L'Allemagne maintient deux centrales nucléaires en veille jusqu'à 2023

Le ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck (au centre), prend la parole lors d'une conférence de presse sur l'état des centrales nucléaires dans le bâtiment de la BPK (Bundespressekonferenz) à Berlin, le 5 septembre 2022. (AFP).
Le ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck (au centre), prend la parole lors d'une conférence de presse sur l'état des centrales nucléaires dans le bâtiment de la BPK (Bundespressekonferenz) à Berlin, le 5 septembre 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 06 septembre 2022

L'Allemagne maintient deux centrales nucléaires en veille jusqu'à 2023

  • Le gouvernement d'Olaf Scholz, au sein duquel siègent des écologistes, revient sur la fermeture définitive des trois dernières centrales allemandes prévue pour fin 2022
  • Deux centrales du sud du pays, Isar 2 (près de Munich) et Neckarwestheim 2 (Bade-Wurtemberg, sud-ouest), resteront ainsi en veille pour faire face à toute situation d'urgence énergétique

BERLIN : L'Allemagne va maintenir en veille jusqu'au printemps 2023 deux centrales nucléaires, une volte-face jugée nécessaire pour faire face à d'éventuelles pénuries énergétiques.

Le gouvernement d'Olaf Scholz, au sein duquel siègent des écologistes, revient ainsi sur la fermeture définitive des trois dernières centrales allemandes prévue pour fin 2022, selon le calendrier de sortie du nucléaire décidé par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima.

"Il est certes très improbable que le système électrique connaisse des situations de crise pendant quelques heures au cours de l'hiver mais ça ne peut pas être totalement exclu actuellement", a justifié le ministre écologiste de l'Economie, Robert Habeck, cité dans un communiqué du ministère.

Deux centrales du sud du pays, Isar 2 (près de Munich) et Neckarwestheim 2 (Bade-Wurtemberg, sud-ouest), resteront ainsi en veille pour faire face à toute situation d'urgence énergétique.

«A haut risque»

De nouveaux éléments combustibles "ne seront pas chargés et à la mi-avril 2023, ce sera également terminé pour la réserve" d'urgence, a-t-il assuré.

"L'énergie nucléaire est et reste une technologie à haut risque et les déchets hautement radioactifs pèsent sur des dizaines de générations à venir", souligne le ministre.

Le vice-chancelier écologiste était l'un des plus réticents à une telle prolongation, réclamée avec insistance par leurs alliés libéraux au sein de la coalition gouvernementale.

Pour M. Habeck, "une prolongation globale de la durée de vie ne serait pas défendable, même au regard de l'état de sécurité des centrales nucléaires". "On ne peut pas jouer avec l'énergie nucléaire".

Il a évoqué une "série de facteurs d'incertitude" pour justifier ce choix, qui risque de hérisser les Verts, opposants historiques du nucléaire.

Outre les restrictions des livraisons de gaz russe, M. Habeck a cité le fait qu'environ la moitié des centrales nucléaires en France étaient à l'arrêt et la sécheresse, qui affaiblit la production des centrales hydroélectriques dans les pays voisins.

Cette décision résulte d'une expertise, baptisée "stress-test", menée par les quatre gestionnaires du réseau allemand d'électricité, 50Herz Transmission, Amprion, TenneT TSO et TransnetBW.

Début août, le chancelier Olaf Scholz avait préparé le terrain auprès d'une population traditionnellement peu favorable au nucléaire: Cela "peut quand même avoir du sens" de ne pas couper du réseau les dernières centrales du pays, avait-il estimé.

«Automne chaud»

Un premier test en mars avait conclu que les trois centrales nucléaires encore en activité en Allemagne n'étaient pas nécessaires pour assurer la sécurité énergétique de la première économie européenne.

Celles-ci produisent actuellement 6% de la production nette d'électricité en Allemagne.

Face à la menace d'une pénurie d'énergie cet hiver, le gouvernement allemand a déjà décidé d'un recours accru au charbon, une énergie particulièrement polluante.

La semaine dernière, le géant russe Gazprom a annoncé que son gazoduc Nord Stream reliant la Russie au nord de l'Allemagne et qui devait reprendre du service samedi après une maintenance, serait finalement "complètement" arrêté jusqu'à la réparation d'une turbine de ce pipeline vital pour l'approvisionnement des Européens.

Dimanche, le chancelier Scholz s'est voulu rassurant: l'Allemagne "pourra faire face à cet hiver" et assurer son approvisionnement énergétique en dépit du tarissement des livraisons de gaz russe dont son économie est fortement dépendante, avait-il affirmé.

Mais il a également souligné que des changements au niveau européen sur le marché de l'électricité étaient nécessaires.

Comme dans d'autres pays de l'UE, la hausse des prix nourrit l'inquiétude de la population et les appels à manifester, essentiellement à l'initiative de l'extrême droite ou de l'extrême gauche, inquiètent le gouvernement.

Lundi soir à Leipzig (Saxe), plusieurs centaines de personnes ont ainsi manifesté à l'appel du parti de gauche radicale Die Linke.

Sous le mot d'ordre "Un automne chaud contre le froid social", les manifestants, encadrés par un important dispositif policier par crainte d'affrontements avec des groupes d'extrême droite, ont protesté contre la vie chère et les mesures gouvernementales.

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, fin février, le gouvernement d'Olaf Scholz a débloqué des aides massives en faveur du pouvoir d'achat.

Dimanche il a annoncé qu'il allait débloquer 65 milliards d'euros, après avoir auparavant débloqué deux trains d'aides totalisant quelque 30 milliards d'euros.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.