BBC Arabic: Les femmes qui portent le hijab sont victimes de discrimination en Égypte

La constitution égyptienne interdit toute discrimination fondée sur la religion, le sexe, la race ou la classe sociale (Photo, AFP).
La constitution égyptienne interdit toute discrimination fondée sur la religion, le sexe, la race ou la classe sociale (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 29 août 2022

BBC Arabic: Les femmes qui portent le hijab sont victimes de discrimination en Égypte

  • Plusieurs femmes égyptiennes ont affirmé ne pas avoir été admises dans certains lieux parce qu'elles portaient le hijab
  • La constitution égyptienne stipule clairement que la discrimination est interdite

LONDRES: Une enquête menée par BBC Arabic a révélé que les entreprises égyptiennes discriminaient les femmes qui portent le hijab.

Selon la même source, plusieurs femmes égyptiennes ont affirmé ne pas avoir été admises dans certains lieux parce qu'elles portaient le foulard traditionnel.

BBC News Arabic a essayé de faire des réservations dans 15 établissements prestigieux du Caire qui avaient été accusés de discrimination.

La plupart de ces endroits ont demandé les comptes de réseaux sociaux de tous les invités, et 11 d'entre eux ont indiqué que les femmes portant le hijab n'étaient pas autorisées à entrer.

Un couple, dont la femme portait le hijab, a ensuite été clandestinement envoyé dans des lieux où le voile est interdit.

Lorsque l'homme et la femme sont arrivés à l'endroit prévu, l'Aubergine, le portier leur a dit que le voile était interdit parce qu'il y avait «un bar à l'intérieur qui risquait d'offenser les femmes portant le hijab».

«Le voile est interdit», a confirmé le responsable.

Quand les preuves enregistrées ont été présentées à l'Aubergine, le restaurant a nié avoir une politique qui consiste à refuser l'entrée aux femmes portant le hijab. «Nous avons rappelé notre politique interne au personnel afin d'éviter toute confusion à l'avenir», a déclaré l'établissement.

Les portiers de Kazan, un autre restaurant raffiné, ont dit au couple: «Le problème, c'est le voile. C’est notre règlement.»

La constitution égyptienne interdit toute discrimination fondée sur la religion, le sexe, la race ou la classe sociale.

Les preuves rassemblées par BBC Arabic ont été présentées à Adel el-Masry, président de la Chambre des établissements touristiques et des restaurants. 

«À aucune époque du ministère du Tourisme une décision n'a été prise pour exclure les femmes voilées (des lieux de divertissement)», a précisé El-Masry. 

«Cela est inadmissible. La discrimination est inacceptable, ce sont des lieux publics», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l'enquête menée par BBC Arabic a révélé que La Vista, une société ayant des projets au Caire et plusieurs développements côtiers de luxe, empêchait les femmes portant le hijab d'acheter des maisons de vacances.

Se faisant passer pour un acheteur dont la femme porte le hijab, BBC News Arabic a contacté six courtiers immobiliers au sujet d'une unité dans un projet côtier de La Vista. Tous ont répondu que ce n'était pas possible. 

«Je peux être franc avec vous ? Vous devez chercher ailleurs», a dit un courtier au journaliste infiltré. 

«Pour être honnête, les projets de la côte nord et de Sokhna sont discriminatoires», a dit un autre.

«Ils ne vous diront pas qu'ils ne vous vendront pas d'unité, mais plutôt que le projet que vous avez choisi n'est pas accessible et qu'ils vous appelleront dès qu'il le sera, sauf qu'ils ne le feront pas», a expliqué un troisième courtier.

Lorsqu'un autre journaliste infiltré a appelé La Vista et a prétendu que sa femme portait le hijab, on lui a dit qu'il serait placé sur une liste d'attente, parce qu'il n'y avait pas de propriétés disponibles.

Cependant, lorsqu'il s'est rendu dans les locaux de La Vista quelques semaines plus tard et qu’il s’est abstenu de mentionner sa femme, on lui a dit qu'il y avait des appartements prêts à être vendus.

Quand le journaliste a demandé quel genre de personnes vivaient dans le complexe, l'agent a répondu: «L'idée est que tout le monde soit pareil.»

«Un lotissement de La Vista ne compte aucune femme voilée», a-t-il poursuivi.

Le responsable du projet n'a toujours pas réagi aux demandes de commentaires de BBC Arabic.

La députée égyptienne Amira Saber, qui défend les droits des femmes, a affirmé que la constitution égyptienne stipulait clairement que cette discrimination est interdite. 

«Je ferai certainement usage de l'un de mes outils parlementaires pour demander aux responsables du gouvernement de faire en sorte que cela ne se reproduise plus ou que l'auteur soit puni si jamais une situation similaire venait à se reproduire», a-t-elle conclu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.