Macron salue Elizabeth II, «la reine qui aimait la France»

: Emmanuel Macron a rendu jeudi hommage à Elizabeth II, saluant "une reine de cœur" qui a été "une amie de la France" dont elle a connu 10 présidents au cours de ses 70 ans de règne (AFP)
: Emmanuel Macron a rendu jeudi hommage à Elizabeth II, saluant "une reine de cœur" qui a été "une amie de la France" dont elle a connu 10 présidents au cours de ses 70 ans de règne (AFP)
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

Macron salue Elizabeth II, «la reine qui aimait la France»

  • En signe de recueillement, la présidence a placé un drapeau britannique sur le perron de l'Elysée et mettra les drapeaux en berne vendredi et le jour des obsèques
  • Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n'a pas eu l'opportunité d'accueillir Elizabeth II à l’Élysée mais il l'a saluée à trois reprises au Royaume-Uni:

PARIS: Emmanuel Macron a rendu jeudi hommage à Elizabeth II, saluant "une reine de cœur" qui a été "une amie de la France" dont elle a connu 10 présidents au cours de ses 70 ans de règne.

"La reine aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien", a réagi le président dans un communiqué publié peu après l'annonce de son décès, à l'âge de 96 ans.

"Le peuple français aussi porte son deuil", a-t-il ajouté en précisant qu'il adressait à "Sa Majesté le Roi" Charles III, "à la famille royale, au gouvernement de Sa Majesté et au peuple britannique le témoignage de son amitié séculaire et de sa tristesse".

En signe de recueillement, la présidence a placé un drapeau britannique sur le perron de l'Elysée et mettra les drapeaux en berne vendredi et le jour des obsèques.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n'a pas eu l'opportunité d'accueillir Elizabeth II à l’Élysée mais il l'a saluée à trois reprises au Royaume-Uni: le 5 juin 2019 pour le 75ème anniversaire du Débarquement à Portsmouth, le 3 décembre 2019 au palais de Buckingham en marge d'un sommet de l'Otan, puis le 11 juin 2021 en Cornouailles pour le sommet du G7.

Le 2 juin, le chef de l’État avait rendu un vibrant hommage à Elizabeth II pour son jubilé de platine marquant ses 70 ans de règne.

"Vous êtes le fil d'or qui lie nos deux pays, la preuve de l'amitié indéfectible entre nos nations", avait-il déclaré dans un message adressé en anglais à la souveraine.

"Vous êtes notre amie" et "une source de sagesse pour les dirigeants de nos deux pays", avait-il ajouté, dans un contexte de tensions entre Paris et Londres sur fond de Brexit.

Depuis son premier voyage en 1948, Elizabeth II a effectué de nombreuses visites en France: à Paris pour des visites d’État déclenchant à chaque fois la fièvre populaire mais aussi à Bordeaux, Toulouse ou Blois...

"Nul autre souverain étranger n’a gravi le perron de l’Élysée plus souvent qu’elle, qui fit à la France l’honneur de six visites d’État, et rencontra chacun de ses présidents", a rappelé Emmanuel Macron.

Dans le même temps, elle a accueilli au Royaume-Uni tous les présidents, impressionnés par le faste royal.

"Quand on parle à la reine, on parle à l'Histoire du XXe siècle", a résumé Nicolas Sarkozy, en racontant en juin sur France 2 "l'enthousiasme" avec lesquels sa femme Carla et lui-même avaient été accueillis au château royal de Windsor en 2008.

"Je n'oublie pas son sourire, plein de bonté et d’espièglerie, ni son humour si délicieusement britannique", a-t-il ajouté jeudi.

"Cohue fervente" 

"Les présidents passent, elle demeure", note son successeur François Hollande dans son livre "Leçons de pouvoir" (2018), où il raconte la ferveur de la visite de la reine à Paris en 2014.

"Aucune visite n’avait suscité autant de curiosité que celle que me fit la reine d’Angleterre. Elizabeth II entra à l’Élysée au milieu d’une cohue joyeuse et fervente massée tout au long de son itinéraire", se rappelle l'ex-président socialiste, qui a salué jeudi "une personnalité exceptionnelle".

Lors du dîner donné en son honneur à l’Élysée, Elizabeth II avait déclaré que la Grande-Bretagne et la France étaient liées "par ce mélange unique d'amitié, de rivalité dans la bonne humeur, ainsi que d'admiration".

Auparavant, la reine avait été accueillie en 1957 par le président René Coty, en 1972 par Georges Pompidou, en 1992 par François Mitterrand puis en 2004 par Jacques Chirac après avoir traversé la Manche à bord d'un Eurostar.

Le 18 juin 2020, c'est son fils et héritier, le prince Charles, qui avait reçu Emmanuel Macron à Londres pour célébrer le 80e anniversaire de l'appel du 18 juin du général de Gaulle en 1940.

A cette occasion, le président avait indiqué avoir reçu un appel téléphonique "cordial" de la reine, qui "avait évoqué ses propres souvenirs du général".


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.