Ukraine: L'AIEA en route vers la centrale de Zaporijjia, où elle veut une présence permanente

Des véhicules de l'ONU transportant une équipe d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) quittent Kiev le 31 août 2022 pour se rendre à la centrale nucléaire de Zaporijjia, tenue par les Russes, dans le sud de l'Ukraine. (AFP).
Des véhicules de l'ONU transportant une équipe d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) quittent Kiev le 31 août 2022 pour se rendre à la centrale nucléaire de Zaporijjia, tenue par les Russes, dans le sud de l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Ukraine: L'AIEA en route vers la centrale de Zaporijjia, où elle veut une présence permanente

  • Le convoi comptant une vingtaine de voitures, dont la moitié avec inscrit «UN» (Onu), et une ambulance, est entré dans la ville de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, mercredi en début d'après-midi
  • Selon l'agence russe TASS, citant un responsable prorusse, la délégation de 14 personnes doit arriver à la centrale jeudi

ZAPORIJJIA : Une mission de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) est arrivée mercredi dans la ville de Zaporijjia, en zone de guerre dans le sud-est de l'Ukraine, en route vers la centrale atomique du même nom où elle souhaite installer une présence "permanente" pour éviter un accident nucléaire.

La mission d'experts aura accès jeudi à la centrale occupée par les Russes, a indiqué sur place le directeur général de l'organisation, Rafaelo Grossi.

"On se prépare pour le vrai travail qui commence demain", a-t-il déclaré, selon une vidéo transmise par ses services.

"Nous allons essayer d'établir une présence permanente de l'agence à partir de ce moment-là", a-t-il ajouté, évoquant une solution non évoquée jusque-là, notamment par les Russes.

Le convoi comptant une vingtaine de voitures, dont la moitié avec inscrit "UN" (Onu), et une ambulance, est arrivé dans la ville de Zaporijjia, située à environ 50 kilomètres à vol d'oiseau de la centrale, en début d'après-midi.

La mission de 14 personnes, reçue par le président ukrainien Volodymyr Zelensky la veille à Kiev, avait quitté la capitale tôt mercredi matin.

«Eviter un accident nucléaire»

"C'est une mission qui cherche à éviter un accident nucléaire", a alors souligné devant la presse M. Grossi, indiquant que les experts allaient passer "quelques jours" sur place.

Il a dit avoir reçu des garanties de sécurité de la part des autorités russes et ukrainiennes.

"Ces opérations sont très complexes: nous allons dans une zone de guerre, nous allons dans un territoire occupé", a souligné le responsable.

L'Ukraine a appelé les forces russes à arrêter de tirer sur la route menant à la centrale.

"Les troupes d'occupation russes doivent arrêter de tirer sur les couloirs empruntés par la délégation de l’AIEA et ne pas entraver ses activités à la centrale", a souligné sur Facebook le porte-parole de la diplomatie ukrainienne Oleg Nikolenko.

Les Russes, qui contrôlent la centrale et Energodar, sur le territoire de laquelle elle se trouve, ont bombardé cette ville pour donner l'impression à la mission de l'AIEA que c'était Kiev qui bombardait les environs de la centrale, a affirmé Ievguen Ievtouchenko, chef de l'administration de Nikopol, située en face d'Energodar, de l'autre côté du fleuve Dniepr.

A Moscou, le ministère russe de la Défense a symétriquement accusé mercredi les forces ukrainiennes de "provocations" visant à "perturber le travail de la mission de l'AIEA", en affirmant qu'un des bombardements de l'artillerie ukrainienne avaient "frappé" mardi "un bâtiment de retraitement de déchets radioactifs" du complexe.

Kiev et Moscou s'accusent depuis des semaines de mettre en danger la sécurité de la centrale et risquer un accident nucléaire.

La centrale, la plus grande d'Europe, est occupée par l'armée russe depuis début mars, après l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Kiev a accusé Moscou d'y avoir déployé des centaines de soldats, positionné des pièces d'artillerie et d'y stocker des munitions.

La centrale de Zaporijjia, une des quatre centrales nucléaires fonctionnant en Ukraine, compte six réacteurs d'une capacité de 1.000 mégawatts chacun.

La semaine dernière, elle avait été brièvement débranchée du réseau électrique pour la première fois de son histoire, après l'endommagement de lignes électriques.

«Des combats acharnés»

Sur le terrain, "des combats se déroulent actuellement pratiquement sur toute la ligne de front : dans le sud, dans la région de Kharkiv (nord-est) et dans le Donbass (est)", a déclaré mardi soir le président Zelensky.

Mercredi matin, les autorités ukrainiennes ont notamment fait état de quatre morts dans la région de Donetsk (est), l'une des deux provinces du bassin du Donbass, en partie contrôlé par des forces prorusses depuis 2014, et dont la conquête totale est la priorité stratégique de Moscou.

Dans cette région, "des combats acharnés se poursuivent en direction de Bakhmout et Avdiïvka", où "les Russes ont tenté sans succès d’avancer" mais ont dû "se replier", ont-elles ajouté.

Elles ont également fait état d'au moins un mort à Mykolaïv, dans le sud, où deux morts et 24 blessés avaient déjà été signalés la veille.

Dans cette région, l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensives, notamment autour de Kherson, l'une des rares grandes villes ukrainiennes conquises par Moscou.

Le ministère russe de la Défense a de son côté assuré mercredi que ses forces avaient repoussé ces deux derniers jours les offensives ukrainiennes, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi avec notamment "huit hélicoptères" et "63 tanks" détruits, ainsi que "1.700 hommes" tués.

Ces informations étaient invérifiables de sources indépendantes.

La présidence ukrainienne a fait état mardi de "puissantes explosions" dans la région de Kherson ainsi que de la destruction d'"un certain nombre de dépôts de munitions" russes et de "tous les grands ponts" qui permettent aux véhicules de traverser le Dniepr, le fleuve traversant du nord au sud cette partie de l'Ukraine. Et ce afin de couper le ravitaillement en provenance de la Crimée.

Les Etats-Unis vont annoncer "dans les prochains jours" de nouvelles aides militaires à destination de l'Ukraine, a fait savoir la Maison Blanche mercredi.

Sanction sur les visas

Dans une autre guerre livrée en parallèle, celle du gaz, le géant russe Gazprom a annoncé mercredi avoir "entièrement" suspendu ses livraisons vers l'Europe via le gazoduc Nord Stream en raison de travaux de maintenance devant durer trois jours.

Au moment où les autres pays européens, notamment l'Allemagne et la France, travaillent à réduire leur dépendance au gaz russe, la Hongrie a annoncé mercredi un accord avec Gazprom pour recevoir des livraisons supplémentaires.

Sur le terrain diplomatique, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont entendus mercredi pour suspendre un accord de 2007 avec la Russie facilitant de manière réciproque la délivrance des visas de court séjour.

Y compris sur cet aspect, les relations avec Moscou "ne pouvaient pas rester inchangées", a souligné le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne Josep Borrell.

"La question de la limitation des visas européens pour les citoyens russes doit enfin être réglée. Je pense que c'est humiliant pour l'Europe de n'être simplement considérée que comme une grande boutique ou un grand restaurant. L'Europe est un territoire de valeurs avant tout, pas de consommation primitive", a commenté dans son message quotidien du soir le président Zelensky.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.