Les Libyens «perdent l’espoir» de sauver leur pays, selon un diplomate américain

Les affrontements entre factions rivales en guerre dans la capitale libyenne la semaine dernière ont fait 32 morts et d'importants dégâts matériels. (AFP)
Les affrontements entre factions rivales en guerre dans la capitale libyenne la semaine dernière ont fait 32 morts et d'importants dégâts matériels. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 septembre 2022

Les Libyens «perdent l’espoir» de sauver leur pays, selon un diplomate américain

  • Jeffrey DeLaurentis déclare au Conseil de sécurité de l'ONU que le peuple doute que les factions puissent s'unir et que la corruption puisse être endiguée
  • Des affrontements la semaine dernière entre factions rivales dans la capitale ont fait 32 morts et au moins 150 blessés

LONDRES: Les Libyens désespèrent que la situation politique et humanitaire désastreuse dans leur pays soit résolue de sitôt, a averti un conseiller supérieur de la représentation américaine à l'ONU.

Jeffrey DeLaurentis a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU que les Libyens «perdaient l’espoir que leur pays puisse être libre de toute corruption et d'influence étrangère», à la suite des affrontements entre factions rivales dans la capitale Tripoli la semaine dernière, qui ont fait 32 morts.

Le peuple libyen, a-t-il ajouté, doute «que les forces armées puissent être unifiées et que les combattants et mercenaires étrangers soient évacués du pays».

«Les Libyens sont privés des services publics de base tandis que les personnes qui ont le pouvoir concluent des accords pour répartir les revenus des hydrocarbures en fonction de leurs propres intérêts, en particulier entre les milices contrôlées par diverses factions, privant ainsi le peuple de sa richesse nationale.»

L'ONU a fait peu de progrès en Libye depuis la médiation en 2020 d'un cessez-le-feu et l'accord sur la perspective d’élections nationales. L’organisation n’a pas réussi à nommer un nouvel envoyé spécial dans le pays depuis novembre 2021.

Entre-temps, les élections appuyées par l'ONU, prévues pour le 24 décembre 2021, restent hors de propos en raison de désaccords sur la Constitution et les critères d’éligibilité pour se présenter, dans un contexte de violences entre les partisans des deux Premiers ministres rivaux, Abdel Hamid Dbeibah et Fathi Bachagha, chacun contrôlant différentes parties du pays. 

Tarek Megerisi, expert de la Libye au Conseil européen des relations internationales (ECFR), a déclaré au Conseil de sécurité que les récents affrontements étaient la première fois que des armes lourdes et d'artillerie ont été utilisées à Tripoli, contrôlée par le gouvernement d'unité nationale de Dbeibah.

Les combats ont éclaté lorsque des miliciens fidèles à Bachagha, soutenu par Khalifa Haftar, sont entrés à Tripoli pour tenter de renverser Dbeibah, mais ont été repoussés par les forces du gouvernement d’unité nationale. Au moins 150 personnes ont été blessées dans les affrontements.

«Le résultat renforce Dbeibah pour le moment, mais ne fait que souligner la nécessité d'un processus politique toujours absent», a indiqué Megerisi. Dbeibah, qui a été désigné avec l’appui de l’ONU en février 2021 comme Premier ministre, a déclaré qu'il ne quitterait pas le pouvoir avant la tenue d'élections.

Bachagha, quant à lui, a été intronisé en février 2022 comme Premier ministre libyen par la Chambre des représentants du pays basée à Tobrouk. Chacun a accusé l'autre d'agression et de corruption.

Karim Mezran, de l'Atlantic Council, a déclaré au quotidien britannique The Guardian que les milices belligérantes de la Libye étaient «des organisations criminelles totalement vouées au pouvoir et à l'argent, ainsi qu’à l'accaparement des ressources, à n’importe quel prix».

«C'est une erreur de les considérer comme des organisations idéologiques politiques, il faut  au contraire les appréhender comme des organisations mafieuses qui ont tout intérêt à empêcher le développement d'un État qui fonctionne correctement.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.