«Ultime avertissement»: La Somalie est au bord de la famine, prévient l'ONU

La sécheresse a décimé les troupeaux, essentiels à la survie d'une population largement pastorale, ainsi que les cultures, qui avaient déjà été ravagées par une invasion de criquets entre fin 2019 et 2021 (Photo, AFP).
La sécheresse a décimé les troupeaux, essentiels à la survie d'une population largement pastorale, ainsi que les cultures, qui avaient déjà été ravagées par une invasion de criquets entre fin 2019 et 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

«Ultime avertissement»: La Somalie est au bord de la famine, prévient l'ONU

  • «La famine frappe à la porte. Aujourd'hui, c'est un ultime avertissement»
  • Les dernières données disponibles «montrent des indications concrètes qu'une famine va se produire (...) entre octobre et décembre de cette année»

NAIROBI: La Somalie est au bord de la famine, a alerté lundi le chef de l'agence humanitaire de l'ONU, dans un "ultime avertissement" avant une catastrophe dans ce pays de la Corne de l'Afrique en proie à une sécheresse historique.

"La famine frappe à la porte. Aujourd'hui, c'est un ultime avertissement", a lancé Martin Griffiths, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), lors d'une conférence de presse depuis la capitale somalienne Mogadiscio.

Les dernières données disponibles "montrent des indications concrètes qu'une famine va se produire (...) entre octobre et décembre de cette année" dans deux districts du sud du pays, ceux de Baidoa et Burhakaba, a-t-il annoncé.

Arrivé en Somalie jeudi, il s'est dit "profondément choqué par le niveau de douleur et de souffrance que tant de Somaliens endurent", affirmant avoir vu "des enfants si malnutris qu'ils pouvaient à peine parler" lors d'une visite à Baidoa, "épicentre" de la catastrophe imminente.

À travers le pays, un total de 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par une sécheresse historique, dont 213 000 sont en grand danger de famine, selon les chiffres de l'ONU.

La faim et la soif ont jeté sur les routes un million de personnes depuis 2021.

"Nos pires craintes pour la Somalie sont désormais une réalité: la famine est imminente si les fonds n'arrivent pas immédiatement", a déclaré sur Twitter le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley: "Le monde DOIT agir maintenant."

Succession de calamités

Secoué depuis 15 ans par la violente insurrection des islamistes radicaux shebab, le pays vit actuellement sa troisième sécheresse en une décennie, mais l'actuelle "a dépassé les horribles sécheresses de 2010-2011 et 2016-2017 en termes de durée et gravité", estimait en juillet l'Ocha.

Cette sécheresse, qui sévit dans l'ensemble de la Corne de l'Afrique, résulte d'un enchaînement inédit depuis au moins 40 ans de quatre saisons des pluies insuffisantes depuis fin 2020.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM), agence météo de l'ONU, a alerté fin août sur la forte probabilité que la prochaine saison, prévue en octobre et novembre, soit également défaillante.

Une telle situation "suffirait probablement à pousser au moins une partie de la population dans la famine", affirme un rapport d'organisations humanitaires et agences onusiennes publié lundi.

La sécheresse a décimé les troupeaux, essentiels à la survie d'une population largement pastorale, ainsi que les cultures, qui avaient déjà été ravagées par une invasion de criquets entre fin 2019 et 2021.

Les conséquences de la pandémie de coronavirus (confinement, commerce au ralenti...) ont précarisé encore la vie de nombreux Somaliens.

Et ces derniers mois, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu des répercussions dramatiques pour la Somalie, dont l'approvisionnement en blé reposait à 90% sur ces deux pays.

L'acheminement d'aide est par ailleurs impossible dans de vastes zones rurales sous contrôle des shebab, islamistes radicaux affiliés à Al-Qaïda qui combattent depuis 15 ans le gouvernement fédéral.

260 000 morts en 2011

"Les moyens dont disposent les gens pour produire de la nourriture et gagner un revenu sont épuisés au-delà du point de rupture et une intervention à grande échelle est nécessaire de toute urgence pour sauver des vies (...) et éviter la famine", a affirmé vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

La Somalie avait été frappée en 2011-2012 par une famine qui avait fait environ 260 000 morts, dont la moitié était des enfants de moins de cinq ans. L'état de famine avait été déclaré dans plusieurs secteurs du sud et du centre du pays entre juillet 2011 et février 2012.

En 2017, une nouvelle catastrophe avait été évitée grâce à une mobilisation précoce de la communauté internationale.

Mais cette année, face à la multiplicité des urgences humanitaires (Yémen, Afghanistan, Ukraine...), les nombreux appels lancés par les ONG humanitaires et les agences de l'ONU pour éviter un drame - non seulement en Somalie, mais dans l'ensemble de la Corne de l'Afrique (Ethiopie, Kenya) - n'ont eu que peu d'écho.

Fin juin, l'ONG Save The Children avait prévenu la communauté internationale qu'elle avançait "comme un somnambule vers une famine catastrophique" en Somalie.

Au 29 août, 67% des 1,5 milliard de dollars demandés par l'ONU pour aider la Somalie avaient été pourvus.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.