Géorgie: plusieurs milliers de manifestants exigent de nouvelles élections

Les partisans de l'opposition géorgienne se sont rassemblés dans le centre de Tbilissi. (Vano SHLAMOV / AFP)
Les partisans de l'opposition géorgienne se sont rassemblés dans le centre de Tbilissi. (Vano SHLAMOV / AFP)
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Géorgie: plusieurs milliers de manifestants exigent de nouvelles élections

  • Des milliers de partisans de l'opposition ont manifesté dimanche dans la capitale géorgienne Tbilissi
  • "Toutes les formations d'opposition ont décidé ensemble de ne pas faire partie du nouveau Parlement"

TBILISSI: Des milliers de partisans de l'opposition ont manifesté dimanche dans la capitale géorgienne Tbilissi pour demander l'organisation de nouvelles élections législatives, au lendemain de la victoire contestée du parti au pouvoir.

Selon les estimations de la Commission électorale, après le dépouillement des bulletins de quasiment toutes les circonscriptions, le Rêve géorgien, la formation dirigée par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, l'a emporté de justesse avec 48% des voix, contre 45,6% pour les partis d'opposition.

Les protestataires, agitant des drapeaux géorgiens rouges et blancs, se sont réunis sur la place principale de Tbilissi à l'appel de l'ex-président en exil, Mikheïl Saakachvili, 52 ans, chef du parti Mouvement National Uni (MNU).

"Toutes les formations d'opposition ont décidé ensemble de ne pas faire partie du nouveau Parlement", a lancé à la foule Nika Melia, l'une des figures du MNU, appelant à une nouvelle manifestation dimanche prochain.

D'autres opposants ont dénoncé des fraudes électorales sous les applaudissements des manifestants qui portaient pour la plupart des masques de protection contre le coronavirus.

"Nous ne laisserons par le Rêve géorgien voler nos votes", a affirmé à l'AFP Tornike Meladze, un comptable de 54 ans bien décidé à manifester "jusqu'à l'annonce de nouvelles élections".

Le scrutin proportionnel doit renouveler 120 des 150 sièges de l'assemblée dans ce pays du Caucase d'environ quatre millions d'habitants.

Le Rêve géorgien "a gagné les élections pour la troisième fois de suite", a déclaré M. Ivanichvili, un ancien Premier ministre de 64 ans, se félicitant de la victoire d'une "équipe formidable". 

Pour sa part, le Premier ministre Giorgi Gakharia a affirmé sur Twitter qu'il s'agissait "d'une nouvelle étape importante" dans le renforcement de la démocratie.

S'exprimant depuis l'Ukraine où il travaille pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Mikheïl Saakachvili a lui enjoint ses partisans à une "mobilisation massive pour défendre les votes".

Cette année, sa formation avait réussi à rassembler plusieurs groupes d'opposition pour affronter le Rêve géorgien de M. Ivanichvili, au pouvoir depuis 2012.

"Recul pour la démocratie"

La Géorgie est un rare exemple de pluralisme parmi les ex-républiques d'URSS mais est régulièrement secouée par des manifestations anti-gouvernementales et des accusations de fraudes électorales. 

Dans un communiqué, les observateurs internationaux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'Assemblée parlementaire de l'OTAN ont estimé que l'élection avait respecté "les libertés fondamentales" mais était "loin d'être irréprochable". 

Des observateurs locaux se sont montrés plus durs : la filiale locale de l'ONG Transparency International a qualifié le vote de "recul pour la démocratie en Géorgie", tandis que le groupe géorgien GYLA a relevé de "sérieuses violations".

L'ONG ISFED, basée à Tbilissi, soutient elle que dans certaines circonscriptions le nombre de votes obtenus par le parti au pouvoir dépasse le nombre de suffrages exprimés.

Selon la Commission électorale, le taux de participation était d'environ 56% malgré l'épidémie de coronavirus, contre 51% lors des législatives de 2016.

Etant donné que 30 mandats de députés doivent être désignés lors de scrutins uninominaux avec un possible deuxième tour, la constitution définitive du nouveau Parlement pourrait n'être connue que fin novembre.

M. Saakachvili a connu ces dernières années une carrière politique rocambolesque en Ukraine. En 2013, il avait dû fuir le pays après son deuxième mandat présidentiel, craignant d'être arrêté pour des accusations d'abus de pouvoir. 

En huit ans de pouvoir, le parti Rêve Géorgien a pour sa part vu sa popularité s'effriter sur fond de stagnation économique et d'accusation d'atteintes à la démocratie. Il est reproché à son chef, Bidzina Ivanichvili, d'avoir exercé des pressions sur ses adversaires et favorisé la corruption.

Redoutant une vague d'instabilité, l'expert géorgien Gela Vasadze estime que "le Rêve géorgien aura dans tous les cas une majorité très instable au nouveau Parlement". 

Sur le plan international, les deux camps disent soutenir un rapprochement de la Géorgie de l'Union européenne et de l'Otan, une ambition très mal perçue à Moscou. 

En août 2008, les tensions avaient dégénéré en une guerre éclair entre la Géorgie et la Russie. Après ce conflit de cinq jours perdu par Tbilissi, le Kremlin a reconnu l'indépendance de deux républiques sécessionnistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.