La Banque du Liban entrave un audit en se cachant derrière le secret bancaire

La Banque du Liban, banque centrale du pays, prise en photo alors que les manifestations contre le gouvernement se poursuivent à Beyrouth, Liban (Reuters/Photo)
La Banque du Liban, banque centrale du pays, prise en photo alors que les manifestations contre le gouvernement se poursuivent à Beyrouth, Liban (Reuters/Photo)
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Publié le Jeudi 05 novembre 2020

La Banque du Liban entrave un audit en se cachant derrière le secret bancaire

  • La ministre de la Justice a émis une circulaire qui exige que Salamé fournisse les documents nécessaires pour effectuer un audit financier
  • «Le gouvernement sortant actuel ne peut pas organiser de réunions, ou décider de prendre des mesures contre la Banque du Liban»

BEYROUTH : Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, utilise les lois sur le secret bancaire et professionnel afin d’éviter de remettre des documents au cabinet de conseil Alvarez et Marsal pour son audit des comptes bancaires.

Le directeur général d’Alvarez et Marsal, James Daniell, a rencontré mercredi le ministre libanais des Finances Ghazi Wazni pour discuter du contrat conclu par le cabinet et le gouvernement pour mener à bien ce processus, et il s’entretiendra jeudi avec le président Michel Aoun.

M. Aoun et le gouvernement sortant, présidé par Hassan Diab, mènent une bataille politique contre Salamé pour récupérer l’argent détourné. Ils attribuent l’effondrement économique du pays à l’ingénierie financière menée par le gouverneur.

La ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a émis une circulaire qui exige que Salamé fournisse à Alvarez & Marsal les informations et documents nécessaires pour effectuer un audit financier, en se basant sur «le fait que le secret bancaire prévu par la loi libanaise ne s'applique ni aux comptes de l'État, ni à ceux de la Banque du Liban, d'autant plus que ces fonds ne sont pas confidentiels selon la loi sur le droit d'accès à l'information».

La banque a annoncé mercredi dans un communiqué qu’elle avait «remis tous ses comptes au ministère des Finances» conformément à la procédure établie. «En ce qui concerne les comptes de l’État, l’État libanais peut demander un relevé détaillé de tous ses comptes et le présenter ensuite aux parties qu’elle juge nécessaire d’informer, ce qui permet à la Banque du Liban d’éviter la violation des lois juridiquement contraignantes sur le secret bancaire qui entraînerait des conséquences juricomptables», précise le communiqué.

 La banque a déclaré regretter «la fuite d'informations et de données fournies à Alvarez et Marsal sur les réseaux sociaux, qui enfreint la loi et les dispositions du contrat conclu avec l'entreprise».

Le cabinet Alvarez et Marsal a informé les dirigeants libanais que les documents reçus de la Banque du Liban jusqu’à présent sont «insuffisants» pour poursuivre l’audit.

Cependant, le vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, a refusé de lever le secret bancaire pour l’audit car cela «nuirait aux intérêts économiques du pays».

Dans une déclaration devant le Parlement, M. Ferzli a lancé : «Nous levons le secret bancaire lorsqu’il s’agit de blanchiment de capitaux et de terrorisme, et non à cause d’accusations infondées».

«À quoi sert-il de détruire systématiquement le peu de confiance que la communauté internationale a dans le Liban, en raison du secret bancaire, pour satisfaire telle ou telle personne ? Si le secret bancaire est levé à l'avenir, pouvez-vous me dire: De quoi vivrons-nous ? Des pommes et des raisins ? Pensez aux meilleurs intérêts du Liban».

Le Courant patriotique libre (CPL), présidé par Gebran Bassil, a organisé une course automobile symbolique mercredi à Baabda afin de demander que l’audit juricomptable soit effectué.

Le Dr. Jassim Ajaka, économiste, explique à Arab News que «la Banque du Liban, d’après la loi, n’a le droit de divulguer aucune information. Le contrat entre le Liban et le cabinet d’audit (Alvarez et Marsal) permet d’effectuer uniquement l’audit des comptes de la banque et ne comprend pas les ministères ou autres institutions officielles. Par conséquent, il ne s'agit pas de faire pression sur les gouverneurs de la banque pour qu'ils révèlent ces informations, mais de s'adresser au Parlement pour proposer une loi modifiant le secret bancaire, ou de renvoyer toute demande d'audit des comptes de quiconque à la justice ou au Bureau d'audit, deux organismes habilités à lever le secret bancaire. Ce qu’il faut faire, c’est commencer par les comptes de ministères de l’Énergie et des Télécommunications, par exemple, puisque le Banque du Liban est la banque de ces ministères».

L’ancien ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, a affirmé que «la décision du gouvernement de signer un contrat avec Alvarez et Marsal pour effectuer un audit juricomptable va au-delà du rôle du Bureau d’audit, qui a pour mission l’audit des comptes publics. De plus, le Conseil des ministres n’a pas d’autorité sur la banque, qui jouit d'une indépendance totale comme celle dont jouissent les banques centrales dans la plupart des pays du monde, d'autant plus que les comptes de la banque sont soumis au Code de la monnaie et du crédit, notamment à l'article 15 sur la loi sur le secret bancaire au Liban».

Une source proche de M. Wazni a déclaré à Arab News que le scénario idéal serait de suspendre le contrat. «Le gouvernement sortant actuel ne peut pas organiser de réunions, ou décider de prendre des mesures contre la Banque du Liban», selon la source. «Cela signifie que cette suspension durera un ou deux mois si le Liban n’en paie pas les frais». La source a également ajouté que l’annulation du contrat à ce stade obligerait le gouvernement à payer 150 000 dollars à Alvarez et Marsal».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Vidéos d'otages israéliens à Gaza : Netanyahou « consterné », s'entretient avec les familles

Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
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  • « Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué.
  • La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord les libérer.

JERUSALEM : Selon un communiqué officiel, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit « consterné » par les dernières vidéos diffusées par le Hamas montrant des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles.

« Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.

Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv en soutien à leurs familles et pour exiger leur libération. 

Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux otages apparaissent très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène qui vise à établir un parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza, menacée de « famine généralisée » selon l'ONU.

Selon le communiqué, M. Netanyahu « a eu une longue conversation ce soir avec les familles de Rom Breslevski et Avyatar David, tous deux exhibés dans ces vidéos ».

« La cruauté du Hamas n'a pas de limite », a-t-il commenté, toujours selon le bureau du Premier ministre.

« Alors que l'État d'Israël permet l'entrée de l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza, les militants du Hamas affament délibérément nos otages et les filment de manière cynique et odieuse. Ils affament également délibérément les habitants de la bande de Gaza, les empêchant de recevoir de l'aide, et relaient une campagne de propagande mensongère contre Israël », a-t-il affirmé, appelant les pays du monde à se mobiliser pour condamner clairement les crimes du Hamas.

Dimanche matin, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet : « Affamés, décharnés et désespérés » (Yedioth Ahronoth), « L'enfer à Gaza » (Ma'ariv), « Cruauté sans limite » (Israel Hayom), « Netanyahu n'est pas pressé » (Haaretz). 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60 430 morts à Gaza, dont la plupart sont des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km(2), déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Fin mai, il a levé le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Dans la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans les localités voisines de la bande de Gaza, a annoncé l'armée.

« Un missile lancé depuis le sud de la bande de Gaza a très probablement été intercepté », a ensuite indiqué l'armée, sans donner plus de détails.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.