Une délégation du Congrès américain arrive à Taïwan dans la foulée de la visite de Pelosi

Douglas Hsu, accueille le représentant américain John Garamendi à l'aéroport de Taipei Songshan à Taipei (Photo, Reuters).
Douglas Hsu, accueille le représentant américain John Garamendi à l'aéroport de Taipei Songshan à Taipei (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Lundi 15 août 2022

Une délégation du Congrès américain arrive à Taïwan dans la foulée de la visite de Pelosi

  • Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de la visite de Mme Pelosi pour s'entraîner à une invasion
  • La visite survient quelques jours après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan

TAIPEI, Taïwan: Une délégation du Congrès américain est arrivée dimanche à Taïwan, peu après de vastes manœuvres militaires chinoises autour de l'île déclenchées par la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants.

Cette visite de cinq personnes, qui n'était pas annoncée, doit durer jusqu'à lundi, selon l'Institut américain à Taïwan, l'ambassade de facto des États-Unis dans l'île.

La Chine a répondu avec colère à cette visite également. L'agence officielle Xinhua a publié un commentaire avec pour titre : "Les politiciens américains devraient cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan".

La visite survient quelques jours après la fin des manœuvres militaires les plus importantes jamais réalisées par Pékin autour de Taïwan, en riposte à une visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, qui avait rendu la Chine furieuse.

Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de la visite de Mme Pelosi pour s'entraîner à une invasion. En réponse, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement dans la région.

Les parlementaires américains - un sénateur et quatre représentants, des démocrates et un républicain - vont notamment rencontrer le président Tsai Ing-wen et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu, selon le ministère taïwanais des Affaires étrangères.

Ils discuteront "des relations entre les États-Unis et Taïwan, des questions de sécurité régionale, de commerce et d'investissement, du changement climatique", a indiqué l'Institut américain dans un communiqué.

Le ministre taïwanais des Affaires étrangères a salué cette visite dans un communiqué : "Alors que la Chine continue à faire monter les tensions dans la région, le Congrès américain a de nouveau envoyé une délégation de haut niveau à Taïwan, démontrant ainsi une amitié qui n'est pas effrayée par les menaces de la Chine et souligne le soutien résolu des États-Unis envers Taïwan".

Les membres de la délégation sont le sénateur du Massachussets Ed Markey et les représentants Alan Lowenthal (Californie, démocrate), John Garamendi (Californie, démocrate), Don Beyer (Virginie, démocrate) et Aumua Amata Coleman Radewagen (Samoa, républicaine), a précisé l'Institut américain.

La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

Livre blanc et lignes rouges

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

Des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, mais la Chine avait jugé que la visite de Mme Pelosi, la plus haute responsable américaine à se rendre sur l'île depuis des décennies, était une provocation majeure.

Face aux manœuvres lancées par Pékin en représailles, Taïwan avait organisé ses propres exercices simulant l'organisation de sa défense face à une invasion chinoise.

Pékin n'a mis fin à ses exercices qu'après avoir réitéré ses menaces envers Taipei et déclaré qu'elle continuerait à patrouiller dans le détroit de Taïwan.

Dans son point quotidien, le ministère taïwanais de la Défense a affirmé dimanche avoir détecté 22 avions et six navires chinois opérant près du détroit. 11 des avions ont dépassé la ligne médiane, une démarcation non officielle entre Taïwan et la Chine que Pékin ne reconnaît pas.

Le Bureau des affaires de Taïwan, un organisme du gouvernement chinois, a publié mercredi un "Livre blanc" détaillant la manière dont Pékin envisage de reprendre l'île, notamment via des incitations économiques.

"Nous sommes disposés à créer un vaste espace (de coopération) afin de parvenir à une réunification pacifique", indique le document. "Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan".

"La force serait utilisée en dernier recours, en cas de circonstances impérieuses. Nous serions contraints de prendre des mesures drastiques face aux provocations des séparatistes ou de forces extérieures, si ceux-ci venaient à franchir nos lignes rouges", ajoute le Livre blanc.

Le dernier Livre blanc sur Taïwan publié par la Chine remonte à 2000.

Washington avait répliqué vendredi en annonçant un renforcement de ses relations commerciales avec Taïwan et de nouveaux passages aériens et maritimes dans le détroit, en réponse aux actions "provocatrices" de la Chine.


Trump menace la Russie de nouvelles sanctions après l'attaque record contre l'Ukraine

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
Short Url
  • Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis"
  • "Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump s'est déclaré prêt dimanche à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après une attaque aérienne d'une ampleur sans précédent contre l'Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement.

Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis".

"Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin, ajoutant: "Je ne suis pas ravi de ce qui se passe là-bas".

Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur l'Ukraine, selon l'armée de l'air ukrainienne. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre en février 2022.

Plusieurs autres régions du pays ont été touchées. Au total, six personnes ont été tuées, dont trois à Kiev. Au moins deux autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques locales séparées, selon les autorités.

L'attaque contre Kiev a endommagé pour la première fois le bâtiment où siège le gouvernement ukrainien, au coeur de la capitale.

L'armée russe, comme elle le fait généralement, a assuré n'avoir visé que "des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport".

Elle a affirmé avoir frappé des sites de production de drones et des aérodromes militaires dans l'est, le sud et le centre de l'Ukraine, ainsi que deux entreprises industrielles à la périphérie de Kiev.

"Crime délibéré" 

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré.

La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, a dit que "le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions."

"Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes", a-t-elle plaidé, réclamant également des "armes".

Dimanche, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à faire monter la pression" sur la Russie, appelant les Européens à faire de même.

Donald Trump a notamment menacé de s'en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l'Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif.

Le président américain est "très mécontent" des achats de pétrole russe par des pays de l'UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi.

"Si les Etats-Unis et l'UE peuvent se mettre d'accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s'effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations", a insisté Scott Bessent dimanche.


En Tunisie, un millier de personnes accueillent la flottille partie de Barcelone vers Gaza

Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
Short Url
  • La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien"
  • A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur

TUNIS: Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza.

Plusieurs bateaux devaient quitter Tunis dimanche pour rejoindre la "Global Sumud Flotilla", mais leur départ a été reporté à mercredi pour des "raisons techniques et logistiques" selon les organisateurs.

La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien".

A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur.

Lors d'une conférence de presse sur la plage, Rima Hassan a insisté sur "le rôle que jouent aujourd'hui les peuples face à la lâcheté des Etats (...) qui empêchent toute solidarité envers le peuple palestinien".

"Quand nous étions sur le Madleen, on a été interceptés par plusieurs dizaines de militaires, et on s'est fait la promesse dès notre arrivée de renvoyer immédiatement un maximum de bateaux", a ajouté l'eurodéputée.

Le voilier Madleen, avec 12 militants à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest des côtes de Gaza.

"Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. De l'autre côté de la mer, il y a un génocide en cours, une famine de masse provoquée par la machine à tuer d'Israël", a dénoncé la militante suédoise Greta Thunberg aux côtés de Rima Hassan, juste après son arrivée en bateau de Barcelone.

130 personnes de différents pays se sont inscrites pour monter à bord des bateaux de la flottille devant partir de Tunisie, ont déclaré les organisateurs à l'AFP.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique".


Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre

Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre
Short Url
  • Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption

ISTANBUL: Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption, a rapporté une source du parti à l'AFP samedi.

Cette décision intervient dans un contexte de pression politique croissante sur le Parti républicain du peuple (CHP) après qu'un tribunal a annulé cette semaine les résultats de son congrès provincial d'Istanbul en octobre 2023, destituant son leader Ozgur Celik et 195 autres responsables.

Plus de 900 délégués du CHP ont soumis vendredi une pétition à une commission électorale locale de la capitale Ankara pour autoriser le congrès, a déclaré la source à l'AFP.

Ce congrès devrait définir la stratégie du parti alors qu'il est confronté à une incertitude juridique.

Le CHP, la principale force d'opposition au Parlement turc, a remporté une victoire majeure sur l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections locales de 2024. Depuis lors, le parti est devenu la cible d'une vague d'arrestations et de procédures judiciaires qui ont culminé en mars avec l'emprisonnement du populaire et puissant maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, pour des accusations de corruption qu'il dément.

L'arrestation et l'emprisonnement de M. Imamoglu, considéré comme un rival clé du président Erdogan, ont déclenché des manifestations de rue inédites depuis dix ans. Les autorités ont réprimé les manifestations en arrêtant près de 2.000 personnes, dont la plupart ont ensuite été libérées.

Mardi, un tribunal a destitué le leader du CHP d'Istanbul et des dizaines de délégués du parti, tout en nommant une équipe de cinq hommes pour les remplacer, ce qui a provoqué une chute de 5,5% du marché boursier turc.

Le CHP a fait appel contre cette décision judiciaire.

Pour l'analyste politique Berk Esen, cette affaire représente une "répétition" pour une affaire plus importante contre la direction nationale du parti, visant à l'affaiblir en tant que force d'opposition.

Une procédure judiciaire presque identique pèse en effet sur sa direction nationale, dans une affaire très suivie qui reprendra à Ankara le 15 septembre.

Gul Ciftci, vice-présidente du CHP responsable des affaires électorales et juridiques, a déclaré que le congrès extraordinaire "ne déterminera pas seulement l'avenir de notre parti, mais réaffirmera également la foi dans le pluralisme, la diversité et la politique démocratique en Turquie", dans un commentaire publié sur X vendredi.

Elle a salué la décision concernant le congrès, prise grâce à la volonté des délégués, comme "la preuve la plus forte que le CHP reste debout face à toutes les tentatives d'intervention du gouvernement".