L’adhésion aux Brics, quels avantages pour l’Algérie?

Sur le plan politique et diplomatique, le président algérien a déclaré que l’éventualité d’une adhésion au Brics «mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles» (Photo, fournie).
Sur le plan politique et diplomatique, le président algérien a déclaré que l’éventualité d’une adhésion au Brics «mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles» (Photo, fournie).
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Publié le Mardi 23 août 2022

L’adhésion aux Brics, quels avantages pour l’Algérie?

  • Abdelmadjid Tebboune a récemment évoqué l’éventuelle adhésion de l’Algérie au groupe Brics
  • «L’Algérie doit accentuer ses efforts dans le développement de ses capacités de production dans tous les secteurs d’activité», souligne l’expert en économie Ishak Kherchi

PARIS : Lors de sa rencontre avec la presse nationale le 31 juillet dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué l’éventuelle adhésion de l’Algérie au groupe Brics, le bloc des pays émergents qui rassemble le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. Le président algérien a indiqué que cette éventualité constituait «une force économique et politique», ajoutant que l’adhésion était tributaire de conditions économiques auxquelles «l’Algérie satisfait en grande partie».

Sur le plan politique et diplomatique, le président algérien a déclaré que l’éventualité d’une adhésion au Brics «mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles». Lors de son intervention lors du sommet des Brics, qui a eu lieu en visioconférence en juin dernier, Abdelmadjid Tebboune avait souligné que «l’approche de l’Algérie concerne l’instauration d’un nouvel ordre mondial qui repose sur la parité et l’équité entre les pays».

De son côté, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe, lors de sa dernière visite en Algérie en mai dernier, a dressé un bilan positif du bilan des échanges entre Moscou et Alger qui ont atteint 3 milliards d’euros en 2021.

Pays partenaire

L’Algérie, pays partenaire de la Chine et de la Russie, vise, depuis deux ans, à diversifier ses partenariats économiques et ses échanges commerciaux, notamment avec les autres pays du groupe comme le Brésil ou l’Afrique du Sud. Dans une intervention sur RFI, l’économiste Alexandre Kateb a indiqué qu’une telle initiative va permettre à l’Algérie «d’avoir des relations directes avec de grandes puissances émergentes (…), et de rehausser son statut diplomatique».

Le 14e sommet des BRICS avec la participation de 13 pays dont l’Algérie, le 30 juin 2022 (Photo, fournie).
Le 14e sommet des BRICS avec la participation de 13 pays dont l’Algérie, le 30 juin 2022 (Photo, fournie).

Interrogé par Arab News en français sur les atouts de l’Algérie pour adhérer au Brics, l’expert en économie Ishak Kherchi, affirme que la position géographique stratégique du pays est un atout majeur. Car, rappelle-t-il, l’un des objectifs du Brics est de pouvoir «jouer un rôle dans le contrôle du commerce international et de faire face aux organisations qui veulent dominer l’économie mondiale».

Selon lui, l’Algérie dispose d’autres points forts pour consolider son dossier, mais le grand challenge est de poursuivre ses efforts sur le plan économique. «L’Algérie, qui prévoit de déposer sa candidature, doit accentuer ses efforts dans le développement de ses capacités de production dans tous les secteurs d’activité», poursuit-il. En effet, les pays membres de ce bloc, qui représentent la force économique du futur, enregistrent une croissance à deux chiffres. Dans leur volonté d’élargissement à d’autres pays, les membres des Brics exigent des pays candidats d’avoir une croissance égale ou supérieure à 5 % par an», ajoute-t-il.

De nombreux avantages

Selon de nombreux experts, une nouvelle adhésion à ce groupe d’influence pourrait offrir aux pays candidats diverses opportunités leur permettant d’accroître les partenariats économiques et d’impulser les investissements structurants avec les pays membres.

Le 14e sommet des BRICS avec la participation de 13 pays dont l’Algérie, le 30 juin 2022 (Photo, fournie).
Le 14e sommet des BRICS avec la participation de 13 pays dont l’Algérie, le 30 juin 2022 (Photo, fournie).

Le groupe Brics, qui compte près de 40% de la population mondiale, 25% du PIB mondial et 18% du commerce international, offre de nombreux avantages, comme l’accès aux financements via la Nouvelle banque de développement (New Development Bank), créée en 2014 et dont le siège se trouve à Shanghai, en Chine. Alexandre Kateb considère que cette dernière, qui joue le rôle d’une banque centrale, offre de nombreuses opportunités. Elle permet l’accès aux financements, de fructifier les échanges commerciaux et d’avoir accès à un système de financement alternatif au dollar américain et au système financier international Swift.

«L’éventuelle adhésion au Brics permettra aux nouveaux membres de bénéficier de très nombreux avantages économiques, notamment dans l’impulsion des partenariats et des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant, et de pénétrer les marchés intérieurs des pays membres de ce conglomérat économique», conclut Ishak Kherchi.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.