Sabra et Chatila: 40 ans après le massacre, des rescapés encore hantés par le drame

Hamad Mohammed Shamas, 58 ans, ressortissant libanais et survivant du massacre de Sabra de la guerre civile libanaise qui a perdu son père et son frère lors de l'incident et s'est échappé en se cachant parmi les cadavres, est allongé sur son lit au camp de réfugiés palestiniens de Sabra dans la banlieue sud de Beyrouth, la capitale libanaise, le 6 septembre 2022 (Photo, AFP).
Hamad Mohammed Shamas, 58 ans, ressortissant libanais et survivant du massacre de Sabra de la guerre civile libanaise qui a perdu son père et son frère lors de l'incident et s'est échappé en se cachant parmi les cadavres, est allongé sur son lit au camp de réfugiés palestiniens de Sabra dans la banlieue sud de Beyrouth, la capitale libanaise, le 6 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 septembre 2022

Sabra et Chatila: 40 ans après le massacre, des rescapés encore hantés par le drame

  • En 1982, des miliciens chrétiens alliés à Israël ont massacré, du 16 au 18 septembre, entre 800 et 2 000 Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, à la périphérie de Beyrouth
  • Ils ont également tué au moins 100 Libanais ainsi que des Syriens

CAMP DE CHATILA: Quarante ans après le massacre de réfugiés palestiniens et de Libanais dans les camps de Sabra et Chatila, les survivants continuent d'être hantés par cet événement sanglant, perpétré par des miliciens chrétiens.

Najib al-Khatib, 52 ans, a perdu onze membres de sa famille dont son père. Il se souvient encore de l'odeur pestilentielle des cadavres.

"L'odeur a continué à flotter dans l'air pendant plus de cinq ou six mois. C'était horrible. Ils vaporisaient des produits chimiques tous les jours, mais la puanteur était persistante", raconte à l'AFP ce rescapé libanais, depuis le camp de Sabra où il vit avec sa famille.

En 1982, des miliciens chrétiens alliés à Israël ont massacré, du 16 au 18 septembre, entre 800 et 2 000 Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, à la périphérie de Beyrouth. Ils ont également tué au moins 100 Libanais ainsi que des Syriens.

Les troupes israéliennes, qui avaient envahi en juin 1982 un Liban rongé par la guerre, avaient bloqué les accès au camp pendant que les miliciens s'activaient, prenant pour cible des civils non armés.

«Des chevaux et des corps»

"L'odeur des morts est encore présente dans nos têtes", soupire Najib, qui se prépare à commémorer vendredi le quarantième anniversaire de la tragédie.

Dans une des ruelles du camp de Sabra, il se souvient des atrocités dont il a été témoin.

"Il y avait plein de cadavres ici. C'est la maison de ma grand-mère. Elle était remplie (de cadavres) après le massacre", raconte-il. "Ils étaient entassés ici. Des chevaux et des corps, les uns sur les autres".

Un des souvenirs les plus douloureux de Najib est celui de la découverte du corps de son père.

"Ils lui avaient tiré dans les jambes et frappé à la tête avec une hache", raconte ce rescapé du massacre, survenu quelques jours après l'assassinat du président libanais fraichement élu Bachir Gemayel, considéré comme un héros par de nombreux chrétiens libanais mais haï par d'autres au Liban pour avoir coopéré avec Israël.

Malgré le tollé suscité par le massacre de Sabra et Chatila, aucun suspect n'a jamais été arrêté ni traduit en justice.

Une enquête officielle israélienne avait attribué la responsabilité indirecte à plusieurs responsables de l'Etat hébreu, dont Ariel Sharon, alors ministre de la Défense. L'enquête avait également pointé du doigt Elie Hobeika, alors chef des renseignements des Forces libanaises (FL), une milice chrétienne de droite alliée à l'époque à Israël.

Les FL n'ont cessé de maintenir le silence dans cette affaire et n'ont jamais répondu aux accusations.

En juin 2001, plusieurs rescapés ont porté plainte en Belgique contre Ariel Sharon. Mais la justice belge a abandonné les poursuites en 2003.

«Scènes inimaginables»

Oum Abbas, 75 ans, résidente libanaise du camp de Sabra et témoin du massacre, évoque pour sa part des "scènes inimaginables".

"J'ai vu une femme enceinte qui s'est fait arracher son bébé du ventre. Ils l'ont coupée en deux", raconte-t-elle à l'AFP, assise dans une des allées du camp.

Oum Abbas se rappelle également de bulldozers empilant des cadavres. "Ils les ont tous mis dans un trou, je les ai vus", assure-t-elle.

Chaque année, des rescapés se rendent au cimetière de Sabra, où de nombreuses victimes ont été enterrées. Un mémorial pour les "martyrs" de Sabra et Chatila y a également été installé.

Amer Okkar, réfugié palestinien qui a survécu au massacre, s'est recueilli vendredi devant le mémorial. "Nous avons trouvé des corps qui jonchaient le sol dans toutes les ruelles. Il y en avait également dans cette rue-là", raconte cet ancien militant, âgé de 59 ans.

"Nous avons trouvé des pilules, des machettes, du haschich et de la drogue par terre. Personne ne peut tuer de la sorte, à moins d'être drogué".


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.