Un nouveau rapport révèle un massacre commis par le régime syrien

Un nouveau rapport révèle toute l’ampleur du massacre brutal que le régime syrien a infligé aux civils de la ville de Daraya il y a dix ans. (Photo, AFP)
Un nouveau rapport révèle toute l’ampleur du massacre brutal que le régime syrien a infligé aux civils de la ville de Daraya il y a dix ans. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Un nouveau rapport révèle un massacre commis par le régime syrien

  • Une enquête, soutenue par un groupe de pression britannique, révèle des centaines de meurtres à Daraya
  • Les témoins sont convaincus que «leur vérité pourrait un jour aider à instaurer la responsabilisation et la justice»

LONDRES: Un nouveau rapport révèle toute l’ampleur du massacre brutal que le régime syrien a infligé aux civils de la ville de Daraya il y a dix ans, rapporte The Guardian jeudi.

Dans le cadre de la première enquête détaillée sur ces atrocités, une équipe syrienne, soutenue par le groupe de pression Syrian British Consortium (SBC), a constaté qu’au moins 700 personnes avaient été tuées lorsque les loyalistes du régime ont pénétré dans la ville entre le 24 et le 26 août 2012.

Les soldats ont fait du porte-à-porte, tuant et détenant des hommes, des femmes et des enfants, n’en épargnant que quelques-uns. Des familles terrifiées se sont cachées dans des sous-sols pendant que l’armée abattait des civils innocents.

Les enquêteurs syriens et le SBC ont retrouvé des survivants et des témoins, dont beaucoup avaient fui le pays, pour analyser leurs témoignages.

Les enquêteurs espèrent maintenant que l’ONU et d’autres groupes juridiques seront amenés à poursuivre les parties responsables.

«Ce rapport relate les atrocités perpétrées à Daraya sur la base des témoignages de témoins et de victimes, commémorant ainsi leurs récits et conservant une trace pour la postérité», indique le rapport.

«Il montre également qu’en dépit des dix années écoulées et des preuves substantielles recueillies, les habitants de Daraya attendent toujours que justice soit faite.»

«Malgré leur déception à l’égard du système international, les témoins ont fourni leur témoignage, racontant les crimes odieux commis à Daraya par leur propre gouvernement, convaincus que leur histoire leur vérité n’est pas seulement digne d’être documentée, mais pourrait un jour aider à instaurer la responsabilisation et la justice.» 

Les massacres de 2012 ont été considérés à l’époque comme la pire atrocité du conflit. Selon le régime du président Bachar al-Assad, il s’agissait d’une opération antiterroriste.

Les enquêteurs ont recueilli des preuves de la présence et de l’implication des forces du régime et de celle des milices iraniennes et du Hezbollah lors des attaques sur Daraya, en raison des uniformes et des badges d’identification.

Les experts ont également reconnu certaines forces grâce aux armes et aux équipements qu’elles utilisaient. L’équipe a également été en mesure d’identifier certains individus responsables.

Cependant, malgré les événements choquants, ces meurtres n’ont pas retenu l’attention de la communauté internationale. Ils n’ont été mentionnés que dans un rapport de l’ONU sur la Syrie en 2013, qui concluait que le régime d’Assad commettait des crimes de guerre.

«Nous avons choisi d’enquêter sur ce massacre parce qu’il marque le début de l’effondrement de Daraya», explique au Guardian Yasmine Nahlawi, spécialiste du droit international et de la prévention des atrocités.

«L’armée s’était déjà livrée à des escarmouches auparavant, entrant dans la ville et tirant sur les manifestants. Mais il s’agissait du premier événement majeur ayant entraîné une spirale de campagnes ciblées contre la ville, de nouveaux massacres, un siège et des bombardements.» 

Yafa Omar, un enquêteur qui se souvient avoir entendu le bombardement de Daraya depuis Damas, déclare au journal: «Si vous laissez ces crimes se produire en Syrie, ils deviendront la norme et se produiront ailleurs.» 

«L’action menée par les Syriens ouvre la voie aux victimes d’autres pays, qui pourront utiliser les mêmes outils pour obtenir justice.»

D’après le rapport, le régime d’Assad et ses alliés ont lourdement bombardé Daraya dans les jours précédant l’assaut terrestre.

«L’escalade du régime contre la ville de Daraya a commencé le premier ou le deuxième jour de l’Aïd (19 ou 20 août). Les bombardements étaient plus violents que d’habitude, affirme un témoin. Nous entendions des tirs de mortier et d’autres types de bombardements avec des armes que nous ne connaissions pas des sons nouveaux.»

«Nous savions que le tour de notre région était venu quand les mortiers se sont arrêtés», dit un autre témoin, tandis qu’un troisième raconte qu’après les attaques, l’hôpital local était «horrible, apocalyptique». 

Les efforts juridiques visant à poursuivre les soldats du régime se sont avérés difficiles, mais un tribunal allemand a récemment condamné un officier syrien pour crimes contre l’humanité.

En dépit de ce succès, les tentatives du Conseil de sécurité de l’ONU visant à déférer le régime d’Assad devant la Cour pénale internationale se sont heurtées au veto de la Russie et de la Chine.

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.