Dans le CCG, le ratio prêts/dépôts inférieur à 80% pour la première fois en sept trimestres

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont connu la plus forte croissance trimestrielle au niveau des dépôts des clients, enregistrant respectivement 6,1 et 5,5%, tandis que le Qatar et Oman ont enregistré une croissance relativement plus faible, selon le rapport. (Reuters)
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont connu la plus forte croissance trimestrielle au niveau des dépôts des clients, enregistrant respectivement 6,1 et 5,5%, tandis que le Qatar et Oman ont enregistré une croissance relativement plus faible, selon le rapport. (Reuters)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

Dans le CCG, le ratio prêts/dépôts inférieur à 80% pour la première fois en sept trimestres

  • Les dépôts des clients dans la région du Golfe ont enregistré un niveau annuel inégalé de 4% en glissement mensuel au deuxième trimestre
  • Les banques omanaises ont enregistré la plus forte hausse trimestrielle de leurs bénéfices nets (13,9%), suivies des banques qataries et bahreïnies avec une croissance de 3,6 et 3,2 respectivement

LE CAIRE: Dans la région du Golfe, le ratio des prêts par rapport aux dépôts a chuté de 160 points de base au deuxième trimestre de 2022, en raison de la hausse des dépôts des clients et d’un léger ralentissement des activités de prêt, selon un rapport publié par Kamco Invest.

Les dépôts des clients dans la région du Golfe ont enregistré un niveau annuel inégalé de 4% en glissement mensuel au deuxième trimestre, atteignant 2 200 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro).

Les prêts bruts agrégés de la région du Golfe sont restés puissants tout au long du trimestre, ayant augmenté de 2% en glissement trimestriel, ce qui a conduit à des portefeuilles de prêts plus solides vers la fin du deuxième trimestre de 2022.

Les prêts nets, cependant, ont connu un taux de croissance légèrement plus lent, n’augmentant que d’1,9% au deuxième trimestre, selon le rapport de Kamco.

Une baisse du ratio des prêts par rapport aux dépôts du secteur bancaire du Conseil de coopération du Golfe signifie une augmentation du niveau de liquidité. Cela indique à son tour que les banques sont plus aptes à faire face à des événements imprévus comme les retraits et les pertes de prêts, ce qui rend la macroéconomie plus attrayante pour les investisseurs.

«Il s’agit de l’une des plus fortes baisses séquentielles du ratio qui a atteint un niveau bas de 79,1% sur plusieurs trimestres», indique le rapport.

Cela signifie que le ratio des prêts par rapport aux dépôts est tombé en dessous de 80% pour la première fois en sept trimestres.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont connu la plus forte croissance trimestrielle au niveau des dépôts des clients, enregistrant respectivement 6,1 et 5,5%, tandis que le Qatar et Oman ont enregistré une croissance relativement plus faible, selon le rapport.

Le total des actifs du CCG a culminé à 2 800 milliards de dollars après une hausse de 2,9% au deuxième trimestre de 2022 par rapport au premier trimestre.

«Les banques traditionnelles et islamiques ont connu un rythme similaire de croissance des actifs au cours du trimestre, reflétant une forte croissance économique, comme le montrent les chiffres de l’Indice des directeurs d’achat pour l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis», ajoute le rapport.

L’analyse explique comment la hausse des prix du pétrole depuis le début de la guerre en Ukraine a permis à de nombreux pays du Golfe d’enregistrer des excédents budgétaires  perçus dans les facilités de crédit bancaire au deuxième trimestre de 2022.

«Les prix du pétrole constamment en hausse depuis le début de l’année se sont reflétés dans les derniers chiffres des dépôts des clients pour les banques cotées du CCG», peut-on lire dans le rapport.

Les bénéfices nets du secteur bancaire de la région ont culminé à 11,1 milliards de dollars au deuxième trimestre, avec une croissance mensuelle d’1,9% et une croissance annuelle de 31,9%, selon le rapport.

«L’augmentation des bénéfices agrégés est principalement due à la hausse des revenus du secteur, associée à une légère baisse des provisions au cours du trimestre», énonce le rapport.

Les banques omanaises ont enregistré la plus forte hausse trimestrielle de leurs bénéfices nets (13,9%), suivies des banques qataries et bahreïnies avec une croissance de 3,6 et 3,2 respectivement. Les banques saoudiennes ont enregistré une croissance de 2,7%, tandis que les banques des Émirats arabes unis sont arrivées en dernier, enregistrant des bénéfices stables.

En ce qui concerne les résultats nets, le revenu net trimestriel de la région a également atteint un niveau record d’1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre, soutenu par la croissance du CCG et ce, malgré la légère baisse de 0,6% du Koweït due à un ratio plus élevé des coûts par rapport aux revenus.

Quant à la performance globale, elle a révélé des taux d’intérêt plus élevés par les banques centrales de la région au deuxième trimestre en raison des hausses de taux constantes de la Réserve fédérale des États-Unis.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.