France: le budget 2023 contraint par les tensions géopolitiques

Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances et le sous-ministre français des Comptes publics Gabriel Attal ouvre les «Dialogues de Bercy» au ministère de l'Economie à Paris le 13 septembre 2022 (Photo, AFP).
Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances et le sous-ministre français des Comptes publics Gabriel Attal ouvre les «Dialogues de Bercy» au ministère de l'Economie à Paris le 13 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 septembre 2022

France: le budget 2023 contraint par les tensions géopolitiques

  • Le produit intérieur brut (PIB) français devrait, lui, continuer à croître l'an prochain, mais seulement de 1%, contre 1,4% encore anticipé par le gouvernement en juillet
  • Cette révision en baisse de la croissance pour 2023 est due «à la poursuite de la guerre en Ukraine, aux tensions sur les prix de l'énergie» et aussi à la «fragilité économique de nos principaux partenaires commerciaux»

PARIS: Croissance plus faible et inflation plus forte que prévu: le gouvernement va présenter fin septembre un projet de budget pour 2023 altéré par les tensions géopolitiques, a expliqué mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Du côté des dépenses, le projet de loi de finances actera la poursuite d'un système de "bouclier tarifaire" sur les prix du gaz et de l'électricité, chiffré à plusieurs dizaines de milliards d'euros. Mais le montant précis de la hausse des factures énergétiques ne sera annoncé que mercredi par la Première ministre Elisabeth Borne.

Le produit intérieur brut (PIB) français devrait, lui, continuer à croître l'an prochain, mais seulement de 1%, contre 1,4% encore anticipé par le gouvernement en juillet.

Cette révision en baisse de la croissance pour 2023 est due "à la poursuite de la guerre en Ukraine, aux tensions sur les prix de l'énergie" et aussi à la "fragilité économique de nos principaux partenaires commerciaux", à savoir les Etats-Unis, l'Allemagne et la Chine, a expliqué Bruno Le Maire à des journalistes.

Le gouvernement a en outre rehaussé sa prévision d'inflation pour l'ensemble de l'année 2022, à 5,3% (contre 5% attendus jusqu'ici). La hausse des prix à la consommation baisserait ensuite courant 2023 pour s'établir en moyenne à 4,2% l'an prochain, soit un niveau bien plus élevé que les 3,2% d'inflation que le gouvernement anticipait jusque-là.

"Dans ce contexte économique tendu, la France résiste", a assuré le ministre, qui en veut pour preuve la croissance d'au moins 2,5% attendue en 2022.

Malgré la révision à la baisse de la croissance pour l'an prochain, "nous tiendrons les 5% de déficit public", a promis Bruno Le Maire, ajoutant que "c'est la condition de la crédibilité de la trajectoire de nos finances publiques pour l'ensemble du quinquennat".

Et le gouvernement a réaffirmé son objectif de ramener le déficit public sous le seuil des 3% du PIB en 2027.

La dette publique devrait pour sa part refluer à 111,5% du PIB en 2022 (contre 112,5% en 2021) et 111,2% en 2023 selon Bercy, légèrement en dessous des niveaux d'endettement attendus jusqu'ici.

«Protéger»

Pour respecter sa trajectoire budgétaire, le gouvernement mise notamment sur des recettes d'impôt sur les sociétés (IS) de 55,2 milliards d'euros en 2023, soit 3 milliards de plus qu'anticipé en juillet.

Les prévisions de l'exécutif reposent par ailleurs sur un pétrole meilleur marché qu'en 2022, à 89 dollars le baril de Brent contre 103 dollars cette année.

Pour économiser quatre milliards d'euros l'an prochain, Bercy a entériné l'étalement sur deux ans de la suppression d'un impôt de production, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

Une décision fraîchement accueillie par le patronat, même si Bruno Le Maire a assuré "toujours tenir" sa parole sur la baisse des impôts.

Pour les particuliers, la réforme de la fiscalité sur les successions, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, ne sera pas engagée dans le cadre du budget 2023.

Et malgré des "économies sur les dépenses publiques", le gouvernement continuera "à protéger ménages et entreprises dans les situations de crise", a promis Bruno Le Maire.

Un engagement pris alors que l'inflation, mesurée à 5,8% sur un an en août, devrait encore s'accélérer jusqu'à la fin 2022 ou au début 2023 pour atteindre 6,5%, selon l'Insee.

Sur le volet social, le gouvernement se veut rassurant: "le choix qui a été fait" est celui d'une "indexation" des retraites et prestations sociales "sur le niveau de l'inflation", assure-t-on à Bercy.

Les tranches de l'impôt sur le revenu seront elles aussi rehaussées du niveau de la hausse des prix.

Sur le terrain politique, le gouvernement a reçu mardi des députés pour lui présenter ses orientations.

"Des interventions ont été faites par les parlementaires (d'opposition, NDLR), on va en tenir compte et ça peut nous amener à adapter un certain nombre de choses qui étaient prévues", a commenté le ministre des Comptes publics Gabriel Attal à la sortie de ces "Dialogues de Bercy", qui se prolongeront jusqu'au 21 septembre.

Président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel a lui regretté un "coup de com" du gouvernement.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com