La Norvège, futur cimetière du CO2 européen?

Sur les rives glacées de la mer du Nord, un "cimetière" en construction suscite l'espoir des experts du climat : bientôt, le site abritera une - petite - partie du CO2 émis par l'industrie européenne, l'empêchant ainsi de finir dans l'atmosphère. (Photo d'Alexiane LEROUGE / AFP)
Sur les rives glacées de la mer du Nord, un "cimetière" en construction suscite l'espoir des experts du climat : bientôt, le site abritera une - petite - partie du CO2 émis par l'industrie européenne, l'empêchant ainsi de finir dans l'atmosphère. (Photo d'Alexiane LEROUGE / AFP)
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

La Norvège, futur cimetière du CO2 européen?

  • La piste de la capture et du stockage de carbone (CCS) est désormais en vogue sur une planète qui peine à réduire ses émissions malgré l'urgence climatique
  • Dans la localité d'Øygarden, en Norvège, un terminal réceptionnera d'ici quelques années des tonnes de CO2 liquéfié, acheminé d’Europe par bateaux après avoir été capté à la sortie des cheminées d'usines

ØYGARDEN, Norvège : Sur les rives glaciales de la mer du Nord, un «cimetière» en construction suscite les espoirs d'experts du climat: bientôt, le site accueillera une petite partie du CO2 émis par l'industrie européenne, évitant ainsi qu'il ne finisse dans l'atmosphère.

Longtemps perçue comme une solution techniquement compliquée et coûteuse à l'utilité marginale, la piste de la capture et du stockage de carbone (CCS) est désormais en vogue sur une planète qui peine à réduire ses émissions malgré l'urgence climatique.

Dans la localité d'Øygarden, sur une île toute proche de Bergen (ouest de la Norvège), un terminal en cours de construction réceptionnera d'ici quelques années des tonnes de CO2 liquéfié, acheminé du Vieux Continent par bateaux après avoir été capté à la sortie des cheminées d'usines.

De là, le carbone sera injecté via un pipeline dans des cavités géologiques à 2.600 mètres sous les fonds marins. Avec l'ambition qu'il y reste indéfiniment.

C'est «la toute première infrastructure de transport et de stockage en accès libre du monde, permettant à tout émetteur qui a capté ses émissions de CO2 de les voir prises en charge, transportées et stockées de façon permanente en toute sécurité», souligne le directeur de projet, Sverre Overå.

Principal producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, la Norvège posséderait également le plus gros potentiel de stockage de CO2 du continent, notamment... dans ses gisements pétroliers épuisés.

- Accords commerciaux -

Le terminal d'Øygarden s'inscrit dans le plan «Langskip», le nom norvégien des bateaux vikings. Oslo a financé 80% des infrastructures en mettant 1,7 milliard d'euros sur la table afin de développer le CCS dans le pays.

Deux sites de la région d'Oslo, une cimenterie et une usine de valorisation énergétique des déchets, devraient à terme y expédier leur CO2.

Mais la particularité du projet réside dans sa facette commerciale en donnant aussi aux industriels étrangers la possibilité d'y envoyer leur propre dioxyde de carbone.

Pour ce faire, les géants énergétiques Equinor, TotalEnergies et Shell ont mis en place un partenariat, baptisé Northern Lights, qui sera le premier service transfrontalier de transport et de stockage de CO2 au monde lorsque ses opérations démarreront en 2024.

Deux jalons importants pour le CCS en Norvège ont été franchis ces derniers jours.

Lundi, les partenaires de Northern Lights ont annoncé un premier accord commercial transfrontalier qui portera sur le transport --par bateaux spéciaux-- et la séquestration, chaque année, de 800.000 tonnes de CO2 captées sur une usine néerlandaise du fabricant d'engrais Yara à compter de 2025.

Le lendemain, Equinor a dévoilé avec l'allemand Wintershall Dea un projet de construction d'un pipeline de 900 kilomètres visant à transporter du CO2 d'Allemagne pour le stocker en Norvège. Un projet similaire avec la Belgique est déjà dans les tuyaux.

- Pas une solution miracle -

Le CCS n'est cependant pas une solution miracle contre le réchauffement.

Dans sa première phase, Northern Lights pourra traiter 1,5 million de tonnes de CO2 par an, une capacité qui sera ensuite portée à 5-6 millions de tonnes.

A titre de comparaison, l'Union européenne a, selon l'Agence européenne pour l'environnement, émis 3,7 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020, une année plombée par la pandémie.

Mais tant le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) que l'Agence internationale de l'énergie estiment cet outil nécessaire pour enrayer la montée du thermomètre.

Chez les défenseurs de l'environnement, la technologie ne fait pas l'unanimité. Certains s'inquiètent qu'elle serve de motif à une prolongation de l'exploitation des énergies fossiles, qu'elle détourne de précieux investissements des énergies renouvelables ou encore des risques de fuite.

«Nous nous sommes toujours opposés au CCS, mais du fait de l'inaction face à la crise climatique, il devient de plus en plus difficile de tenir cette position», explique Halvard Raavand, un représentant de Greenpeace Norvège.

«L'argent public serait tout de même mieux investi dans des solutions que nous savons efficaces et qui pourraient en plus réduire la facture des gens normaux, comme l'isolation des logements ou les panneaux solaires», souligne-t-il.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.