Le refus d'Israël de libérer des prisonniers palestiniens accroît les tensions

Le prisonnier palestinien Bassam al-Saadi comparaît devant le tribunal de la base militaire israélienne d'Ofer (Photo, AP).
Le prisonnier palestinien Bassam al-Saadi comparaît devant le tribunal de la base militaire israélienne d'Ofer (Photo, AP).
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Publié le Mardi 23 août 2022

Le refus d'Israël de libérer des prisonniers palestiniens accroît les tensions

  • Le territoire occupé est secoué par de vives tensions sur le sort de Khalil Awawda et Bassam Al-Saadi, explique un analyste à Arab News
  • Divers rapports ont laissé entendre qu'une crise se profilait dans les relations diplomatiques entre l'Égypte et Israël pour plusieurs raisons

GAZA: Le refus d'Israël de libérer deux prisonniers palestiniens a accru la tension dans l'arène palestinienne, suscitant des craintes sur la possibilité d'une aggravation de la situation.

Les prisonniers en question sont Khalil Awawda, en grève de la faim depuis plus de 150 jours, et le chef du Jihad islamique, Bassam al-Saadi.

Le Jihad islamique avait accepté un cessez-le-feu proposé par l'Égypte lors de la dernière série de combats à Gaza en échange de la libération d'Al-Saadi et d'Awawda. La paix avait duré trois jours.

Mais la Cour suprême israélienne a rejeté dimanche une requête en annulation de la détention administrative d'Awawda.

Le tribunal militaire d'Ofer avait gelé la détention administrative d'Awawda pendant son séjour à l'hôpital sans pour autant le libérer.

Selon la loi israélienne, la détention administrative du gréviste de la faim serait réactivée immédiatement si son état de santé s'améliorait et s'il était autorisé à quitter l'hôpital.

Parallèlement, la détention d'Al-Saadi a été prolongée de cinq jours pour la troisième fois consécutive.

Les mesures israéliennes prises à l'encontre des prisonniers auraient suscité la colère du Caire car des représentants égyptiens avaient travaillé avec leurs homologues israéliens pour obtenir leur libération. L'Égypte a fait part de ses efforts à cet égard dans sa déclaration de cessez-le-feu avec le Djihad islamique.

Divers rapports ont laissé entendre qu'une crise se profilait dans les relations diplomatiques entre l'Égypte et Israël pour plusieurs raisons, le sort des prisonniers palestiniens venant s'ajouter au fossé qui se creuse entre les deux camps.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a confirmé lundi après-midi qu'une crise diplomatique avait éclaté ces derniers jours avec l'Égypte en raison des combats qui avaient eu lieu à Gaza au cours de ce mois.

Mais il a dit espérer une amélioration des liens entre son gouvernement et Le Caire dans les prochains jours.

«Les relations entre amis connaissent des hauts et des bas... sans aborder un incident particulier ou un autre. Nous saurons comment stabiliser les relations. Il en va de leur intérêt et du nôtre... Nous n'avons pas besoin de saisir chaque crise et de nous tourner vers le plus important», a déclaré Gantz à la radio Kan Beit.

Le journal Haaretz a rapporté ce week-end que la tension diplomatique avec l'Égypte a commencé après le refus d'Israël de freiner les opérations de l'armée israélienne en Cisjordanie au début du mois d'août, dans le cadre des conditions du cessez-le-feu visant à mettre fin aux affrontements avec le Jihad islamique.

Les rapports indiquent que la partie égyptienne avait rapidement rédigé le document du cessez-le-feu afin d'arrêter les combats d'urgence, à la satisfaction de toutes les parties. Elle pensait qu'Israël trouverait une solution à la question des deux prisonniers.

Mais la position israélienne n'a pas répondu à ces attentes, ce qui a suscité des tensions entre les deux parties.

À ce sujet, l'auteur politique Mustafa Ibrahim a déclaré que la Palestine était secouée par des tensions importantes sur la question et qu'un incident risquait d'enflammer à nouveau la région.

Ibrahim a déclaré à Arab News qu'il n'y avait pas eu de progrès dans les termes de l'accord de cessez-le-feu proposé par l'Égypte, ramenant la question à la case départ dans le cas où aucune issue ne serait trouvée.

Par ailleurs, il a indiqué que les relations diplomatiques entre Israël et l'Égypte «sont stratégiques et que le différend ne s'aggravera pas, et qu'ils trouveront un moyen de sortir de la crise actuelle».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.