et par les pertes de vies humaines signalées.

«L'UE salue les efforts déployés par le président Rachad al-Alimi et le Conseil présidentiel yéménite pour désamorcer la situation dans le pays», a-t-elle soutenu. La tournée régionale de Tim Lenderking s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques intenses déployés pour prolonger la trêve conclue au Yémen

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Short Url
  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

 


Les dirigeants du CCG réaffirment le lien de «sécurité indivisible» lors du sommet de Bahreïn

Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Short Url
  • Toute atteinte à la souveraineté d'un État membre est considérée comme une menace pour la sécurité collective
  • Les pays soulignent l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires

LONDRES: Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont réaffirmé leur lien de sécurité indivisible, enraciné dans une foi, une lignée et une langue communes, ainsi que dans une destinée partagée, à l'issue de la 46e session du Conseil suprême au palais d'Al-Sakhir, à Bahreïn.

Les délégués ont déclaré que la sécurité des États du CCG était indivisible et que toute atteinte à la souveraineté d'un État membre constituait une menace directe pour leur sécurité collective.

"Respecter la souveraineté des États du CCG et de tous les pays de la région, ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et rejeter le recours à la force ou à la menace d'y recourir", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le secrétaire du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré que les États du Golfe étaient unis dans leur soutien au Qatar à la suite des attaques distinctes lancées cette année contre ce pays par l'Iran et Israël dans le cadre du conflit à Gaza.

L'attaque de missiles iraniens visant la base aérienne américaine d'Al-Udeid en juin était "une agression rejetée, une violation claire de sa souveraineté, de son espace aérien et des principes de bon voisinage", a-t-il déclaré.

En septembre, Israël a lancé une attaque aérienne contre des figures du Hamas à Doha, qui a fait six morts, dont un citoyen qatari.

"L'agression israélienne brutale (...) représente une attaque flagrante contre les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages", a déclaré M. Albudaiwi.

Les dirigeants du Golfe ont salué les résultats du sommet de la paix de Charm el-Cheikh en octobre et les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre de Gaza, à faciliter l'aide humanitaire et à soutenir un État palestinien indépendant le long des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à la solution à deux États et à l'initiative de paix arabe.

Ils ont déclaré que leur objectif était de consolider une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en s'efforçant de résoudre les conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques.

M. Albudaiwi a félicité l'Arabie saoudite et la France d'avoir coprésidé une conférence organisée en septembre à New York, qui a abouti à la reconnaissance du statut d'État palestinien par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Il a également salué les efforts constants du Qatar, de l'Égypte et de la Turquie pour faciliter les discussions qui ont abouti à l'accord de Gaza.


Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG et a coprésidé la quatrième réunion du Conseil de coordination saoudo-bahreïnien.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa bin Salman Al-Khalifa, a déclaré que le sommet avait abordé des questions régionales et diverses méthodes pour renforcer la solidarité et l'intégration du CCG.

L'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que le CCG avait surmonté des circonstances régionales et internationales complexes et a réitéré la condamnation par le CCG de l'agression israélienne contre le Qatar.

Les dirigeants ont insisté sur l'objectif consistant à débarrasser le Moyen-Orient des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Ils ont souligné les efforts déployés par les forces navales conjointes basées à Bahreïn pour renforcer la sécurité énergétique, protéger la navigation maritime et préserver le commerce international.

Ils ont également souligné la nécessité de satisfaire aux exigences du marché commun et de l'union douanière du CCG, de stimuler le commerce et le tourisme et d'investir dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l'énergie, les communications, l'eau et l'alimentation.

Les dirigeants ont accueilli le premier ministre italien, Giorgia Meloni, qui a participé au sommet en tant qu'invitée d'honneur.

Le CCG a été créé en 1981 et se compose de six membres : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Qatar et Koweït. Son siège est situé à Riyad.


Yémen: les marins d'un navire coulé par les Houthis libérés 

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
Short Url
  • "L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate"
  • Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X

SANAA: Les membres d'équipage d'un cargo coulé par les rebelles yéménites houthis en juillet ont été libérés, a annoncé mercredi un média de ces insurgés, ajoutant qu'ils avaient été transportés par avion de Sanaa à Mascate, la capitale omanaise.

"L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate", a déclaré la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah.

Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X.

Des images de la chaîne Oman TV ont ensuite montré les marins arriver à Mascate, où ils ont été reçus par des responsables omanais et philippins.

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts.

Un responsable houthi a indiqué à l'AFP que la remise en liberté de l'équipage faisait partie d'un accord conclu avec Oman, visant à rapatrier 35 Yéménites, "des malades et des blessés" qui se trouvent "bloqués à l'étranger".

"Ils seront remis à Sanaa" et en échange, les marins du navire doivent être "remis à la partie omanaise", a expliqué cette source sécuritaire, sous couvert d'anonymat.

L'Eternity C, battant pavillon libérien, avait été coulé en juillet dernier en mer Rouge.

Les Houthis avaient publié à l'époque une vidéo de l'attaque, en déclarant avoir "sauvé" un nombre non précisé de marins et les avoir transférés en lieu sûr.

Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis pro-iraniens, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des attaques contre des navires qu'ils estimaient liés à Israël.

Ils n'ont revendiqué aucune attaque de ce type depuis la trêve conclue à Gaza en octobre.